Wendy Wallace, The Painted Bridge

wallade_painted bridge.jpegAmateurs de romans historiques victoriens, ce livre s’adresse à vous !

Dans The Painted Bridge, nous faisons connaissance d’Anna. Fille de marin, récemment mariée à un pasteur hypocrite et arrogant, Anna a été abandonnée dans un asile privée des environs de Londres. A cette époque, les asiles privés sont très critiqués et soumis à des contrôles, ce qui obsède le directeur de l’établissement où est accueillie la jeune femme, Lake House.

Il s’agit d’une belle demeure, dont les propriétaires ont été contraints pour des raisons financières de transformer une partie des pièces en centre de repos pour femmes aux nerfs fragiles. Le propriétaire a pris la succession de son père dans ce triste métier et, comme cela arrive assez fréquemment à l’époque, il fait montre de peu de scrupules lorsqu’il s’agit d’interner des parentes gênantes sur la base d’un certificat pour le moins douteux – les médecins prêts à se montrer arrangeants ne manquant pas à l’époque.

A son arrivée, Anna fait preuve de naïveté, elle s’entête à vouloir prouver le fait qu’elle n’a rien à faire à Lake House. Elle tarde à comprendre que parmi ses compagnes d’infortune, nombreuses sont celles à y faire un séjour sans être plus malades qu’elle. C’est notamment le cas d’une jeune femme internée pour être tombée amoureuse d’un homme jugé infréquentable par sa famille. Le roman va être celui de l’apprentissage d’Anna, qui restera toujours convaincue qu’elle pourra sortir libre un jour de Lake House, même si sa tactique et ses opinions évoluent au fur et à mesure.

wallace_SarineCollodion2.jpegJ’avais déjà croisé de sordides asiles victoriens mais jamais de maison de campagne cossue de ce genre, où les apparences sont trompeuses : sous la vieille vaisselle, les travaux de tricot et les politesses, petites et grandes souffrances quotidiennes ne manquent pas, du simple fait de porter chaque jour une robe malpropre dont on ne connait pas la provenance jusqu’aux traitements barbares (« douche » glacée et surtout, la chaise tournante, dont je n’avais encore jamais entendu parler – et dont je ne suis pas sûre d’avoir bien compris le fonctionnement… si cela vous dit quelque chose, je veux bien quelques éclaircissements). Sans parler de la gouvernante, ancienne patiente reconvertie en gardienne mesquine, parfois cruelle.

Traitant à la fois des asiles et des débuts de la photographie, The Painted Bridge est intéressant sur le plan historique tout en proposant au lecteur une histoire qui tient la route. J’ai beaucoup apprécié l’essentiel du récit, entre Lake House et Londres, même si j’ai porté un peu moins d’intérêt aux rêves éveillés d’Anna, qui lui font repenser à des événements de son enfance – même s’ils s’avèrent avoir une importance cruciale pour le récit. [Spoilers ci-après] J’aurais peut-être aimé une issue un peu plus douce en voyant s’épanouir la relation entre Anna et St Clair, un docteur venant parfois à Lake House. Néanmoins, objectivement. Wendy Wallace a sans doute eu raison de privilégier une autre issue pour Anna en faisant d’elle une femme indépendante et maîtresse de son destin.

Lecture commune du Mois anglais : Roman historique se déroulant en Angleterre 

Source image : http://britishphotohistory.ning.com/profiles/blogs/the-painted-bridge

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386 p 

Wendy Wallace, The Painted Bridge, 2012

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Commentaires

et bin cela semble assez sordide comme livre quand meme…euh non je ne connais pas cette siege tournante…tiens je me demande s’il y a d’autres romans victoiriens aussi noirs? (oui est-t-il vraiment noir ?)

Écrit par : rachel | 06/06/2015

Brrr, ça me donne la chair de poule ! 🙂

Écrit par : FondantOchocolat | 06/06/2015

Ah, celui-ci me tente vraiment …et zou, un de plus sur ma PAL!

Écrit par : leshakili | 06/06/2015

@ Rachel : ce n’est pas si noir que ça je trouve, même si le fond historique est triste évidemment. Pour des romans victoriens ou d’inspiration victorienne sordides, il y en a à la pêle ! Par exemple je pense à « The Pleasures of Men » ou un Anne Perry de Noël qui se passait dans des bordels glauques. J’avais chroniqué les deux.

@ FondantOChocolat : je comprends !

@ Leshakili : ravie de t’avoir donné envie de le lire ! :o)

Écrit par : Lou | 06/06/2015

Tout cela a l’air vraiment glaçant. Je ne suis pas fan a priori de romans historiques victoriens, je préfère les auteurs victoriens eux-mêmes. Mais je note le titre: je ne connaissais pas ces asiles.

Écrit par : Cleanthe | 06/06/2015

@ Cleanthe : j’aime beaucoup les romans historiques victoriens pour ma part, même s’il y en a de bons et de nettement moins bons, c’est certain ! Evidemment, les Victoriens eux-mêmes sont difficiles à égaler :o)

Écrit par : Lou | 06/06/2015

On imagine bien toutes les cruautés qui devaient avoir lieu dans ce type d’asiles et ça a sans doute duré pendant des décennies.

Écrit par : Titine | 06/06/2015

oh effectivement on est loin de ceux que je connais…que de noir…noir….;)

Écrit par : rachel | 07/06/2015

Ca fait drôlement peur ! Les chaises tournantes ? On t’y attache et on fait tourner la chaise ? jusqu’à l’évanouissement ? Ce que je sais, c’est que ce n’est pas le jeu de la chaise musicale !
Je note, of course !

Écrit par : Syl. | 07/06/2015

@ Titine : oui, là c’est assez loin de l’image qu’on a des asiles « publics ». Pour les patientes les plus chanceuses ça ressemblerait presque à une pension de bonne famille pour l’oeil non averti. Mais il n’y aucun vrai traitement, aucune thérapie pour celles qui pourraient en avoir besoin, aucun médecin digne de ce nom… c’est presque une prison de convenance pour soeurs, filles ou épouses devenues trop encombrantes !

@ Rachel : même les Victoriens eux-mêmes pouvaient écrire des livres assez sombres :o)

@ Syl : oui on attachait la patiente et on faisait tourner la chaise sur un rail de plus en plus vite, dans un sens puis dans l’autre… mais je ne comprends pas comment à l’époque ils pouvaient gagner une telle vitesse dans un petit asile « artisanal » !

Écrit par : Lou | 07/06/2015

Le sujet est tentant mais j’ai bien peur que la lenteur du récit ait raison de moi!

Écrit par : Tiphanie | 08/06/2015

Et bien, ça n’a pas l’air d’être très joyeux. Malgré tout, le thèmes de l’asile de femmes est original et je pourrai me laisser tenter (si il est traduit en VF évidemment) …

Écrit par : Mrs Figg | 09/06/2015

Ca me glace de lire ça et je ne sais pas si j’aurais véritablement envie de le lire, en fait…

Écrit par : Touloulou | 06/07/2015

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