Il y a quelque temps, avant le Challenge Halloween, Cryssilda, Titine et moi vous annoncions notre partenariat avec les éditions Folio dans le cadre du Prix Campus, pour lequel nous avons organisé un challenge. L’idée était de lire des titres tirés de la sélection du Prix (quelques quarante titres contemporains et « classiques modernes »). Le challenge est ouvert à tous ; il vous suffit pour participer de laisser un lien vers vos billets sur ce blog ainsi que ceux de Cryssilda et Titine. A l’occasion de ce Prix, mes co-équipières de choc et moi sommes ravies de vous proposer de gagner des exemplaires des titres en lice. Ouvrez grand vos mirettes, nous avons prévu un certain nombre de jeux concours sur nos blogs dans les semaines à venir.
Je commence mes chroniques du campus avec un texte bien connu que je n’avais encore jamais lu (je suis étonnée de ne jamais l’avoir croisé au collège ou lycée mais mieux vaut tard que jamais). Il s’agit de L‘Ami retrouvé de Fred Ulhman. Raconté à la première personne, ce texte revient sur l’adolescence d’un Allemand juif contraint de quitter son pays natal avec la prise de pouvoir de Hitler. Fils de médecin, élève intelligent, Hans est épris des poètes allemands et attache peu d’importance à la religion, qui n’occupe qu’une place mineure au sein du foyer. Hans est lui-même agnostique, voire athée. Un jour arrive un nouvel élève, Conrad Von Hohenfels qui, comme son nom l’indique, vient d’une illustre famille (son père est comte). Fasciné par le jeune homme, Hans s’emploie à le conquérir ; la recherche de son amitié s’apparente à une opération de séduction chevaleresque et c’est une relation très forte qui va se nouer entre les deux jeunes garçons. Mais, comme on s’en doute, le nazisme séparera le Protestant et le Juif, laissant une blessure douloureuse à Hans qui a dû renier ses origines.
Ce texte est une petite merveille. En peu de mots, Ulhman parvient à produire un texte intelligent et puissant que je ne doute pas de relire un jour. Outre l’écriture et l’histoire fascinante de cette amitié naissante, j’ai été particulièrement interpelée par la façon dont l’auteur traite de l’appartenance et de l’absurdité de l’assimilation des Juifs à leur seule religion. Ici, la famille de Hans n’est pas plus concernée par la religion qu’une famille catholique qui assisterait une fois l’an à la messe de minuit pour faire plaisir à la matriarche. En revanche, le père aussi bien que le fils sont profondément fiers de leur appartenance à l’Allemagne, où leur famille vit depuis de nombreuses générations et a porté les couleurs du drapeau allemand. Quitter ce pays est un véritable déracinement et l’appartenance à une quelconque communauté juive souffrant un même mal n’est qu’un piètre refuge.
Un extrait : Je me rappelle encore une violente dispute entre mon père et un sioniste venu faire une collecte pour Israël. Mon père détestait le sionisme L’idée même lui paraissait insensée. Réclamer la Palestine après deux mille ans n’avait pas pour lui plus de sens que si les Italiens revendiquaient l’Allemagne parce qu’elle avait jadis était occupée par les Romains. (…) Je n’avais jamais vu mon père, pacifique et calme à l’ordinaire, si furieux. Pour lui, cet homme était traître à l’Allemagne, la patrie pour laquelle mon père, deux fois blessé pendant la Première Guerre mondiale était prêt à se battre à nouveau. (p65-67)
Dans le cadre du Challenge du Prix Campus :
Cryssilda a parlé de L’Elégance du Hérisson de Muriel Barbery, de Sur La Plage de Chesil de Ian McEwan, de Novecento : pianiste d’Alessandro Baricco,
Titine a parlé de Corniche Kennedy de Maylis de Kerangal, du Seigneur des Porcheries de Tristan Egolf,
122 p
Fred Ulhman, L’ami retrouvé, 1971
*****
Un exemplaire de ce livre est à gagner sur ce blog, en partenariat avec les éditions Folio et dans le cadre du Prix Campus. Pour participer au tirage au sort, il vous suffit de laisser un commentaire à la suite de ce billet en indiquant « Je participe au concours » (eh bien oui peut-être que quelques-uns d’entre vous voudront juste laisser un commentaire sans participer, d’ailleurs n’hésitez pas à me faire part de votre avis sur ce livre, je serais curieuse de savoir ce que vous en avez pensé !) et en répondant à la question suivante : « Quels sont les 3 récits de langue allemande qui vous viennent en premier à l’esprit, que vous souhaitiez les lire ou qu’il s’agisse de coups de coeur que vous avez envie de partager ici ? ». Vous avez jusqu’au 30 novembre pour participer.
Viel Glück !
Commentaires
Écrit par : rachel | 22/11/2012
Voici mes 3 titres : en 1er un coup de coeur lu cette année : Le goût des pépins de pomme, de Katharina Hagena.
Et 2 livres que je souhaiterais vraiment lire : Le Liseur de Bernhard Schlink et bien sûr le Faust de Goethe…
Bonne chance à tous 🙂
Écrit par : coralie | 23/11/2012
Écrit par : Malice | 23/11/2012
Écrit par : Miss Léo | 23/11/2012
( je ne participe pas au concours mais j’aime la littérature allemande 😉 )
Écrit par : Marilyne | 23/11/2012
http://plaisirsacultiver.wordpress.com/2012/11/23/la-promesse-de-laube-de-romain-gary/
Écrit par : Titine | 23/11/2012
Écrit par : Yspaddaden | 23/11/2012
@ Coralie : oh tous me tentent… j’avais lu une partie de « Faust », il faudra que je reprenne cette lecture. Je suis allée plusieurs fois dans une ancienne auberge reconvertie au resto. Goethe y allait étudiant et s’en est inspiré dans ses écrits, du coup le resto rend hommage à Faust.
@ Malice : tout à fait !
@ Miss Léo : je le lirai volontiers même si maintenant que je sais ce qui est arrivé à Conrad j’aurai une appréhension.
@ Marilyne : ça fait plaisir de voir quelqu’un aimer la littérature allemande, elle n’a pas toujours beaucoup de succès… au plaisir de te relire et peut-être de parler romans allemands :o)
@ Titine : j’aimerais bien voir cette adaptation ! Je rajoute le lien dans mon prochain billet (j’ai la flemme :p), qui ne devrait point tarder !
@ Yspaddaden : je pense que le relirai effectivement volontiers… et ton fils a bien aimé?
Écrit par : Lou | 24/11/2012
Écrit par : rachel | 24/11/2012
Écrit par : Lilly | 24/11/2012
@ Lilly : tout pareil, je n’avais pas spécialement envie de le lire mais j’ai été poussée par la curiosité et je ne regrette pas du tout l’expérience ! Je t’inscris au concours du coup ?
Écrit par : Lou | 24/11/2012
Écrit par : rachel | 24/11/2012
Écrit par : maggie | 25/11/2012
@ Maggie : oui je connais ça, personnellement c’est l’approche de Klaus Mann dans « Mephisto » qui m’avait laissé une forte impression mais je ne me souviens maintenant plus bien du récit en tant que tel, juste de mes impressions de lecture.
Écrit par : Lou | 25/11/2012
Écrit par : rachel | 25/11/2012
Écrit par : Lou | 25/11/2012
autrement oui c ma triplette…;o)
Écrit par : rachel | 26/11/2012
Écrit par : Lou | 26/11/2012
Écrit par : rachel | 27/11/2012
Écrit par : Lou | 27/11/2012
Donc tout commence par un meurtre dans cette region et l’enquete du bras droit de Marcos (sous la plume de Marcos). Cela va l’entrainer a Mexico DF ou il rencontre le DP hector (sous la plume de PIT II)….donc un polar sous fond de cette revolte des autochtones a deux plumes….c vraiment genial!
si cela lui plait (car PIT a quand meme son style) elle pourra enchainer par « les 4 mains »….une sorte de mise a plat de toutes les revolutions de ce cote de la planete durant les annees 60…mais toujours toujours avec humour noire….
Écrit par : rachel | 27/11/2012
Écrit par : Lou | 29/11/2012
Écrit par : rachel | 30/11/2012
Écrit par : Lou | 30/11/2012
Écrit par : rachel | 01/12/2012
Écrit par : Lou | 01/12/2012
Écrit par : rachel | 01/12/2012
Écrit par : Lou | 02/12/2012
Écrit par : rachel | 03/12/2012
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