Amis lecteurs,
Vous arrive-t-il de repenser aux livres qui ont bercé votre enfance ? De songer à refaire un bout de chemin en compagnie de Tom, Josephine, Laura et autre amis secrets avec qui vous partagiez des aventures dont seuls eux et vous avez connaissance ?
Récemment, j’ai repensé à un de mes romans préférés de petite fille, Papa-Longues-Jambes. J’ai dû le lire entre huit et onze ans. Il figurait dans mon coffre à trésors lorsque je passais des vacances à Paris, je l’avais même dans deux éditions différentes et j’ai dû le lire environ une fois par an à cette époque (je l’aimais autant que les Quatre Filles du Docteur March, et ce n’est pas peu dire !).
Je me souviens aussi d’un dessin-animé tiré de ce livre et diffusé au début des années 1990. Je revois l’ombre démesurée de Papa Longues Jambes, mais serais bien en peine d’en dire plus, si ce n’est que je raffolais de cette adaptation !
Toujours est-il que lorsque mes projets de sortie un week-end ont été anéantis par une averse, j’ai commencé à lire quelques pages de ce roman. Pour être sincère, amis lecteurs, j’osais à peine le lire car je craignais une déception : et si ce merveilleux souvenir d’enfance n’était rien d’autre qu’une bluette, un roman plein de bons sentiments et ennuyeux à mourir ?
Car l’histoire pourrait a priori faire pleurer dans les chaumières : Judie, orpheline, travaille sans relâche au foyer John Grier à faire les lits de petits orphelins, les moucher, repriser leurs affaires, sans la moindre perspective d’avenir bien entendu. Alors qu’elle devient trop âgée pour rester à l’orphelinat, un mystérieux bienfaiteur décide de l’envoyer à l’université, séduit par une de ses compositions en anglais, un texte irrespectueux sur les membres bienfaiteurs du foyer. Une seule condition : lui envoyer une lettre une fois par mois. Se faisant appeler John Smith, son mystérieux sauveur ne s’engage en revanche à répondre à aucune de ses missives. S’ensuivent quatre années de correspondance à sens unique, jusqu’à l’obtention du diplôme.
Pour mon plus grand bonheur, j’ai de nouveau dévoré ce roman épistolaire plein de fraîcheur. Judie est une jeune femme attachante qui ne manque pas d’humour : qu’il s’agisse de ses péripéties ou de son amour pour la littérature, qu’elle découvre alors, Judie sait communiquer son enthousiasme au lecteur. Au point que j’avais presque l’impression de partager son appartement avec les autres pensionnaires ! Judie est aussi une femme éclairée, engagée, qui aimerait faire une bonne citoyenne dans un pays où, comme elle le déplore, les femmes ne peuvent pas encore voter. Elle me rappelle un peu Josephine March par son impertinence : dans ses lettres, elle se montre irréverencieuse à l’égard des membres du foyer, et parfois impertinente à l’égard de ce Papa Longues Jambes si silencieux !
A noter sa passion pour Stevenson, qu’elle dévore et qui correspond à un nouvel engouement chez moi qui viens de lire cinq textes de lui en peu de temps !
Bref, vous l’aurez compris, cette douce lecture est une délicieuse friandise aux arômes délicats et assez riches pour séduire la lectrice formidablement vieillie que je suis (vingt ans séparent cette nouvelle lecture de ma découverte de Webster). Pour mon plus grand bonheur, j’ai découvert que ce livre avait une suite et d’autres frères et soeurs… voilà de belles heures en perspective pour moi !
L’auteur est née en 1876 aux Etats-Unis. Elle s’est mariée à l’âge de 39 ans et est décédée un an plus tard, après la naissance de sa fille. Webster était la nièce de Mark Twain.
Un très joli billet en anglais. Et l’avis enthousiaste de Bloxode.
215 p
Jean Webster, Papa-Longues-Jambes, 1912
Commentaires
Écrit par : Nataka | 26/08/2011
Va falloir que je relise ça 🙂
Écrit par : Eiluned | 27/08/2011
Écrit par : Milly | 27/08/2011
Écrit par : Maribel | 27/08/2011
Écrit par : keisha | 27/08/2011
Écrit par : Sara | 27/08/2011
Écrit par : Juliette | 27/08/2011
Écrit par : Perrine | 27/08/2011
j’ai comme ça quelques vieux rouge et or qui attendent que ces petites grandissent en espérant qu’elles y prendront beaucoup de plaisir
Écrit par : Dominique | 27/08/2011
@ Eiluned : n’hésite pas, point de niaiserie mais un vrai régal !:o)
@ Milly & Maribel : je recommande très fortement ^^
@ Keisha : Oui j’ai trouvé sur Internet plusieurs adaptations, mais je ne sais pas trop où me les procurer. Il y a une comédie musicale qui ne m’attire pas vraiment, mais aussi une adaptation de 1919 que j’aimerais beaucoup voir.
@ Sara : je crois bien que je le relirai encore plusieurs fois jusqu’à un âge très respectable !
@ Juliette : je ne connais pas les « Borrowers » (ou peut-être en français?). J’adorais les Roald Dahl moi aussi, j’envisage d’ailleurs de les relire et j’ai tendance à penser que Roald Dahl fait partie de ces auteurs qui ne vieillissent pas tant que ça pour leurs lecteurs. J’ai aussi lu quelques-unes de ses nouvelles pour adultes et me suis régalée !
@ Perrine : ah oui, par exemple les Contes du Chat perché, lus et relus eux aussi ! J’avais aussi un énorme livre de contes, je relisais souvent les mêmes. Je me souviens davantage des illustrations (par exemple un roi qui adorait l’or) que du contenu mais je réviserai sans doute avec la prochaine génération !
@ Dominique : quatre petites filles ? Que de perspectives de jolis moments et beaucoup d’histoires à transmettre ! Je suis sûre qu’elles se régaleront avec un titre pareil… tiens-moi au courant si vous le lisez !
Écrit par : Lou | 27/08/2011
Et moi je me souviens du générique par coeur!
« Papa Longues-Jambes, Papa Longues-jambes, je connais pas ton visage, mais pour toi je serai sage, je t’oublierai pas, je t’oublierai jamais! »
Écrit par : Ori | 27/08/2011
Écrit par : Ori | 27/08/2011
Écrit par : niki | 27/08/2011
Écrit par : Nataka | 27/08/2011
Serais-tu tentée par la suite ?:o)
@ Niki : ces retrouvailles sont une telle réussite pour moi qu’il n’est pas impossible que je fasse la même chose avec d’autres classiques de mon enfance !
@ Nataka : j’ai repéré « Just Patty » et un autre titre en ligne, je les lirai en anglais mais c’est quand même étrange que cet auteur soit à moitié oublié… c’est comme Flora Mayor, j’ai eu une révélation avec « the Rector’s daughter » qui finira sans doute par être traduit en français chez Joëlle Losfeld j’imagine, mais je cherche depuis d’autres titres dont un en particulier, et impossible de mettre la main dessus, y compris à Londres.
Écrit par : Lou | 27/08/2011
PS : je ne me souviens plus de son engouement pour Stevenson !?
En tout cas, j’en garde un bon souvenir….
Écrit par : maggie | 28/08/2011
Et oui comme je te le disais en effet c’est un livre pour un public féminin, mais à cette époque les romans jeunesse étaient très marqués par le sexe du public auquel ils étaient destinés. Une retranscription des rôles homme-femme en effet plus étroits à l’époque ? Ceci dit je crois que presque tous mes plus grands bonheurs de jeune lectrice sont venus de ces classiques… la Comtesse de Ségur, « la petite maison dans la prairie », « les quatre filles du docteur march », « Le journal d’Helen Keller »…
Écrit par : Lou | 28/08/2011
Je l’avais lu aussi en en gardant un souvenir diffus mais tu me donnerais presque envie de le relire!!!
Écrit par : loula | 28/08/2011
Écrit par : Stephie | 28/08/2011
@ Stephie : ah je suis ravie de voir que toutes les lectrices qui passent par ici gardent un beau souvenir de ce livre :o)
Écrit par : Lou | 28/08/2011
Écrit par : Joelle | 29/08/2011
Écrit par : FondantOchocolat | 29/08/2011
@ FondantOchocolat : je trouve merveilleux qu’un livre arrive à si bien traverser les âges…
Écrit par : Lou | 29/08/2011
Écrit par : Perrine | 30/08/2011
Écrit par : claudialucia ma librairie | 30/08/2011
@ ClaudiaLucia : oui oui, je parlais aussi du dessin-animé, je vais essayer de le revoir !
Écrit par : Lou | 03/09/2011
Écrit par : Natacha | 03/09/2011
Écrit par : Lilly | 04/09/2011
@ Lilly : ah oui lis-le, je suis sûre que tu vas aimer !!
Écrit par : Lou | 04/09/2011
Écrit par : Petite Fleur | 05/09/2011
Écrit par : Malice | 26/09/2011
@ Malice : cela ne m’étonne pas, c’est un livre que toutes les petites filles devraient avoir lu 🙂 (car effectivement c’est un de ces livres jeunesse très marqués par le sexe auquel ils sont destinés).
Écrit par : Lou | 27/09/2011
Écrit par : Milly | 17/10/2011
Écrit par : Lou | 18/10/2011
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