Du côté de Castle Rock est un roman d’un genre particulier, patchwork mélangeant histoire familiale, autobiographie et considérations personnelles, le tout précédé d’une mise en garde d’Alice Munro : ce récit qui traite de ses racines écossaises et de sa vie au Canada tient tout autant de la réalité que de la fiction.
L’histoire débute en Ecosse alors que les ancêtres de la narratrice vivent dans la vallée d’Ettrick, lieu ne présentant “aucun avantage” selon une description de l’époque. On découvre ainsi Will O’Phaup, qui incarne l’Ecosse férue de légendes, à travers ses prouesses improbables célèbres à l’époque et les fables que l’on raconte au sujet de ces fantômes et autres créatures étranges l’ayant hanté. Puis d’autres membres de la famille, une génération après, dont James Hogg, l’auteur des Confessions du pêcheur justifié. Cette partie (la plus courte du récit) est aussi l’occasion de croiser Thomas Boston, pasteur inquiétant incarnant le puritanisme. C’est aussi celle qui m’a le plus intéressée, car elle rend bien compte de la culture et de l’état d’esprit écossais de l’époque. Puis une génération se décide à quitter la terre natale pour l’Amérique, et plus précisément, le Canada.
S’ensuit le récit de la traversée et de l’installation de la famille au Canada : construction d’une maison, choix des terres, trajets en charrette… Enfin la narratrice revient plus longtemps sur sa propre histoire, s’intéressant plus particulièrement à la première partie de sa vie (jusqu’à son premier mariage) et en profitant pour évoquer ses parents et d’autres visages familiers plus ou moins liés aux premiers arrivés au Nouveau Monde.
Au final, Du côté de Castle Rock est un livre hybride dense, agréable à lire et par moment captivant. Alice Munro parvient à faire le portrait de plusieurs générations en prenant pour point de départ son propre parcours. Une belle introduction pour moi qui n’avais pas encore lu cet auteur (dont j’ai toutefois deux livres chez moi !).
« Les fleurs de cerisier me firent penser aux arbres du champ de Miriam McAlpin. Je voulais les voir en pleine floraison. Et pas seulement les voir – comme on pouvait le faire en les regardant de la rue – mais pénétrer sous ces branches, m’étendre sur le dos, la tête contre un tronc, pour le regarder s’élever comme sortant de mon crâne, monter et s’épanouir, se perdre dans une mer de fleurs renversée. Voir aussi si l’on découvrait des fragments de ciel, de sorte qu’en plissant les yeux je pourrais les faire passer au premier plan, comme autant d’éclats d’un bleu brillant, flottant sur cette mer blanche et floconneuse. » (p237-238)
Merci beaucoup à Jérôme des Editions du Point pour cette découverte !
D’autres avis : Papillon, KevinfromCanada
410 p
Alice Munro, Du côté de Castle Rock, 2006
Commentaires
Écrit par : rachel | 13/03/2011
Écrit par : Joelle | 14/03/2011
Écrit par : Kathel | 14/03/2011
Écrit par : choupynette | 14/03/2011
Écrit par : Titine | 14/03/2011
Écrit par : Alice | 14/03/2011
Écrit par : L’or des chambres | 14/03/2011
Écrit par : Nanou | 14/03/2011
@ Joëlle : j’ai hâte de connaître ton avis… il m’a moi aussi vraiment tentée quand il est sorti en librairie !
@ Kathel : ah je viens de repérer « Cent ans », il a l’air excellent et je compte le lire bientôt !
Et @ Kathel et Choupynette : J’ai eu un peu de mal avec le premier chapitre du livre de Munro mais après j’ai vraiment savouré pas mal de passages. Je l’ai trouvé un peu long parfois mais dans l’ensemble je reste sur une bonne impression.
@ Titine : j’ai bien aimé… effectivement je ne pars pas dans des superlatifs car ce n’est pas non plus une révélation mais c’est un livre qui comprend beaucoup de passages intéressants.
@ Malice : tu as raison pour les coeurs, en fait je ne les ai pas oubliés mais hier soir j’avais des problèmes avec le wi-fi et je n’ai pu charger aucune image. J’ai juste eu le temps d’ajouter rapidement la couverture ce matin 🙂 Je vais les ajouter. Merci pour le lien, je vais lire ça de ce pas !
@ L’or des chambres : je l’ai aussi en attente en anglais… j’espère le lire assez rapidement car il sommeille dans ma PAL depuis deux ans.
@ Nanou : oui c’est ce que j’ai apprécié aussi… comme toi j’ai bien aimé (même si comme le souligne Titine parfois je suis plus enthousiaste).
Écrit par : Lou | 14/03/2011
Écrit par : rachel | 15/03/2011
Écrit par : Stephie | 15/03/2011
@ Stephie : à quoi est dû ce rejet profond des autobiographies ?:o)
Écrit par : Lou | 15/03/2011
Écrit par : rachel | 15/03/2011
Écrit par : Lou | 15/03/2011
Écrit par : rachel | 15/03/2011
Écrit par : Karine:) | 15/03/2011
@ Karine:) : oui, mais je pense que ça attendra encore un peu 🙂 Mon cher et tendre aurait très envie pour les paysages, quant à moi ce sont surtout les Canadiens que j’aimerais rencontrer ^^
Écrit par : Lou | 16/03/2011
Écrit par : rachel | 17/03/2011
Écrit par : Lou | 17/03/2011
Écrit par : rachel | 17/03/2011
Écrit par : Lilly | 17/03/2011
@ Lilly : j’ai mis du temps à lire Munro moi aussi, car j’ai acheté deux de ses livres fin 2008, début 2009 et ne les ai toujours pas lus !
Écrit par : Lou | 18/03/2011
Écrit par : rachel | 18/03/2011
Écrit par : Lou | 22/03/2011
Écrit par : rachel | 23/03/2011
Écrit par : Lou | 24/03/2011
mais bon leurs specialites les poissons et les fruits de mer…avec 4500 km de cotes cela aide…mais bon faut trouver le resto qui sache les faire…;o)
Écrit par : rachel | 25/03/2011
Écrit par : Lou | 08/05/2011
Écrit par : rachel | 09/05/2011
Écrit par : melodie | 01/07/2011
@ Melodie : je n’avais pas réalisé que tu étais Canadienne :o) Il y a des longueurs dans ce livre mais j’ai en attente des nouvelles dont « Runaway girls » de mémoire, j’espère les apprécier…
Écrit par : Lou | 02/07/2011
Écrit par : rachel | 02/07/2011
Écrit par : Lou | 03/07/2011
Écrit par : rachel | 04/07/2011
Écrit par : Lou | 04/07/2011
Écrit par : rachel | 05/07/2011
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