Quand Pickwick et moi avons lancé l’idée d’une lecture commune autour de Nick Hornby, je me suis dit « chouette ! Ça me permettra de lire enfin ceux qui attendent dans ma bibliothèque depuis une éternité ». Manque de bol, pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué (ou pour ceux qui auraient simplement constaté que mes sursauts cybernétiques se faisaient un peu plus rares depuis quelques mois), j’ai déménagé récemment (ou comment je suis devenue une SDF provisoire, mais c’est une autre histoire). Oui je sais, je vous raconte ma vie et avec tout ça, je n’ai toujours rien dit à propos de ma lecture. Mais j’arrive (enfin) au bout de mon propos : la mise en carton frénétique a causé quelques pertes et tracas, à commencer par mes romans de Nick Hornby qui attendent sagement que j’aie retrouvé un logement pour regagner leur étagère. Dans la bataille, j’ai tout de même sauvé Speaking with the Angel, qui n’est pas un roman mais une série de nouvelles édité par Nick Hornby, dont la seule nouvelle côtoie notamment les textes d’Helen Fielding, Zadie Smith, Melissa Bank, Irvine Welsh ou Colin Firth (oui oui, celui-là même).

Ce recueil a été édité dans un but caritatif, au profit d’une école pour enfants autistes – Nick Hornby expliquant dans son introduction que son propre fils est autiste et que la Grande-Bretagne ne propose pas de structures adéquates pour les enfants autistes.
Et le contenu ? Les histoires sont écrites à la première personne mais sont très différentes les unes des autres au-delà de ça. Une femme sortant avec un garçon plus jeune qu’elle se sent décalée et vieille à une fête ; une vieille femme affalée sur le sol pense à sa fille si raisonnable, à la vie bien plus rangée que la sienne ; un homme faisant la crise de la quarantaine a une révélation en trouvant un rat mort chez lui, un rat qui vient introduire l’incertain et le sauvage dans son quotidien ; un petit garçon qui adore les histoires de sa grand-mère cherche à connaître la fin de celle qu’elle lui racontait avant de faire une attaque ; une femme responsable de la cantine d’une prison évoque le dernier repas des condamnés à mort ; un responsable de la sécurité doit surveiller un tableau représentant le Christ et fait à partir de petites photos de seins… voilà qui fait rapidement le tour de la plupart des sujets abordés.
Ce recueil est ma foi très inégal et beaucoup moins addictif que les deux Nick Hornby que j’ai déjà lus (Haute Fidélité et A long way down). Ceci dit, je pense que la forme a beaucoup joué : j’aime les phrases soignées, les tournures un peu poétiques et, même si je peux tout à fait apprécier pour leur contenu des livres dont le style n’a rien de particulier, je m’ennuie en général un peu quand je lis un texte écrit en s’approchant d’un langage parlé un peu basique, avec ses contractions, ses « m’enfin » etc. Comme on retrouve ce principe dans l’ensemble des nouvelles (enfin pour être honnête il m’en reste encore deux à lire ce soir mais je n’aurai pas le temps de faire mon billet après comme je pars ce week-end), j’ai trouvé la forme un peu fatigante à la longue.
Sur le fond, la plupart des récits m’ont intéressée, certains mettant parfois quelques pages pour prendre leur essor mais réussissant finalement à prendre le lecteur au dépourvu. Quelques récits sont assez addictifs et donnent à penser (en même temps, il y a beaucoup de crises de la trentaine, de la quarantaine and so on and so forth). Au final mon texte préféré est peut-être celui de Nick Hornby, qui m’a fait penser à Antoine Laurain avec Fume et tue pour son évocation de l’art contemporain. Pour l’artiste de sa nouvelle, l’art ne tient pas tant à l’objet en soi qu’à la réaction qu’il provoque, son œuvre suivant une logique assez en vogue maintenant dans le milieu artistique mais dont l’expression me laisse parfois dubitative.
En somme, à recommander aux fans de Colin Firth (et il y en a !) et à ceux de Nick Hornby (en dernier recours après la lecture de ses romans). Sympathique, mais pas vraiment indispensable, et beaucoup moins récréatif que les romans de Hornby.
PS : j’actualiserai les liens vers vos billets à mon retour en début de semaine.
233 p
Nick Hornby, Speaking with the angel, 2000
Les livres lus dans le cadre de cette lecture commune :
Bonté mode d’emploi : La Nymphette
Carton Jaune : Rachel
High Fidelity : Choupynette
Juliet, Naked : DF, Kikine, Pickwick
Speaking with the Angel : Lou

Commentaires
Écrit par : rachel | 01/08/2010
Écrit par : keisha | 01/08/2010
Écrit par : Manu | 01/08/2010
Écrit par : Céline | 01/08/2010
Écrit par : Hilde | 01/08/2010
Écrit par : mango | 01/08/2010
Écrit par : Leiloona | 01/08/2010
Écrit par : Cryssilda | 01/08/2010
Écrit par : Emilie | 01/08/2010
http://rachel17.canalblog.com/archives/2010/08/01/18697662.html
Écrit par : rachel | 01/08/2010
@ Keisha : c’était trop tentant !;o)
@ Manu : tu as lu quoi de lui ?
@ Céline : ça ne me semble pas terrible pour commencer en effet !
@ Hilde : j’ai bien aimé « vous descendez » ? J’étais moyennement tentée par « Slam » mais je pense que je le lirai quand même. Je suis d’accord, c’est léger, pas de la très grande littérature mais on passe un bon moment !
@ Mango : j’actualise mon lien d’ici ce soir ! j’ai beaucoup aimé « Haute fidélité » dont je ne me souviens pas bien (une raison pour le relire !).
@ Leiloona : je le lirai mais je vais d’abord lire ceux qui sont dans ma PAL (une bonne résolution…).
@ Cryssilda : oui c’est vrai ça, je n’avais pas du tout vu pour Colin Firth en le commandant en ligne ;o) tiens d’ailleurs hier soir j’ai revu « Mamma mia » pour la 4e ou 5e fois par hasard, comme il passait à la télé (même si j’ai le DVD). Mais Colin Firth en français, ça le fait beaucoup moins !
@ Emilie : j’ai justement très envie de lire « pour un garçon ». j’avais acheté trois Hornby en même temps pendant un stage et finalement j’avais dévoré « Haute fidélité » mais laissé les autres traîner dans ma PAL…
Écrit par : Lou | 02/08/2010
Écrit par : rachel | 02/08/2010
Écrit par : Lou | 02/08/2010
Écrit par : rachel | 02/08/2010
Écrit par : Karine:) | 04/08/2010
Écrit par : Karine:) | 04/08/2010
Écrit par : maggie | 10/08/2010
Écrit par : maggie | 10/08/2010
Écrit par : liliba | 16/08/2010
Écrit par : June | 04/09/2010
Écrit par : choupynette | 11/09/2010
@ Karine:) : c’est que je suis un peu folle, vois-tu !:o)
@ Maggie : ah oui deux pages c’est dire si tu as aimé ! Bah ce n’est pas grave, tu peux toujours me suivre dans mes délires wollfiens et bradoniens ;o) (et oui, jolie illustration)
@ Liliba : ça reste un auteur assez « facile », mais je trouve qu’on peut passer un moment très sympa avec lui quand on a besoin de se changer les idées.
@ June : je pense déjà à « La Maison du Sommeil » (à peu près sûr) et à « Testament à l’Anglaise » pour l’instant…
@ Choupynette : ah attends je vais le rajouter !!
Écrit par : Lou | 11/09/2010
Écrit par : choupynette | 11/09/2010
Écrit par : rachel | 11/09/2010
@ Rachel : c’est gentil ! Vraiment je ne serai pas du tout, mais alors pas du tout sûre avant une bonne semaine. ça va être un peu dur, mais si ça se fait je serai terriblement heureuse et soulagée (en plus ce serait pour l’un des trois apparts que j’ai vraiment adorés sur la quinzaine de visites, et c’est le seul qui ne demande pas du tout de travaux, même minimes).
Écrit par : Lou | 12/09/2010
Écrit par : rachel | 12/09/2010
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