Voilà un livre que Titine, Cryssilda et moi avons reçu pour le swap Peinture et Littérature, cadeau que nous avons eu envie de transformer en lecture commune. Ce roman m’avait intriguée à sa sortie, j’étais donc très contente de pouvoir me faire enfin ma propre opinion. Je regrette d’autant plus ce que je vais maintenant faire : un billet plutôt exaspéré qui risque bien de frôler la caricature – je m’en excuse d’avance, surtout auprès de l’adorable Nanne qui a eu la gentillesse de m’offrir ce roman, et que je remercie encore pour cette découverte malgré la rencontre manquée.
Il y est question de la baronne Betty de Rothschild qui, à sa mort, intègre son portrait peint par Ingres en 1848 et se retrouve dès lors dans une position privilégiée d’observatrice de ses enfants, puis de nouvelles générations. L’idée est sympathique, le sujet prometteur. Le tableau traverse les époques, connaît les musées, la seconde guerre mondiale, les salons mondains, ce qui devrait a priori offrir au lecteur un tableau des plus croustillants, passionnants, intelligents, que sais-je… enfin quelque chose en somme.
A partir de là, que de déconvenues ! Certes, Pierre Assouline écrit bien. On peut également souligner l’intérêt de quelques passages, comme cette période où la baronne observe les visiteurs d’un musée. On croise également de grandes figures, tels Balzac, Chopin et Heine.
Malheureusement, cette lecture s’est avérée d’un ennui mortel pour la pauvre lectrice que je suis ; je n’y ai vu qu’accumulation de noms et de titres, anecdotes répétitives et finalement, beaucoup plus de souvenirs (qui pour moi ne suivent pas non plus les chemins hasardeux de la pensée) que d’observations savoureuses faites par la nouvelle Betty en tableau. De nombreux passages semblent plus ou moins tirés de manuels d’histoire ou de chroniques mondaines (car Assouline a vraisemblablement fait un travail de recherche sérieux). Le tout ressemble à un assemblage disparate auquel l’auteur ne parvient pas à donner une quelconque direction, ni un véritable intérêt.
Enfin, j’ai été particulièrement gênée par les constantes allusions de la baronne à sa religion. Si j’en crois ce livre, en résumé, la baronne de Rothschild était riche, et juive (au final je ne retiendrai que ça, à l’exception de son influence dans la société mondaine, c’est un peu léger). Ces deux constantes sont lourdement rappelées à longueur de temps par une Betty rendue antipathique par ses remarques creuses et une tendance à se placer en fausse victime, attitude que j’ai rapidement trouvée insupportable. Dommage de résumer ce personnage à cela !
Alors que la baronne explique que dans sa famille, l’on se devait d’épouser un Rothschild ou, à défaut de mieux, une personne de confession juive, elle dit ensuite au sujet d’une noblesse frileuse vis-à-vis des « Israélites »: « et si une société sans mélange s’avérait être une société sans éclat ? » (p81). Passons l’incohérence, mais pourquoi revenir sans cesse sur les mariages entre cousins, oncles et nièces et autres de la famille ? La réponse est sans doute là : « Quand cesseront-ils de nous imaginer en autant de Lilith au vagin denté ? Nous sommes comme les autres, seulement un peu plus. » (p129)
Bref, ce livre dessert cette pauvre Betty de Rothschild qui, peut-être, aurait été plus à même de se présenter avec moins d’a priori et d’opinions convenues. Une vraie déception, je ne le recommande absolument pas.
Egalement lu par Titine, dans le cadre d’une lecture commune, et par Malice, Wictoria, clochemerle, Tania, Liliba, Jules , Joelle
319 p
Pierre Assouline, Le Portrait, 2007
Commentaires
Écrit par : Pickwick | 28/02/2010
Écrit par : Nanne | 28/02/2010
@ Nanne : mais non tu ne dois pas regretter, il me tentait à l’origine et tu m’as permis de le découvrir ! J’ai vu sur ton blog que tu as présenté beaucoup de livres d’Assouline d’ailleurs, je pense que ce n’est pas son meilleur livre simplement. Mais vraiment, tu n’as aucune inquiétude à avoir, et moi, je n’ai pas de regrets :o)
Écrit par : Lou | 28/02/2010
Écrit par : Lilly | 28/02/2010
Écrit par : rachel | 01/03/2010
Écrit par : Voyelle et Consonne | 01/03/2010
Écrit par : Maudapl | 01/03/2010
Écrit par : Joelle | 01/03/2010
Écrit par : zarline | 01/03/2010
Écrit par : Titine | 01/03/2010
Je suis pas fan d’Assouline, donc je ne l’aurais sans doute pas lu. Mais maintenant, au moins, je sais pourquoi !
Écrit par : Céline | 01/03/2010
Écrit par : choupynette | 02/03/2010
Écrit par : maeve | 02/03/2010
Écrit par : didouchka | 03/03/2010
Écrit par : Marie L. | 04/03/2010
@ Rachel : c’est vraiment dommage effectivement avec un pareil sujet !
@ Voyelle et Consonne : j’avoue que j’ai eu du mal à retenir la plupart des anecdotes, pas toujours inintéressantes en soi… les noms inconnus sont déjà oubliés, d’ailleurs je ne me souviens plus de grand-chose.
@ Maudapl : je ne m’attendais effectivement pas à un étalage de relations mondaines, d’informations sur la banque et les mariages au sein de la famille !
@ Joëlle : la fin n’était pas mal mais j’ai finalement lu assez rapidement, car l’ensemble du livre m’avait trop lassée…
@ Zarline : oui je crois que je ne suis pas la seule à m’être ennuyée !
@ Titine : dommage que je n’aie pas réussi à me sentir assez concernée par la dernière partie :o( voyons ce qu’en dira Cryssilda dont nous attendons l’avis (n’est-ce pas n’est-ce pas ?:p)
@ Céline : c’était mon premier livre d’Assouline et son tout dernier roman me tente, mais je vais me méfier un peu…
@ Choupynette : à qui le dis-tu ?… :o(
@ Maeve : j’ai l’impression qu’il divise pas mal ses lecteurs. J’attendrai d’avoir lu « Lutetia » avant de renoncer ou non à poursuivre mes lectures assouliniennes.
@ Didouchka : oui je suis un brin marquée par mes lectures de Jane Austen :o)
@ Marie L. : il faut croire que tu n’es pas la seule, vu les commentaires laissés ici et glanés ici et là sur la blogosphère… quant à moi cette expérience m’a quelque peu refroidie.
Écrit par : Lou | 07/03/2010
Écrit par : Cryssilda | 08/03/2010
Écrit par : Lou | 08/03/2010
Les commentaires sont fermés.