Ecrit en 1838, Le Vengeur (The Avenger) de Thomas de Quincey est l’un des premiers romans noirs à mettre en scène un serial-killer dans un contexte policier, précédant en cela Edgar Allan Poe et son Double Assassinat dans la rue Morgue (1841).
Ce court roman (ou peut-être devrais-je dire « cette novella ») est publié par La Baleine noire. J’avais déjà lu dans la même collection deux textes plaisants, voire très habiles : L’Ecole des Monstres et Ariel. Au final, trois lectures très différentes par la forme et le fond, allant des classiques aux contemporains, mais des textes que je trouve tous de qualité ou intéressants par certains aspects. Bref, une collection qui mérite qu’on s’y arrête.
Dans Le Vengeur, une ville universitaire est marquée par l’arrivée d’un jeune homme que l’on pourrait décrire en disant simplement qu’il est l’archétype du héros ou encore, un croisement de prince charmant, d’esprit fin et de courageux guerrier. A peu près en même temps, une vague de crimes perpétrés au sein de foyers respectables commence à terroriser la ville. Le nouvel arrivé propose d’organiser des rondes mais rien n’y fait, les strangulations et autres méthodes expéditives perdurent.
J’imagine que pour le lecteur du XIXe, habitué à d’autres formes littéraires, ce texte avait un caractère très nouveau et la fin a sans doute dû en surprendre plus d’un. Parmi les meurtriers présumés, plusieurs hypothèses se présentent : le rival en amour du nouvel arrivé, rendu fou par l’impossibilité d’un mariage avec sa belle, au point d’errer pendant des jours dans les bois et de faire de drôles de remarques lorsque le geôlier vient à disparaître ; des étudiants, puisqu’un témoin a reconnu leur habit ; un illustre inconnu ; le narrateur ? ; enfin, le valeureux héros, que l’on sait mélancolique. Autant vous dire qu’aujourd’hui, en lisant ce texte, il est difficile de ne pas soupçonner très fortement le héros, et son innocence m’aurait pour le coup vraiment surprise. En revanche, ce que l’on ne connaît pas, ce sont ses motifs. Ces derniers, sous forme de lettre, constituent un autre récit au sein du récit, donnant un nouveau souffle à l’ensemble et ajoutant un aspect historico-politique au récit.
Une curiosité littéraire dont il serait dommage de se priver.
112 p
Thomas de Quincey, Le Vengeur, 1838
Commentaires
Écrit par : LVE | 23/09/2009
Écrit par : Titine | 23/09/2009
@ Titine : promis je vais arrêter ! Enfin, peut-être pas mais en tout cas j’ai quelques lectures moins funky à présenter bientôt. En ce moment ce sont mes lectures et parfois mes coups de cœur de l’été qui sont publiés.
Écrit par : Lou | 23/09/2009
Écrit par : rachel | 23/09/2009
Écrit par : rachel | 23/09/2009
Écrit par : Ys | 23/09/2009
@ Ys : Ce n’est pas non plus une lecture coup de cœur, c’est juste un texte court sympa à découvrir… donc je ne sais pas pour ton challenge :o) Celui qui me tente (aussi dans ma PAL) c’est aussi « De l’assassinat considéré comme des beaux arts ».
Écrit par : Lou | 24/09/2009
Écrit par : Karine:) | 24/09/2009
Écrit par : rachel | 24/09/2009
Écrit par : béné | 25/09/2009
Écrit par : Lilly | 25/09/2009
Je n’ai encore jamais lu cet auteur, mais il faut, au moins pour découvrir car ce nom revient souvent!
Écrit par : Cryssilda | 26/09/2009
@ Rachel : visiblement très amoureux de sa femme :o)
@ Béné : j’espère qu’il te plaira !
@ Lilly : si tu veux je te le prêterai mais je crois que je l’ai laissé chez mes parents et je ne sais pas encore quand je vais y retourner.
@ Cryssilda : my name is « wicked » ! tu ne le savais pas encore ?;o)
Écrit par : Lou | 26/09/2009
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