J’avais été très tentée par Nous sommes cruels de Camille de Peretti, étant une grande admiratrice des Liaisons Dangereuses. Je découvre finalement cet auteur grâce au Prix Landerneau, avec Nous vieillirons ensemble.
Avec ce roman, nous pénétrons au cœur d’une maison de retraite où nous découvrons le quotidien monotone des résidents et le travail, non moins routinier, des membres du personnel. Passant un dimanche en compagnie des retraités et de leur entourage, le lecteur ira de surprise en surprise, ne s’ennuyant pas une seconde entre le lino taupe moucheté de gris, les déambulateurs et les croque-monsieur (éventuellement) mixés. Chez Nini, vieille enfant exubérante dont les caprices ont fini par insupporter sa filleule Camille, La Baronne, dont les infidélités passées hantent un mari attentif, Madame Barbier, ancienne bureautière au grand cœur, Madame Alma, grande dame très populaire, son amie Marthe à la langue de vipère ou le Capitaine et M. Leboeuf, amoureux transi, les passions se déchaînent, les alliances se forment et les cancaneries ne manquent pas. Entre les repas, les pauses au patio, la messe sur France 2, Voici et les visites familiales, les résidents voient peut-être le temps passer mais le lecteur, lui, ne s’ennuie pas !
La vieillesse et ses vicissitudes sont bien sûr dépeintes dans ce roman qui, bien que dévoilant les malheurs et les faiblesses de beaucoup, reste léger et amusant. Portant un regard lucide sur les personnes âgées et leurs proches, Camille de Peretti parvient à aborder avec humour et tendresse un sujet sensiblement triste. Le remord des enfants, l’amour et la répulsion ressentis face à la maladie et la mort ne sont pas en reste dans ce livre profondément humain qui, pourtant, est souvent terriblement amusant. Les personnages ne s’apprécient guère et s’observent tour à tour, nous dévoilant les faiblesses des uns et autres et offrant un regard global qui rend chacun d’entre eux au final très attachant.
En résumé, j’ai passé un excellent moment, lisant d’une traite 270 pages hier soir après une journée d’examens particulièrement dense… autant dire que j’ai adoré !
Au passage, Nous vieillirons ensemble est inspiré de trois procédés appliqués par Pérec dans La Vie mode d’emploi et conditionnant le déroulement des chapitres par salle, personnage et objet (pour résumer). Je suis passée rapidement sur ces explications un peu « techniques ». Cela dit, j’ai trouvé l’idée farfelue mais sympathique et, quoi qu’il en soit, cette contrainte que s’est imposée Camille de Peretti ne nuit en rien à la fluidité du texte ni au dynamisme de l’action.
339 p
Camille de Peretti, Nous vieillirons ensemble, 2008
Commentaires
Écrit par : Anne | 19/06/2008
Écrit par : Malice | 19/06/2008
Bien à vous,
Bonnes lectures,
Chris-Tian Vidal.
ÉcrivanT.
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 20/06/2008
Écrit par : Gambadou | 20/06/2008
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 20/06/2008
mais vu le thème, je ne suis pas sure de le finir
on verra bien
Écrit par : Stéphanie | 20/06/2008
Écrit par : Lilly | 20/06/2008
Écrit par : pom’ | 20/06/2008
Concernant « Carnet d’Asies », il se trouve dans toutes les librairies et éventuellement sur commande.
Sur les librairies virtuelles du net.
Il m’en reste trois exemplaires et si l’un d’entre vous en veut de dédicacé, il peut entrer en contact avec moi par la rubrique « Contact » de mon blog.
Je serais heureux de voir un compte rendu de la lecture de « Carnet d’Asies », ici.
« Carnet d’Asies », c’est une écriture identitaire.
Chris-Tian Vidal.
Écrit par : Chris-Tian Vidal | 20/06/2008
Écrit par : liliba | 20/06/2008
@ Gambadou : on passe vraiment un excellent moment, cela donne envie de découvrir un peu plus l’univers de Mlle de Peretti.
@ Stéphanie : a priori je ne suis pas fan des maisons de retraite mais je suis sure que tu seras séduite par ces petits papys/mamies, leurs problèmes de dentier, leurs peines de coeur, leurs efforts de séduction, leurs grosses colères… un livre encore une fois très juste dans sa description de la vieillesse à mon avis.
@ Lilly : ravie de t’avoir tentée. Je lirai sûrement « Nous sommes cruels » maintenant que j’ai lu celui-ci. Ce qui me faisait hésiter c’était que, s’attaquer à Laclos, pour une modernisation ou pas, ce n’est pas évident !
@ Pom’ : elle fait d’ailleurs allusion à « Thornytorynx » lorsqu’elle parle de Camille, la jeune brune écrivain qui vient de sortir son premier livre et rend visite à sa marraine Nini…
@ Liliba : comme je le disais, elle réussit à faire de ce thème difficile un roman très ancré dans la réalité mais pourtant très drôle également… je n’aurais jamais tenté le coup en librairie mais pourtant j’ai passé un très bon moment !
Écrit par : Lou | 21/06/2008
Écrit par : Hathaway | 18/03/2009
Écrit par : Lou | 19/03/2009
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