Avec deux jours de retard, voici une nouvelle critique pour les amateurs de frissons littéraires ! Suite à ma lecture boulimique d’Ariel de Lawrence Block, je me suis rendue dans une librairie pour préparer un petit swap pour Hilde… et là, je suis tombée sur la collection Baleine noire et n’ai pu résister à l’appel angoissant d’Ecole des Monstres de Marc Agapit. Après une immersion tranquille, j’ai finalement lu la 2e moitié du livre samedi soir ou plutôt dimanche matin après le départ à 1h des amis que nous avions invités avec Mr Lou pour fêter Noël. A 3h du matin, donc, j’avais fini ce roman… deux jours plus tard, je vous livre enfin ma chronique monstrueuse.
Né en 1897 et mort en 1985, Marc Agapit (de son vrai nom Adrien Sobra) a écrit à partir de 1949 pour la collection « Angoisse » au Fleuve Noir. Au passage, la seule photo de l’auteur a tendance à me donner la chair de poule.
Imaginez-vous une maison dans laquelle vit une quinquagénaire dans l’isolement le plus complet. La maison est excentrée, une porte de son garage donne sur un tunnel qui lui-même débouche sur une cour entourée de 5 grottes. Sa maison, toute en hauteur, toute en bois, avec un escalier qui craque au moindre pas, aboutit sur une grenier dont une porte donne sur une sorte de terrasse aménagée en véritable jardin. Au centre du jardin, un puit qui donne tout droit sur la cour mentionnée ci-dessus. Le tout accolé à une falaise, histoire de faire les choses en grand.
Notre narratrice est donc une femme seule qui se sent vieille et semble très pauvre. Si pauvre qu’elle fait des commentaires sur la cherté de la vie, de la nourriture, des loisirs. Elle déballe soigneusement ses aliments pour lire ensuite la feuille de journal qui a servi à les envelopper. Lorsque elle reçoit des invités, elle prétend qu’elle n’a plus de sucre pour ne pas en dépenser inutilement. Plus tard, lorsque ses revenus augmentent de façon inespérée, elle reste tout aussi pingre et l’on comprend que c’est l’avarice et non la pauvreté qui la dirige et motive ses moindres actes.
Maintenant que nous avons bien campé « les » personnages et situé notre histoire, venons-en à la péripétie qui vient bouleverser la petite vie ordinaire d’une petite femme bien ordinaire elle aussi. Une nuit, la narratrice est réveillée par des coups impétueux à sa porte. Les inquiétants visiteurs ne sont autres que ses deux sœurs cadettes, des jumelles avec qui elle a toujours eu de mauvaises relations et avec lesquelles elle est en de très mauvais termes depuis qu’elle a hérité la maison de leur oncle. Les sœurs demandent à louer le garage, le passage et les grottes (plus tard elles demanderont également l’accès exclusif à la terrasse). Le tout pour un prix exorbitant. Toute émoustillée et frétillante à la perspective de gagner autant d’argent, notre bonne vieille Marthe cède, malgré toute l’antipathie que lui inspirent ses deux sœurs. Bientôt, elle découvre que celles-ci sont accompagnée de Lucie, leur servante, et de Suzanne, leur pupille. Mais par dessus tout, ce qui intrigue Marthe, ce sont les bruits étranges qu’elle entend depuis la fenêtre du grenier. Des vagissements ? Des gémissements ? Des cours que l’on récite ? Des cris de souffrance ?
L’arrivée des sœurs coïncide avec une vague de disparition d’enfants. Marthe, trop curieuse, cherche à savoir ce qui se trame derrière son dos. Ses sœurs, vêtues de costumes d’hommes et rasant leur crâne, seraient-elles des vampires ? Où s’enfuit Lucie lorsqu’elle s’absente en voiture plusieurs jours à la suite ? Pourquoi Suzanne a-t-elle des traces de morsure sur ses bras ? Et quel est cet enfant muet qui a désigné à la police sa maison ?
Bref, beaucoup de suspense… si l’on en vient à suspecter immédiatement les sœurs en leur attribuant les enlèvements, le comment du pourquoi reste inattendu et donne un dernier soubresaut au récit qu’on craignait de voir s’épuiser à la fin.
Là encore, ce n’est pas de la grande littérature. Les ficelles classiques du roman d’horreur sont exploitées et, comme le veut le genre, on assiste à un crescendo sur les 50 dernières pages. Sans avoir été aussi conquise cette fois-ci, j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à la lecture… parfait pour un moment de détente !
221 p
Marc Agapit, Ecole des Monstres, 1963
Commentaires
Écrit par : cathulu | 18/12/2007
Écrit par : Karine | 18/12/2007
@ Karine : franchement ce n’est pas angoissant, l’atmosphère est moins lourde que dans « Ariel » :o)
Écrit par : Lou | 19/12/2007
Écrit par : praline | 20/12/2007
Écrit par : La liseuse | 20/12/2007
Écrit par : Joelle | 25/12/2007
@ La Liseuse : j’ai découvert cette collection en décembre et elle vaut le détour. Peu de références pour l’instant, c’est un peu inégal mais il y a beaucoup de livres originaux… on dirait que c’est la collection des romans noirs atypiques un peu perdus :o)
@ Joelle : bah tu vois, moi aussi c’était récent !:o)
Écrit par : Lou | 05/01/2008
Les commentaires sont fermés.