
C’est en entendant ces gentlemen peu scrupuleux ricaner dans ma bibliothèque que j’ai décidé de leur donner une bonne leçon. D’une main menaçante, je parcours le petit rayon que je réserve à ces vieux poussiéreux ; négligemment, ma main s’accroche au passage… ça y est, je tiens ma victime !
Alexandre Dumas ? Tiens, tiens, je l’aurais plutôt entouré de reines d’une cruauté diabolique et de preuxs chevaliers. Voyons quelles surprises ce petit volume effrayé nous réserve…
L’histoire de la Dame pale est courte, tout au plus une petite centaine de pages et quatre parties. Là encore, Alexandre me surprend, lui qui nous a plus habitués à des romans fleuve d’une longueur plus que respectable !
Pour planter le décor, il suffit d’examiner le titre de trois chapitres : « les Monts Carpathes » ; « le Château des Brancovan » ; « le Monastère de Hango ». Trois endroits gothiques à souhait. Examinons l’histoire ensuite : une belle damoiselle en détresse, un héros amoureux, une créature de la nuit, de mystérieuses marques sur le cou de la jeune femme et pour finir, un vampire à qui il faut enfoncer une épée dans le cœur. Esotérisme et religion sont aussi de mise, avec le recours à l’eau bénite (classique indémodable) et la famille maudite suite à l’assassinat d’un prêtre.
L’histoire est simplissime : piégée dans la forêt alors qu’elle partait se réfugier dans un monastère, Hedwige est enlevée et séquestrée dans le château des Brancovan, deux frères se vouant une haine farouche. Tous deux s’éprennent de la belle puis luttent à mort pour savoir lequel des deux la possèdera. Le plus sympathique l’ayant emporté, on pourrait penser que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Hélas non, notre lecteur effrayé puis ravi va rapidement voir que le frère décédé est revenu à la vie et vient boire chaque nuit le sang d’Hedwige afin de l’attirer avec lui dans la tombe.
A mon avis, ce récit est une curiosité qui intéressera les lecteurs de Dumas et les amateurs de roman gothique classique. Cependant, le manque de profondeur des personnages, leurs traits caricaturaux et la simplicité de l’histoire ne m’ont pas convaincue. On se prend à songer à l’atmosphère inquiétante du château de Stocker et à la personnalité complexe de Dracula. Et là, malheureusement, la Dame pâle ne tient pas la comparaison.
Lord Byron aurait-il raison de ricaner bêtement du fond de ma bibliothèque ? Mystère à suivre…
Commentaires
Écrit par : loésh | 01/12/2006
Écrit par : Lou | 03/12/2006
Écrit par : Caroline | 07/01/2007
Écrit par : Lou | 07/01/2007
Je mets ici à toute fins utiles le nom de l’éditeur » Les livres du Dragon d’Or » avec de superbes (et c’est peu dire!) illustrations de Marthe Seguin- Fontés. L’ouvrage est paru en 1996.
Alors bonne chance pour celles ou ceux qui rechercherons ce livre…
H.Z
Écrit par : henri Zerdoun | 24/08/2007
Écrit par : Lou | 26/08/2007
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