Philip Teir, La Guerre d’Hiver

teir_guerre hiver.jpegPour cette première participation au Challenge Décembre nordique, j’ai sorti de ma PAL ce roman déniché en début d’année – repéré en librairie, je n’en avais jamais entendu parler. Le printemps et l’été sont arrivés et j’ai décidé de me le réserver pour une période  plus propice. Nuages bas, froid, grogs : le contexte était tout indiqué pour découvrir ce roman fin novembre.

Max Paul est un sociologue renommé, un peu has-been tout de même et catalogué par certains en raison d’une étude sur les pratiques sexuelles des Finlandais, publiée il y a des années de cela. Notre protagoniste va bientôt fêter ses 60 ans. Visiblement aisé, il vit dans un grand appartement à Helsinki avec sa femme Katriina. Leurs filles ont quitté le foyer : Helen est enseignante, mariée, deux enfants. C’est l’enfant fidèle, toujours là dans les situations de crise. Eva, 25 ou 29 ans (a priori plutôt 29 ans car c’est précisé deux fois dans le récit contre 25 ans, une fois seulement), bref Eva part à Londres au début du récit pour suivre des cours d’art. Sa mère l’agace profondément. Quant à elle, si elle devient plus humaine au fil du temps, on a bien envie de la secouer un bon coup au tout début, quand on sait qu’elle passe son été à traîner sur le balcon du domicile parental en prenant sa mère de haut.

Avec le départ des enfants, Max et Katriina trouvent un nouvel équilibre… bien précaire. Max ne pense qu’à donner son avis sur des forums en ligne et à jouer au tennis tandis que son épouse désespère de refaire leur cuisine, le traîne péniblement à des réceptions mondaines et a tendance à boire un verre de trop. Quand Max rencontre Laura, une ancienne élève de l’âge de ses filles, et qu’il la trouve bien séduisante, on voit de suite où le narrateur veut nour amener.

Ce sont quelques mois de la vie de cette famille que nous suivons. Lentement mais sûrement, nous assistons à une guerre au sein du couple, dont on pressent la fin. En écho, quelques dissensions également dans le couple formé par leur fille Helen et son époux Christian.

Je m’attendais à un roman plus cocasse et je regrette que les personnages n’aient pas été plus attachants. Une distance nous sépare d’eux et on peut simplement les observer à travers une vitre – un peu comme eux observent les évolutions de leurs hamsters sans s’apercevoir que l’un d’entre eux a été remplacé discrètement suite à un écrabouillage malencontreux. Max Paul est en particulier un héros particulièrement minable, autocentré, fadasse et assez ridicule – sans pour autant avoir su me réjouir par un portrait aussi féroce que ceux auxquels m’ont habituée les auteurs anglais.

Néanmoins je ne regrette pas ma lecture. J’ai aimé découvrir Helsinki, avoir un premier aperçu de la Finlande (et me rendre compte du fait que je ne connais ni son histoire ni ses spécificités en matière de langue, de culture…). J’ai aimé le milieu décrit, celui de la bourgeoisie intellectuelle passée par le feu des années 70. Une expérience dans l’ensemble réussie.

Lu pour le Rendez-vous du jour autour de la Finlande.

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382 p

Philip Teir, La Guerre d’Hiver, 2013

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Commentaires

je passe mon tour pour ce livre, ca ne me tente pas du tout.
Merci pour cette découverte

Écrit par : Stéphanie | 03/12/2017

Et un point pour la Finlande moins connu que ses voisins c’est vrai .

Écrit par : lcath | 03/12/2017

J’ai l’impression que ce côté un peu distancé est une marque de fabrique de cette litterature finlandaise. Mais je ne suis pas un specialiste. J’ai découvert même avec cette LC qu’en fait je ne savais rien ou presque de ce pays. En tout cas ça m’a donné envie d’y retourner, par les livres du moins, et peut-être en vrai. Bon retour au Marathon de Noël maintenant. J’ai encore un petit Anne Perry à finir!

Écrit par : Cleanthe | 03/12/2017

oh punaise, non pas pour moi…oui je prefere le style plus decapant des anglais parlant des couples….bref je passe….;)

Écrit par : rachel | 03/12/2017

Je ne sais pas trop si ça me plairait du coup…

Écrit par : Cryssilda | 03/12/2017

@ Stéphanie : on ne peut pas tout aimer c’est sûr :o)

@ lcath : tout à fait ! J’ai même eu du mal à retrouver les auteurs finlandais de ma PAL quand j’ai cherché une idée pour cette LC. J’en ai peut-être d’autres que j’attribue honteusement à des pays voisins.

@ Cleanthe : quand j’ai lu ton billet finlandais du jour, ton commentaire sur la distance m’a en effet de suite frappée… tout à fait en résonance avec mon ressenti. Malgré nos lectures très différentes c’est amusant de voir que nous avons fait plusieurs constats communs.
J’ai fini mon Anne Perry mais j’en ai encore deux de Noël à lire prochainement.

@ Rachel : mince je fais peur avec ce billet ;o) Mais c’est vrai que c’est très différent de ce à quoi j’ai l’habitude, il y a une distance et une froideur particulière.

@ Cryssilda : je ne saurais pas trop te dire connaissant tes goûts. Pour moi ça a été une drôle de découverte, pas du tout inintéressante en tout cas !

Écrit par : Lou | 05/12/2017

Celui-ci m’emballe moins… Dommage, la couverture était jolie.

Écrit par : Kob | 06/12/2017

@ Kob : j’aime beaucoup la couverture aussi. Peut-être indispensable mais c’est une lecture intéressante !

Écrit par : Lou | 08/12/2017

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