Antonio Moresco, La Petite Lumière

antonio moresco_petite lumiere.jpgVoilà quelque temps déjà que mon père me parlait d’Antonio Moresco après avoir lu deux de ses romans et eu un coup de coeur pour La Petite lumière. Coup de coeur que je partage !

Le narrateur s’est installé dans une zone montagneuse, dans un village abandonné. Il vit dans la plus profonde solitude, fait de longues marches, explore les maisons abandonnées et, de temps en à temps, il se rend dans un petit village encore habité pour faire quelques courses. Des raisons de son isolement, le lecteur ne sait que peu de choses. Une expiation, mais nous n’en saurons pas plus. Pas plus que nous ne saurons pourquoi le village est abandonné. A nous de nous faire notre propre idée.

[Spoilers à venir]

Chaque soir, alors que l’homme s’installe dans le jardin pour contempler l’obscurité, une petite lumière s’allume au loin. Là où, semble-t-il, il n’y a que la forêt. Il finit par trouver un chemin y menant, envahi par la végétation et bloqué par un arbre tombé lors d’une tempête. Il y découvre un enfant solitaire, très autonome, vêtu de culottes courtes démodées et qui accomplit en silence tâches domestiques et devoirs scolaires. Mais à force de l’interroger et de soulever quelques contradictions, le narrateur apprend que l’enfant vit de cette façon depuis qu’il s’est tué.

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Le cadre est en soi un enchantement pour qui aime les vieilles pierres, les ruines et voit en chaque lieu abandonné un terrain d’exploration propice aux errances de l’imagination. Les deux personnages principaux sont, eux aussi, inattendus. On ne sait pas bien d’où ils viennent, qui ils sont, pourquoi chacun d’eux vit un éternel recommencement dans un tel isolement. Le narrateur semble pragmatique, raisonné (même si le doute est sans doute permis). Et pourtant, il ne manifeste aucune surprise quand un habitant d’un village voisin lui soumet une théorie sur les aliens fréquentant la région. Il ne prend pas non plus ses distances lorsqu’il comprend que l’enfant est mort. Ce comportement si rationnel dans un contexte surnaturel nous interpelle et fait de cette lecture un moment unique.

Un roman étrange, déconcertant, envoûtant.

Lu en français (dans une traduction très élégante des éditions Verdier) mais la couverture italienne est superbe.

Lu dans le cadre du challenge Halloween et du challenge Il Viaggio de Martine.

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124 p

Antonio Moresco, La Petite Lumière, 2009

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Commentaires

oh bin je n’ai pas lu les spoilers car le livre pourrait m’interesser…en plus tout plein de coeurs cela en rajoute a mon envie……;)

Écrit par : rachel | 12/10/2017

Je suis intriguée alors comme Rachel, j’ai sauté les spoilers 🙂

Écrit par : FondantGrignote | 12/10/2017

@ Rachel : ah oui c’est une très belle surprise !

@ FondantGrignote : ravie d’avoir aussi piqué ta curiosité :o)

Écrit par : Lou | 13/10/2017

Je ne lis pas les spoilers, je suis curieuse de découvrir ! Tu pique ma curiosité ma foi =) Et la couverture est superbe !

Écrit par : Chicky Poo | 19/10/2017

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