Sur la ligne 2

belkhodja_peau des doigts.jpgEntre Montréal et Paris, nous suivons la narratrice, sa grand-mère kabyle (autrefois la plus belle fille du village), sa cousine Celia, anéantie par le décès de sa mère, ainsi que deux jumeaux, Fril et Gan. L’un d’eux, autiste et brillant, est tombé amoureux de Marguerite Yourcenar et veut la rencontrer, ne sachant pas qu’elle est décédée depuis près de vingt ans. Histoires de famille, d’amour, d’amitié, portraits de personnages entiers, les sujets ne manquent pas.

Difficile de ne pas être surpris par le curieux livre de Katia Belkhodja. Plutôt que de roman, on peut peut-être parler de poésie romancée, l’écriture servant de prétexte à la trame, aux allers-retours entre les personnages, les points de vue, les instants. Certains seront déconcertés ; les amateurs de poésie sans doute intrigués, parfois charmés, tandis que les lecteurs attachant beaucoup d’importance à l’aspect narratif risqueront une drôle de déconvenue.

Certains passages chargés de sens marquent à la lecture, véhiculant des images fortes. Tel le curieux début : « J’avais ta chair arrachée entre les dents. » (p9) Cette phrase entêtante est celle qui est venue un jour troubler Katia Belkhodja et, de fil en aiguille, la pousser à rédiger un texte étonnant. Parfois un peu prétentieux, volontairement (mais un peu trop) répétitif, le style est en tout cas original et fait tout l’intérêt de cette lecture déroutante. Le fond n’a plus tant d’importance, ce qui explique peut-être la quête absurde de ce jumeau épris de Yourcenar en raison d’une phrase qu’elle n’a jamais écrite et qui, au moment d’ouvrir enfin une oeuvre de sa Marguerite, décide d’abandonner ses recherches, la réponse qu’il cherchait tant n’ayant plus vraiment de sens. J’ai été tour à tour charmée et agacée par ce patchwork littéraire qui, s’il ne m’a pas totalement séduite, vaut bien le détour. Car, quoi qu’il en soit, c’est un texte hybride et étrange, un ovni poétique qui saura sans aucun doute charmer plus d’un lecteur.

 

Quatrième lecture pour la présélection du Prix des Cinq Continents.

J’ai finalement renoncé à lire le cinquième titre qui m’avait été envoyé mais j’ai globalement trouvé ces lectures intéressantes, ma préférence allant au roman d’Annie Cloutier.

98 p

Katia Belkhodja, La peau des doigts, 2008

Commentaires

celui-ci cet celui d’Annie cloutier me tentent bien mais , à mon avis , ça va être dur de les trouver en France.

Écrit par : cathuluc | 09/05/2009

Heu…Vraiment pas pour moi. Rien ne me plaît, à priori, ni le titre (BEURK !!!) ni la couverture (re-beurk !!!) ni le thème. Ma PAL va donc être épargnée, youpi !!!! 😉

Écrit par : Turquoise | 09/05/2009

Je suis un peu dubitative devant ce genre de livre ..

Écrit par : Aifelle | 09/05/2009

oui didonc deja ta premiere phrase j’ai du la lire plusieurs fois…kabyle, montreal, paris…cela promet de la belle curiosite…mais je sais pas….je pense qu’il faut etre dans un certain etat pour pouvoir le lire…pourquoi pas?..;o)

Écrit par : rachel | 09/05/2009

J’avais hésité beaucoup à suivre la Recrue quand ils l’ont présenté… et finalement, je pense que j’ai bien fait. Je ne suis pas du tout certaine que ce soit pour moi, malgré que certains aspects (le garçon amoureux de Marguerite Yourcenar par exemple) m’attiraient!

Écrit par : Karine 🙂 | 10/05/2009

Oh comme il me parle bien celui là !!! Il est paru en France ? Je m’en vas regarder !

Écrit par : Océane | 10/05/2009

Moi, j’ai abandonné ce livre, le rythme m’a beaucoup déplu…

Écrit par : Jules | 10/05/2009

L’extrait ne me tente pas trop…je passe mon tour.

Écrit par : Edelwe | 10/05/2009

Ce livre m’intéresserai si je le rencontre, j’aime bien les textes ovnis et poétiques.

Écrit par : Alice | 10/05/2009

@ Cathulu : peut-être en ligne ? A Paris il y a la librairie du Québec aussi mais je ne connais pas encore cet endroit. Peut-être sinon sur commande ? Si jamais tu le cherches et as du mal à le trouver je peux regarder mon côté !

@ Turquoise : oui, l’un des personnages s’arrache la peau des doigts… je trouve ça assez répugnant malgré le côté poétique des passages concernés ^^

@ Aifelle : au final j’ai été déçue moi aussi. Pourtant j’aime assez le côté expérimental de la chose…

@ Rachel : j’avoue que j’ai un peu de mal à le recommander mais c’est une curiosité !

@ Karine 🙂 : moi aussi j’aimais bien l’intrusion de Yourcenar dans la trame mais finalement ce n’est qu’un prétexte à la rêverie… ce qui n’est pas si mal mais comme au final je n’ai pas trop aimé…

@ Océane : j’ai eu une édition québecoise (XYZ) mais j’ai renvoyé le livre aux organisateurs donc je ne peux pas regarder plus en détail. Au pire sur Amazon ou pareil que pour Cathulu, je peux regarder sur Paris :o)

@ Jules : je ne sais pas si tu parles exactement de la même chose mais moi dans le rythme c’est l’aspect répétitif que j’ai fini par trouver assez agaçant.

@ Edelwe : c’est vrai que c’est une image assez particulière !

@ Alice : moi aussi j’aime faire des découvertes insolites et je ne regrette pas cette lecture car elle m’a intriguée. Mais j’avoue qu’après quelques dizaines de pages la curiosité s’est transformée en lassitude. C’est un texte très étrange mais au final un peu trop prétentieux à mon avis… et les répétitions nuisent à l’écriture assez étonnante. De l’expérimental, mais peut-être un peu maladroit. Cela dit te connaissant je pense que tu pourrais au moins le trouver intéressant, même si je ne sais pas s’il peut tout à fait te convaincre ou te décevoir.

Écrit par : Lou | 11/05/2009

Non, là ce ne sera pas pour moi !!!

Écrit par : Hambre | 18/05/2009

@ Hambre : j’ai beau avoir mauvaise conscience quand j’ai le sentiment de léser un livre audacieux, je ne reviens pas trop sur mon avis avec le temps… au contraire, il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable.

Écrit par : Lou | 18/05/2009

Les commentaires sont fermés.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *