Inaba Mayumi, La Péninsule aux 24 Saisons

Pendant le mois d’avril, j’ai savouré petit à petit La Péninsule aux 24 Saisons dans le cadre d’une lecture commune sur Instagram. Instants de grâce entre une littérature sensible et inspirante, et les échanges conviviaux qui accompagnaient ce voyage.

Dans une péninsule isolée et relativement sauvage, une femme s’est installée pour une longue période après de nombreuses années à Tokyo. Elle y a fait bâtir une petite maison sur un terrain marécageux au bord de la forêt. Ses journées passent autour de plaisirs simples et le travail de la terre. Promenades, débroussaillage du marais, plantations. Fruits, légumes et coquillages ramassés lors de ses sorties ou offerts par les voisins. Cuisine, bocaux à partager, petits achats basiques pour un retour à l’essentiel. Dans ce monde éloigné de l’effervescence des grandes villes, le rapport au temps s’inverse. Suivant un calendrier décomposé en 24 saisons, la femme sème et récolte selon les périodes, observant chaque nouveau développement dans un cycle de la nature fait de variations subtiles. En prenant le temps d’observer, de ressentir, les plus petites nuances ressortent. Le bruit de minuscules animaux, les pleurs d’un arbre, l’odeur des bactéries… beaucoup de choses que l’on croirait impossibles à percevoir et qui, sous l’effet d’une immersion volontaire dans la péninsule et d’une curiosité éclairée, deviennent d’invisibles éléments essentiels.

Évoluant à travers le marais et la forêt, sillonnant la côte aux falaises déchiquetées, le personnage principal se ressource, savoure des moments faits d’authenticité, d’amitié discrète et d’entraide.

Une magnifique ode à la nature qui invite à la réflexion sur nos modes de vie. Une lecture apaisante faisant appel à tous nos sens, qui nous invite à poser un regard neuf autour de nous. Un texte qui fait aussi pleinement écho à des ressentis et des choix personnels, lu à point nommé.

238 p

Inaba Mayumi, La Péninsule aux 24 Saisons, 2014