1361, la toute jeune, la presque petite Blanche est conduite par son père chez un autre seigneur en vue d’épouser le fils de ce dernier d’ici deux ans. Le fils est beau mais simple d’esprit. Qu’importe, l’arrangement a été scellé et Martin, le père de Blanche, ne s’embarrasse pas de considérations de ce genre.
Deux récits s’entrecroisent : celui de la petite Blanche, à son époque, et celui de la vieille âme, fantôme hantant l’ancien domaine des Murmures depuis des siècles. Les deux voix se répondent. La vieille âme laisse penser que Blanche est morte à douze ans en 1361. Mais est-ce réellement le cas ?
De Carole Martinez, je connaissais Du Domaine des Murmures qui m’avait beaucoup plu (son Coeur cousu attend dans ma PAL). J’ai dévoré La Terre qui penche mais dois avouer que c’est surtout la deuxième partie qui m’a emportée. Comme la Loue, rivière impétueuse, intrinsèquement liée à une Dame verte à l’humeur changeante et aux amours assassines, ce roman prend son envol soudainement, jouant avec les codes du fantastique avec brio, apportant fraîcheur et originalité à un récit profondément enraciné dans un cadre médiéval. On sent tout l’intérêt que porte Carole Martinez à cette époque; on partage rapidement son enthousiasme.
La Terre qui penche est fait de personnages hauts en couleur, avec de réelles aspérités, voire même parfois ambigus. Le soldat attentionné est en fait un dévoreur de petites filles ; le seigneur répugnant qui utilise son droit de cuissage et empêche sa fille d’apprendre à lire revêt un tout autre visage par le passé ; la petite Blanche d’apparence fière, presque hautaine est en réalité libre, courageuse et prête à défendre ses droits en dépit de sa condition – une femme et rien d’autre.
Et puis il y a la Loue et cette dame verte qui gagnent en importance au fil du récit. Cette figure fantastique qui noie tous les hommes qui se contemplent dans la rivière mais qui, là encore, ne se limite pas au monstre que l’on pourrait penser. Mi-fée, mi-femme, mi-monstre, voilà sans aucun doute l’un des protagonistes les plus fascinants de ce roman.
Merci aux éditions Folio pour cette belle découverte !
429 p
Carole Martinez, La Terre qui penche, 2015
Commentaires
Écrit par : rachel | 05/10/2017
Écrit par : Syl. | 06/10/2017
@ Syl : non non ça ne fait pas peur ! Par contre c’est un beau texte, élégamment écrit !
Écrit par : Lou | 06/10/2017
Écrit par : rachel | 06/10/2017
Écrit par : Lou | 07/10/2017
Écrit par : Lilly | 08/10/2017
Écrit par : Lou | 08/10/2017
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