Valentina D’Urbano, Acquanera

durbano_acquanera.jpgLe récit s’ouvre avec le retour de la narratrice à Roccachiara après dix ans d’absence. Fortuna a décidé de revenir après avoir appris la découverte d’un squelette qui pourrait être celui de sa meilleure amie. Son histoire s’inscrit dans la continuité d’une lignée de femmes, toutes douées d’un certain pouvoir. En quelque sorte des sorcières, elles sont guérisseuses, sentent la présence des esprits ou les voient. Fortuna, elle, semble ne pas avoir reçu ce don de clairvoyance, au grand soulagement de sa grand-mère Elsa. Car leurs connaissances prisées des villageois ne protègent pas la famille de la superstition et de la bêtise des autres: elles sont ainsi mises au ban de la société locale, de façon plus ou moins marquée selon les générations.

Fortuna est protégée du monde extérieur par sa grand-mère Elsa. La petite voue un amour sans espoir à sa mère, Onda, qui ne l’a jamais voulue et vit dans une cabane de fortune près du lac où sont mortes de nombreuses personnes. Lorsqu’elle doit affronter l’école, la jeune Fortuna est seule à son tour, jusqu’à l’arrivée de Luce, la fille du fossoyeur. Egalement prise pour cible par les écoliers, Luce devient rapidement la meilleure amie de Fortuna. Leur relation est fusionnelle mais bizarre et déséquilibrée. Luce, elle, aime aider son père dans son travail, excelle à la préparation des corps et se réfugie dans le cimetière des enfants dès qu’elle en a l’occasion. C’est dans ce cadre étrange, sauvage et quelque peu inquiétant que grandit Fortuna.

L’été venait de commencer, et la grossesse de ma grand-mère approchait de son terme. Elle était nerveuse car le bébé ne cessait de bouger, ce qui lui valait de terribles cauchemars. Une nuit, elle rêva de nouveau du lac.

Dans ce rêve, elle volait comme un héron au-dessus de l’eau bleue, transparente, où les herbes ondoyaient paresseusement et les poissons pullulaient. Sur le fond reposait un village entier, avec ses rues et ses maisons, où les algues tenaient lieu d’arbres. Sur le pas des portes, des gens souriaient et la saluaient.

Elle se réveilla. Il faisait jour et Angelo était déjà parti. Alors qu’elle s’asseyait, un liquide froid à l’horrible goût amer lui monta à la bouche. Elle eut juste le temps de se pencher pour le cracher.

Ce n’étaient pas des glaires, mais l’eau du lac (p 37).

Voilà un superbe roman, à travers les portraits marquants de femmes volontaires face à l’adversité, le tout dans un lieu sauvage et un contexte de superstitions. Un coup de coeur.

Merci aux éditions Points pour cette découverte.

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408 p

Valentina D’Urbano, Acquanera, 2013

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Commentaires

oh mais c’est le livre que tu m’avais donne (gagne lors d’un concours)?
en tout cas, l’histoire y ressemble et j’avais adore….et si ce n’est pas celui-la…je dois le lire….;)

Écrit par : rachel | 23/05/2017

Merci de faire découvrir ce livre dont je n avais pas entendu parler

Écrit par : Miriam | 23/05/2017

@ Rachel : non, celui-là je ne l’ai pas fait gagner :o) du coup ça peut être une bonne piste ! Tu te souviens du titre de celui que tu avais adoré ? Je suis contente que le livre que tu as gagné t’ait autant plu !

@ Miriam : avec plaisir !

Écrit par : Lou | 23/05/2017

Ca a l’air très intéressant comme histoire, et le style semble beau. Je le note pour quand j’aurai de nouveau le droit d’acheter des livres ! 😀

Écrit par : Cryssilda | 24/05/2017

Très heureuse que tu aies aimé, autant que moi! Valentina d’Urbano fait partie de ces auteurs qui me font aimer la littérature italienne. Merci Lou

Écrit par : Martine | 25/05/2017

Je ne connaissais pas du tout. Est-ce que ça ressemble à ce qu’écrit Carole Martinez (dont je suis en train de savourer le troisième roman) ?

Écrit par : Lilly | 05/06/2017

Juste terminé et ADORé !!! 🙂 merci, Lou ! j’en parlerai pour Haloween 😉

Écrit par : FondantGrignote | 01/09/2017

Je suis passée à côté quand tu l’as publié mais je viens de le découvrir chez Fondant et je suis bien tentée. 🙂
Un coup de cœur en plus!

Écrit par : Hilde | 07/10/2017

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