Voilà un livre que j’ai hésité à lire pendant longtemps. Virginia et Vita, deux écrivains que j’apprécie tout particulièrement, mais toujours cette crainte d’être un peu déçue par un livre les concernant. Je n’avais jamais lu ni même entendu parler de Christine Orban. Enfin, je me posais des questions sur le sérieux et les qualités de ce titre, étonnamment assez peu lu et commenté sur la blogosphère, qui compte pourtant de nombreux amoureux de la littérature anglaise. Sa sortie en poche l’a remis à l’honneur et m’a finalement convaincue. Ajoutons à cela que je venais de visiter Sissinghurst (le domaine de Vita Sackville-West), j’étais donc volontiers partante pour prolonger un peu mon séjour à travers mes lectures.
Nous voilà plongés en 1927, alors que Virginia vient de publier La Promenade au Phare. Sortie récemment d’une de ces crises qui vont la tourmenter jusqu’à son suicide, Virginia est alors très éprise de Vita Sackville-West, à laquelle elle décide de consacrer son nouveau roman, Orlando. Un roman audacieux, sur un héros qui traverse les siècles et d’homme, devient femme. Le roman de Christine Orban traite de la période à laquelle ce roman est écrit.
Nous voilà donc plongés dans deux univers différents. Virginia vient d’un milieu bourgeois mais bohème. Elle a quitté Londres et mène une vie assez retirée à Monk House avec son époux Leonard, écrivant dans une cabane installée dans le jardin. Ses journées sont pour l’essentiel consacrées à la lecture, à la rédaction de son journal et à l’écriture d’articles et de romans… mais restent menacées par la folie qui la guette. Même si elle mène désormais une vie plutôt calme, elle est toujours en contact avec les membres du groupe de Bloomsbury.
Vita est quant à elle écrivain également, mais restera toujours un écrivain plein d’humour, plus léger, moins tourmenté – même si elle a écrit de vraies pépites, comme The Edwardians, qui met en scène une noblesse incapable de s’adapter aux bouleversements sociaux du nouveau siècle, à la fin du règne d’Edouard VII. Vita est d’origine noble, a grandi à Knole, une superbe propriété. Riche, mariée à Harold Nicholson et heureuse en mariage, Vita est aussi célèbre pour ses amours saphiques et son inconstance, particulièrement mise en avant dans ce roman de Christine Orban.
Autant le dire de suite, Virginia et Vita ne me laissera pas un souvenir impérissable. J’ai d’abord été gênée par la description de Virginia, petite chose fragile irrémédiablement marquée par sa folie, lorsqu’elle n’est pas d’une jalousie maladive. J’ai trouvé le portrait qui en était fait réducteur. Difficile d’imaginer le grand écrivain qu’elle était à la lecture de ce texte sympathique mais assez creux. J’ai perçu ce roman comme une sorte de biographie sur quelques mois, le tout un peu romancé pour faire vivre les célèbres personnages en les mettant en scène, en inventant des dialogues, qui m’ont mise mal à l’aise car je me demandais parfois quelle était la rigueur historique derrière eux.
Après un démarrage difficile, j’ai finalement pris un certain plaisir à lire ce roman, à retrouver les lieux de rencontre emblématiques entre ces deux écrivains, voire même, à en apprendre un peu plus sur leur relation. Au final, je dirais que c’est une lecture agréable, avec un sujet inévitablement passionnant pour la lectrice de Virginia et de Vita que je suis … le genre de roman que j’emporterais volontiers à la plage pour me détendre tout en trouvant un minimum d’intérêt à ma lecture. Maintenant, à mon grand regret, ce livre m’a parfois semblé superficiel. Je ne le mettrai pas sur l’étagère des indispensables.
Une lecture commune partagée avec Mrs Figg et une nouvelle participation au challenge A Year in England.
D’autres avis sur ce titre (contrastés) : George, Perdre Une Plume, BookandTea Blog.
Sur ce blog, mes lectures de Virginia Woolf (je l’avais surtout lue avant d’avoir ce blog et n’ai pas chroniqué toutes mes lectures) :
- Virginia Woolf, album de Michèle Gazier et Bernard Ciccolini
- J’avais peur de Virginia Woolf par Richard Kennedy
Mes lectures de Vita Sackville-West :
Et enfin, ce roman policier sympathique qui se passe à Sissinghurst et s’interroge sur la mort de Virginia Woolf: Le Jardin Blanc par Stephanie Barron. On est tellement loin de la réalité que les libertés prises par l’auteur ne m’ont pas gênée dans ce cas-là.
230 p
Christine Orban, Virginia et Vita, 2012 (nouvelle édition revue par l’auteur)
Commentaires
Écrit par : rachel | 15/05/2016
Merci pour la charmante lettre reçu hier 😉
Écrit par : Malice | 15/05/2016
@ Malice : ça ne m’étonne pas !
Je suis contente que mon courrier t’ait fait plaisir ;o)
Écrit par : Lou | 16/05/2016
Écrit par : Mrs Figg | 16/05/2016
Écrit par : Anne | 16/05/2016
Écrit par : rachel | 16/05/2016
Bon, on aura tenté ;o)
@ Anne : oui tout à fait ! Je viens de m’offrir un livre reprenant des extraits du journal de Leonard Woolf, cela compensera !
@ Rachel : j’opterais plutôt pour la deuxième option !
Écrit par : Lou | 17/05/2016
Écrit par : Margotte | 18/05/2016
Écrit par : Mrs figg | 19/05/2016
Écrit par : Titine | 30/05/2016
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