Julian Barnes, Une Fille, qui danse

julian barnes,une fille qui danse,challenge bbc 2014,mois anglais,mois anglais 2014,challenge i love london,angleterre,angleterre xxe,roman anglaisA 22h passées je vais tenter de me joindre à la LC autour de Julian Barnes en cette fin de Mois anglais ! Voici donc quelques impressions de lecture au sujet d’Une Fille, qui danse, roman qui me laisse plutôt songeuse…

Tony, le narrateur, revient sur ses années de lycéen et d’étudiant, époque où il fréquentait Adrian, étudiant brillant qui s’est donné la mort. Tony et Adrian font partie du même petit cercle, puis tomberont amoureux de la même fille. Des années plus tard, Tony s’interroge sur les raisons qui ont poussé Adrian à se suicider.

S’ensuit une longue réflexion sur le rapport au temps, à la mémoire et sur la perception des événements passés. L’Histoire, ce ne sont pas les mensonges des vainqueurs, comme je l’ai trop facilement affirmé au vieux Joe Hunt autrefois ; je le sais maintenant. Ce sont plutôt les souvenirs des survivants, dont la plupart ne sont ni victorieux, ni vaincus (p 86). Le cheminement intellectuel de Tony est intéressant, son analyse pertinente et extrêmement lucide même si j’ai trouvé ses remarques sur la jeunesse et le temps qui file à toute allure démoralisantes.

Tony fait souvent référence à un évènement naturel étonnant, un fleuve qui inverserait sa trajectoire subitement. Et ce temps personnel, qui est le vrai temps, se mesure dans notre relation à la mémoire. Alors, quand cette chose étrange est arrivée – quand ces nouveaux souvenirs me sont soudain revenus -, ç’a été comme si, pendant ce moment-là, le temps avait été inversé. Comme si, pendant ce moment-là, le fleuve avait coulé vers l’amont (p 174).

J’ai été moins convaincue par l’aspect narratif. Les interrogations concernant Adrian poussent Tony à renouer avec leur petite amie commune, qui m’a paru être une fille hystérique, dérangée et insupportable. Les échanges entre les anciens amants m’ont paru assez artificiels en raison du personnage féminin, si survolté qu’il en devient caricatural et peu crédible. Enfin je reste dubitative quant aux raisons qui ont poussé Adrian à mettre fin à ses jours et surtout, pourquoi Tony s’en veut tellement et pourquoi son ex petite amie le hait. J’ai d’abord pensé que Tony se reprochait l’envoi d’une lettre horrible à son ami et s’en voulait d’autant plus que ses menaces ont finalement correspondu à la réalité ; son ancienne petite amie lui en aurait voulu pour les mêmes raisons. Néanmoins ce n’est pas franchement vraisembable, et la raison de la mort d’Adrian pourrait être celle-ci : Il n’avait pas noblement refusé un don existentiel : il avait peur du landau dans le vestibule (p 201), auquel cas ma première théorie ne tient pas debout. Pour l’instant aucune hypothèse ne m’a vraiment convaincue. Bref, je ressors un peu perplexe des dernières pages de ce roman.

Un Fille, qui danse est indéniablement écrit par un bel auteur et ne manque pas de qualités mais malgré tout l’intérêt que je lui ai porté mon plaisir de lecture a été variable, sans doute également car je ne me suis attachée à aucun personnage. C’est peut-être un beau texte mais il en émane une certaine froideur.

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212 p

Julian Barnes, Une Fille, qui danse, 2011

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Commentaires

et bin va falloir que je fasse ma critique de JB….cette histoire me rappelle une des histoires de mon livre qui m’a semble longue et un peu ennuyante (sa reflexion sur l’amour)…en tout cas cela ne m’aide pas a aimer ton livre….;)

Écrit par : rachel | 30/06/2014

J’ai pris beaucoup plus de plaisir que toi à lire Une fille qui danse, que j’avais adoré !

Écrit par : Laure | 30/06/2014

Livre lu aussi et ta conclusion est identique à la mienne !
Est ce que tu as vu mon mail du 19 juin !

Écrit par : Malice | 30/06/2014

Nous en avons parlé récemment, je suis comme toi perplexe devant la fin de ce roman. Pourtant, contrairement à toi, j’ai beaucoup aimé le reste du roman.

Écrit par : Titine | 30/06/2014

C’est dommage, car même si le style y est, quand c’est froid, on ne s’y sent pas aussi bien que dans un livre chaleureux (et peut être un peu moins travaillé) avec des personnages attachants…

Écrit par : Perrine | 30/06/2014

Mais c’est normal que la fiancée apparaisse hystérique parce que le narrateur veut qu’elle apparaisse ainsi, pour moi, elle ne l’est pas du tout, c’est lui qui est hanté par son sentiment de culpabilité.
Et c’est aussi pour ça que les conversations semblent artificielles, parce qu’elles ne sont pas réelles ‘ou tronquées).
Oh quel roman !
Pardon, je m’emporte, ne le prends pas mal. 😉

Écrit par : Valérie | 30/06/2014

je ne connais pas encore l’auteur mais j’ai hâte de tester 🙂

Écrit par : yueyin | 30/06/2014

@ Rachel : qu’est-ce que tu as lu de lui ?

@ Laure : je reconnais volontiers les qualités littéraires de ce roman mais mon plaisir de lecture a été un peu variable.

@ Malice : Je n’ai pas encore lu ton billet je suis curieuse de voir comment tu as abordé cette lecture. Je suis terriblement en retard avec les mails, j’ai refait un peu surface en milieu de mois anglais et du coup j’ai consacré mes moments libres au suivi du mois… je regarde rapidement mes mails ;o)

@ Titine : j’ai bien senti que tu avais passé un meilleur moment que moi. J’ai bien aimé mais avec des réserves en effet.

@ Perrine : j’ai du mal avec les livres très légers mais à l’inverse la construction de ce roman m’a paru artificielle. C’est un roman qui pour moi reste assez sec, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas me tenir à distance même si ce livre présente d’indéniables qualités.

@ Valérie : mouais je ne suis pas convaincue. On peut tout à fait imaginer que le narrateur en fait des tonnes à propos de son ex (même si je me demande s’il faut vraiment supposer que tout est mensonge, y compris ce que dit ou écrit la fiancée) mais même si c’est le cas ça ne rend pas le personnage moins insupportable. Certes elle me paraissait plus vulnérable jeune mais quoi qu’il en soit je n’ai pu m’attacher ou vraiment m’intéresser à aucun personnage, y compris Adrian. Je ne dis pas du tout que ce roman est mauvais ou inintéressant bien au contraire mais certains passages m’ont à moitié endormie et même si j’étais curieuse de connaître la suite je n’ai pas vraiment réussi à me laisser embarquer. Je me faisais vraiment l’effet d’un spectacteur extérieur et presque indifférent. Je crois que mon billet donne à penser que j’ai passé un moins bon moment de lecture qu’en réalité mais je pense que cela vient du fait que quelques jours après ma lecture ce sont plutôt les aspects moins positifs qui me restent en tête. Je n’arrive pas du tout à adhérer à cette histoire de culpabilité, j’ai eu beau lire plusieurs interprétations je reste dubitative. En tout cas je lirai un autre Barnes pour ne pas rester sur cette impression assez frustrante.

Écrit par : Lou | 30/06/2014

@ Yueyin : je serais très curieuse de lire un billet sur lui sur ton blog !

Écrit par : Lou | 30/06/2014

« une histoire du monde en 10 chapitres et 1/2 » ….alors lala avec ces contes et ton livre cela ne me donne pas envie de continuer avec cet auteur…;)

Écrit par : rachel | 01/07/2014

j’ai trouvé ce roman admirable!

Écrit par : clara | 01/07/2014

Les commentaires sont fermés.

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