Je vais inaugurer une nouvelle catégorie aujourd’hui : « Ces livres dont j’aurais voulu vous parler » (on verra après pour le logo, le billet dans un premier temps). Mais qu’est-ce cette nouvelle manie bizarroïde ? Amis lecteurs, vous y trouverez tous les livres lus par votre gentille hôtesse il y a des mois, voire des années, aimés ou pas, en tout cas jamais chroniqués. J’espère ainsi attaquer la pile de chroniques en attente et enfin ranger les livres concernés qui y végètent depuis longtemps. Ce sera aussi l’occasion de parler de quelques romans adorés mais lus avant d’ouvrir ce blog (je pense notamment à quelques titres lus juste avant son ouverture, que je regrette maintenant de ne pas avoir chroniqués). Mais évidemment, je ne me souviens plus très bien d’un certain nombre de ces titres, ce qui promet des billets farfelus.
Attaquons donc en beauté avec ma première lecture dans le cadre du Prix Kiltissime. J’ai eu la bonne idée de lire ce roman environ six mois avant les trois autres romans en lice pour le Prix, autant dire que j’ai oublié beaucoup d’aspects de ce texte dont j’avais à l’origine très envie de parler, coup de coeur oblige !
A l’inverse du roman de Louise Welsh, autre roman sélectionné par Cryssilda pour le Prix, Nuage de Cendre est assez loin de mes sujets de prédilection habituels. L’action se déroule en Islande, dans un milieu rural, or je ne suis pas particulièrement attirée par le grand nord et affectionne particulièrement les romans dans lesquels les villes occupent une place importante ; enfin, malgré la belle couleur de la couverture, ce nuage de cendre me rebutait plus qu’il ne me donnait envie d’ouvrir ce roman. Je suis bien d’accord, ce sont des préjugés sans intérêt, mais je dois avouer également que je n’ai jamais pu venir à bout de Vers l’Aube du même auteur et que c’était sans doute ce détail là qui m’inquiétait particulièrement. Heureusement le résumé de l’éditeur a rapidement éveillé ma curiosité.
Fin du XVIIIe. Des éruptions volcaniques provoquent des ravages et, dans un pays où la vie est déjà dure, les familles vivent dans la misère et sont frappées par la famine. Dans ce contexte, une affaire va faire scandale et nourrir la haine que se vouent deux représentants de l’autorité danoise. Une jolie orpheline, Sunnefa, est accusée d’entretenir des relations incestueuses avec son jeune frère Jon, dont elle est enceinte. Le récit se déroule sur plusieurs années, au cours desquelles le frère et la soeur vont être séparés (chacun sous la responsabilité de l’un des shérifs), en attente d’un jugement, risquant la peine de mort.
Le récit va dès lors croiser les points de vue. A partir d’un fait divers, Dominic Cooper essaie d’imaginer ce qui a pu motiver les protagonistes ainsi que la réaction des habitants. La rivalité entre les deux shérifs est évoquée au début de l’histoire et le déroulement de l’affaire sera l’occasion de comprendre ce qui, petit à petit, a pu nourrir la haine que se vouent les deux hommes et leurs familles.
J’ai pris un immense plaisir à lire ce roman qui, je peux déjà le dire, est celui pour lequel j’ai choisi de voter dans le cadre du Prix Kiltissime. J’ai tout aimé ! D’abord le sujet lui-même, dont Dominic Cooper parvient à retraduire le caractère tragique. J’ai suivi avec angoisse l’évolution de l’affaire à l’approche du jugement. La forme : un récit foisonnant, polyphonique, qui mêle les points de vue mais aussi les supports (lettres, témoignages…) et repose sur des personnages complexes, créant ainsi une véritable dynamique. La nature occupe également une place importante dans ce roman. La beauté glaciale des fjords est ici magnifiquement restituée et le cadre de nombreuses scènes est très bien rendu. L’écriture de Dominic Cooper m’a de même vraiment séduite. J’avais déjà été sensible à sa plume en lisant Vers l’Aube, mais le récit quasi inexistant avait eu raison de ma bonne volonté. Ici l’auteur nous livre un texte passionnant et très bien maîtrisé. Un très beau livre et même, un pur régal !
D’autres avis kiltissimes plus détaillés : Cryssilda, Titine, …
Un grand merci aux éditions Métailié pour cette très belle découverte !
236 p
Dominic Cooper, Nuage de Cendre, 1978
*****
Mon classement pour le prix Kiltissime :
1) Dominic Cooper, Nuage de Cendre
Commentaires
Écrit par : rachel | 24/01/2013
Écrit par : jerome | 24/01/2013
Écrit par : keisha | 25/01/2013
@ Jerome : oui je te le conseille vivement !
@ Keisha : ah oui vraiment ça vaut le coup !
Écrit par : Lou | 25/01/2013
Je le croise depuis un moment, sans jamais m’arrêter sur la quatrième de couverture. Là, j’ai pris le temps et je suis conquise! J’ai envie de le lire!
Écrit par : Romanza | 25/01/2013
Écrit par : sylire | 25/01/2013
Écrit par : Titine | 25/01/2013
Écrit par : lou | 25/01/2013
@ Titine : mais si nous avons mis Burnside en 4 et tu as hésité à mettre Cooper en 1 :o) Personnellement j’ai beaucoup hesité entre le May et le Welsh pour la deuxième place.
Écrit par : Lou | 25/01/2013
Écrit par : rachel | 26/01/2013
Écrit par : Lou | 26/01/2013
Écrit par : Lilly | 26/01/2013
Écrit par : rachel | 26/01/2013
@ Rachel : bien sûr, je suis bien d’accord.
Écrit par : Lou | 26/01/2013
Écrit par : rachel | 27/01/2013
Écrit par : maggie | 02/02/2013
@ Maggie : il faudrait presque je le relise pour me remémorer mieux l’histoire et les nombreux thèmes. Je le ferai sûrement mais pas dans l’immédiat. Je ne suis pas étonnée que tu aies beaucoup aimé toi aussi !
Écrit par : Lou | 02/02/2013
Les commentaires sont fermés.