b563cea0354a0de469cc632d0c50a88e.jpgVoilà qui résume bien mon impression, car c’est avec un soupir de soulagement que j’ai refermé Dr Jekyll and Mr Hyde. Autant dire que j’attendrai encore un certain temps avant de redécouvrir L’Ile au Trésor.

Après avoir placé beaucoup d’espoir en ce petit livre culte et malgré les critiques enthousiastes traquées sur le net et lues avec beaucoup de bonne volonté, le verdict est malheureusement sans appel : j’ai trouvé une fois de plus Stevenson mortellement ennuyeux.

Pour résumer : que l’on connaisse ou non le mythe, le suspense est quasiment nul dans ce livre pourtant présenté comme une référence du roman d’aventure ou d’horreur. J’avais oublié la théorie du changement d’apparence accompagnant l’arrivée d’une deuxième personnalité. Je vous l’accorde, cette particularité du Dr Jekyll – quoi qu’un peu caricaturale – contribue à renforcer le sentiment d’horreur dont on doit – je présume –être saisi. Le Dr Jekyll ne devient un personnage central que dans la deuxième moitié du roman. Sa confession clôt le roman, certes, mais elle reprend sous un autre angle – peu nouveau – une histoire déjà cousue de fil en aiguille par le narrateur. Autrement dit, peu de surprises. Le style de Stevenson est trop alambiqué à mes yeux, le recul et la capacité d’analyse du narrateur surfaits, le docteur et Hyde décevants. Les quelques événements principaux surviennent au début, mais après une quarantaine de pages agréables à lire, le tout traîne pour finalement sembler d’une longueur… Au final, si le mythe du Dr Jekyll et de Mr Hyde reste fascinant, le texte original m’a paru bien fade en comparaison de tout l’imaginaire qui l’a toujours entouré.

L’édition que j’avais incluait aussi deux des nouvelles lues il y a peu ainsi qu’une troisième intitulée Markheim. Malgré ma curiosité, je n’ai pas non plus été conquise par ce texte traitant d’un homme qui assassine un commerçant pour lui dérober son argent. Encore une fois, Stevenson verse dans le caricatural. Encore une fois, il n’a pas la subtilité ni le talent de narrateur d’un Stoker ou d’un Le Fanu. Combat intérieur entre le Bien et le Mal, Markheim était pour moi un clin d’œil au roman à peine fini. Là encore, le manichéen l’a emporté, malgré la volonté de Stevenson de souligner justement que personne n’est vraiment bon ni mauvais. Mais je finis cette note sur un point positif : je vais enfin pouvoir passer à autre chose !

130 p

Commentaires

J’ai eu tout à fait la même impression en le lisant! Et puis j’avais 16 ans, je croyais entrer dans un monde terrifiant, surprenant, … mais point de souffre, encore moins de frissons. Le mythe était éventé, non?

En tous cas, j’aime bien ce blog! See you soon

Écrit par : Lili Kawaii | 20/08/2007

ce qui faisait peur avant ne nous fait peut-être plus d’effet tout simplement 😉

Écrit par : Stéphanie | 20/08/2007

Ce thème de la dualité entre les personalités bonnes et mauvaises d’un individu est aujourd’hui vu et revu. Stevenson n’apporte plus cet élément de surprise et de crainte qui pourrait nous emporter dans un univers à la fois effrayant et fascinant.

Écrit par : Nicolas | 21/08/2007

Je crois l’avoir lu au collège… ou un extrait ? en tout cas, cela ne m’avait guère marquée, je n’en garde aucun (bon) souvenir…
Bonne pioche pour ta prochaine lecture !

Écrit par : Tamara | 21/08/2007

Je ne peux être d’accord avec toi et avec les autres commentateurs.

Pour ma part, je n’ai jamais trouvé cette histoire effrayante, mais plutôt excitante. J’ai toujours aimé les histoires de double identité et le concept est purement génial. Après, peut-être que lorsque l’on connaît le truc, ça perd de son charme.

J’en parle plus longuement ici : http://menon.canalblog.com/archives/2007/06/30/5471659.html

Écrit par : Menon | 21/08/2007

@ Lili, Stéphanie et Tamara : Je suis encore persuadée de pouvoir trouver des écrits sombres et palpitants au XIXe. Stoker et Le Fanu bien sûr, déjà mentionnés dans mon article, mais aussi Polidori, Poe, Maturin pour n’en citer que quelques-uns. Tous sont d’excellents narrateurs et me fascinent bien plus que beaucoup d’auteurs d’épouvante du XXe. Mais malheureusement, je trouve les écrits de Stevenson bien moins maîtrisés et le texte original bien décevant… contrairement à Dracula, je ne le trouve pas à la hauteur du mythe !

@ Nicolas : je trouve toujours intéressante la question de la double personnalité, même si elle a un peu perdu de sa fraîcheur et de son originalité aujourd’hui… je n’attendais pas beaucoup de nouveauté avec ce texte, mais une atmosphère et un sens de la narration bien meilleurs. Et comme toi je suis plutôt déçue !

@ Menon : heureusement que nous n’avons pas tous le même avis :o) J’irai voir avec plaisir ta critique dès que je le peux. Je suis d’accord sur le concept très intéressant de la double personnalité et je lis rarement un livre d’épouvante en espérant avoir peur. Je recherche souvent un univers, une atmosphère. Si je n’ai pas aimé Stevenson c’est pour son écriture, l’enchaînement des évenements, le contexte et le décor un peu légers et le manque de profondeur des personnages. Mais comme je le dis, je n’ai vu que des critiques positives sur Internet et heureusement, mon sentiment de frustration est loin d’être partagé de façon unanime !

Écrit par : Lou | 22/08/2007

Moi j’avais bien aimé. je l’ai lu au collège ou au lycee je crois. C’est vrai que ce n’est pas un bouquin avec beaucoup de frissons..

Écrit par : choupynette | 22/08/2007

J’ai eu la même impression que toi également, je pense que c’est un roman qui a très mal veilli… de plus le mythe n’a plus aucun secret pour nous, du coup, il n’y a plus le suspens qu’il devait y avoir à la publication du livre. Donc, pour nous, lecteurs contemporains, c’est un peu décevant…

Écrit par : Cryssilda | 23/08/2007

Figure toi que je n’ai jamais lu cette histoire et je n’ai jamais vu aucunes versions filmés alors que j’ai vu un bon nombre de films !

Écrit par : anjelica | 23/08/2007

bien bien…et ne vas pas le prendre mal mais du coup tu me donnes envie de le lire!!! (non non pas esprit de contradiction du tou!! c’est juste que j’aime ce genre et que celui-la je ne l’es pas lu!!!) :o)

Écrit par : lamousmé | 23/08/2007

Rien à voir avec le duo qui nous intéresse ici, je viens juste faire un petit coucou en passant ! Et te demander où tu en es de Harry Potter ? Alors alors ??? Bizzzzzzzzzz

Écrit par : Marie | 24/08/2007

Je l’ai lu il y a quelques mois et j’ai bien aimé. J’avais déjà vu une adaptation ciné et donc j’ai fait un vrai mélange des deux.

Écrit par : La liseuse | 26/08/2007

C’est amusant de voir que les avis sont assez partagés sur ce texte. En revanche, depuis que je l’ai lu, j’ai vu beaucoup de références au portrait de Dorian Gray. Je devrais le lire tant que j’ai le livre de Stevenson en tête !

@ Lamousmé : je fais preuve du même sens de contradiction :o)

@ Marie : merci d’être passée ! En fait la critique d’Harry Potter est déjà faite, j’avais juste oublié de l’enlever des lectures en cours. Tu le trouveras dans la colonne de gauche, rubrique « for kids and kidults » :o)

Écrit par : Lou | 26/08/2007

Je pense que c’est un livre qui a un peu vieilli tant par le thème que par le style. C’est vrai qu’il n’y a pas de suspense puisque tout le monde l’histoire. C’est le problème de ces livres adaptés sous toutes ses formes : cinéma, bd, etc.

Écrit par : dasola | 16/10/2007

@ Dasola : c’est vrai que le suspense est moindre mais je ne connaissais pas bien l’histoire avant de lire ce roman cela dit… J’en reviens à mon exemple culte :o) : tout le monde connaît Dracula et j’ai pourtant été fascinée par le livre de Stoker.

Écrit par : Lou | 17/10/2007

Je traduis les oeuvres de Stevenson et je publie chez Lulu.com. Vous pouvez imaginer que je ne suis pas d’accord avec cette critique. Stevenson n’était pas un auteur d’oeuvres à sensations et populaires, mais un lettré qui écrivait des histoires où la nature humaine affleure à tous les niveaux. Ce n’est apparemment le genre de livres que tu aimes. On ne peut pas plaire à tout le monde. Cependant les nouvelles de Stevenson sont au moins du niveau de celle de Poe, c’est un fait. Elles ne sont pas construites sur le même plan, c’est tout. Un autre fait qui pourrait vous étonner : les auteurs préférés de Oscar Wide étaient Flaubert et Stevenson. C’est en fait un auteur très délicat, et tu n’as tout simplement pas accroché parce que ta sensibilité est différente. Connais-tu l’anglais parfaitement ? parce que sinon il se pourrait que tu passes à côté de l’essentiel. Stevenson était surtout un styliste, et chacune de ses phrases ciselées comme un bijou.
Si tu souhaites plus d’action je te conseille de lire the Wrecker, qui pourrait te correspondre davantage.
Pour ceux qui sont curieux, vous pouvez jeter un coup d’oeil à ma traduction, le texte est disponible en aperçu.

Ps : surtout n’écrit pas « il n’a pas la subtilité ni le talent de narrateur d’un Stoker ou d’un Le Fanu. » car il est à la fois plus subtil et meilleur narrateur que ces deux là réunis.
Ce n’est pas manichéen du tout, tu ne dois pas connaître la vie pour ne pas croire aux situations évoquées par RLS, ou alors tu n’as pas de conscience morale. Ce sont des situations qui touchent chacun d’entre nous, ce ne sont pas des contes en l’air comme dans le Fanu et Stocker. Les racines y sont beaucoup plus profondes. Je ne sais pas comment t’expliquer mais ces textes sont universels parce qu’ils traitent de façon pertinente et non folklorique de la nature humaine.

Écrit par : Vianney | 23/11/2007

@ Vianney : je suis allée sur ton site et j’ai effectivement vu que tu publies des « traductions de qualité » et « non la soupe traditionnelle » des éditeurs classiques. J’imagine en effet que mes notes de lecture n’ont pas pu te plaire.

Certes tu fais bien de rappeler que Stevenson était un lettré. On l’oublie trop souvent avec certains auteurs populaires, tout comme tu sembles bien vite reléguer Stoker (avec un k en passant) et le Fanu au rang de vagues scribouillards. J’aime ces deux auteurs pour leurs récits agréables, bien menés. Le déroulement des écrits de Stevenson a joué pour beaucoup dans mes avis peu enthousiastes. C’est un avis personnel (et il faut le prendre comme tel) et je suis sure que tu me comprends, car on n’apprécie pas toujours certains auteurs dont la renommée n’est plus à faire. Tu dis toi même que je n’ai pas accroché car ma sensibilité est différente et sur ce point nous sommes bien d’accord.

Pour te répondre, ce n’est pas nécessairement l’action que je recherche dans un livre. Tu sembles le penser parce que j’ai cité Le Fanu et Stoker. Certes, je les apprécie notamment pour leurs contes sympathiques mais en réalité, c’est l’évolution du vampire dans l’histoire et la littérature qui m’intéresse. On peut également approcher ces auteurs par l’histoire des sociétés et c’est un aspect qui m’intéresse profondément chez eux.

Enfin si je ne peux donner mon avis encore une fois personnel sur la subtilité des uns et des autres, je te remercierai de ne pas imposer ensuite cette même subtilité en l’attribuant sans détour à Stevenson.

Écrit par : Lou | 23/11/2007

Ok, pas de problème. « La soupe traditionnelle », oui j’étais remonté l’autre jour pour une autre raison. Cette phrase est restée en tout 2 jours dans ma vitrine, je l’ai enlevée hier. Bon, je suis d’accord que Stevenson puisse t’ennuyer. En plus, Jekyll et Hyde est un texte très linéaire et dépouillé, voire mathématique. Mais ne le rabaisse pas d’une manière aussi criante, ça fait fuir les gens qui le liraient sinon. 🙂

Écrit par : Vianney | 28/11/2007

@ Vianney : … ou ça fait réagir les admirateurs !:o) C’est vrai que souvent quand on fait une critique négative les lecteurs de blogs ont tendance à dire qu’ils passeront leur chemin… ce qui est bien compréhensible. Mais lorsque je le peux je réagis en citant d’autres lecteurs qui ont aimé par exemple. Au fond si je me permets d’être mordante, c’est aussi parce que les textes d’un blogueur ont un impact et une influence limités. Admettons que j’écrive un essai sur plusieurs auteurs de la même époque, Stevenson figurant parmi ceux qui m’ont ennuyée. Là j’analyserais son texte, chercherais ses influences. Il n’y aurait certes pas beaucoup d’envolées lyriques mais le texte resterait neutre et les quelques éventuelles critiques seraient des reproches mesurés, appuyés par quelques autres critiques et fondés sur une recherche minutieuse. Ici c’est effectivement plus mouvementé !;o)

Pour la soupe traditionnelle, en fait sur le fond je te comprends, on peut vraiment trouver des traductions catastrophiques. Je suis la première à détester ça. Je crois que j’en avais parlé dans ma critique (fort négative) d’un livre de Jasper Fforde. Mais c’est simplement qu’en lien avec une maison d’édition ça donne tout de suite un autre impact à ce que tu écris. Mais si tu l’as enlevé j’imagine que c’est parce que tu es d’accord avec moi là dessus.

Écrit par : Lou | 01/12/2007

Je suis totalement d’accord avec Vianney. Bram Stoker plus subtile et plus talentueux ? Pouah ! ;o)
J’adore ce genre de crapauds, j’aurais effacé ses commentaires pour ma part…

Écrit par : Lilly | 26/05/2009

@ Lilly : peut-être que maintenant j’effacerais… je m’étais bien énervée sur le coup. En même temps comme ici je ne prétends pas avoir la science infuse mais donner mon avis personnel, je suis bien contente de pouvoir échanger avec des gens qui ont une autre vision des choses. Surtout quand je reste de marbre devant des auteurs que je m’attendais à adorer. En revanche, la forme incendiaire m’avait horrifiée (surtout dans mon autre article sur Stevenson).

En relisant mon avis je me dis que j’ai été une vraie peau de vache avec ce pauvre Stoker. J’ai le sentiment d’être vraiment passée à côté de l’atmosphère qu’il cherche à créer et j’aurais sans doute écrit ça avec plus de modération maintenant, mais je garde malgré tout le souvenir d’un livre profondément endormant. Pour Stoker, c’est de la pure littérature populaire. Le Fanu aussi dans un sens. Ce qui me gêne c’est que Stevenson est parfois considéré comme un écrivain populaire, d’autres fois présenté comme un génie de la littérature du XIXe… et si c’est le cas j’aimerais bien ne pas rester complètement de marbre devant ce qu’il écrit ! Je ne comprends pas pourquoi j’ai eu tant de mal à lire ses histoires alors qu’en général je me régale dès que je lis un classique. Même Wilkie Collins et « La Dame en Blanc », qui est loin d’être un livre de génie à mon humble avis.
Difficile tout de même de revenir sur la hiérarchie que je ferais entre ces différents auteurs. J’avais comparé à Stoker et à Le Fanu en songeant à leurs propres monstres et, sur ce point, je trouve que les légendes qu’ils ont créées ont mieux résisté au temps que Mr Hyde… en même temps le livre de Stevenson est beaucoup plus intéressant sur le plan psychologique (ce n’est pas « juste » une histoire de monstre)… et malgré cet aspect qui aurait dû m’intéresser au plus haut point je n’ai pas réussi à saisir la profondeur (sans doute réelle) de ce texte ! Stevenson est une vraie frustration pour moi. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai maintenant un recueil de romans qui devrait me permettre de poursuivre ma découverte et peut-être, d’apprécier enfin cet auteur !

Écrit par : Lou | 26/05/2009

Moi aussi j’aime échanger. Mais on peut le faire sans avoir à subir des attaques en règle. Ca n’a aucun intérêt.

Personnellement je me fiche de savoir qui est populaire et qui ne l’est pas dans les classements des spécialistes. Etre populaire dans ta bouche n’est pas une insulte ou un terme méprisant, mais pour un type comme Vianney, et il y en a beaucoup, ça l’était clairement, et il me semble que l’on n’est pas là pour des débats aussi creux. Ca ne veut rien dire, « populaire », et certainement pas que le livre est mauvais ou qu’il ne peut pas toucher le lecteur. A mon avis, à quelques exceptions près (dont Dracula ;o)), si un livre dit « populaire » traverse les siècles, c’est qu’il a d’autres qualités que celle qui consiste à amuser la galerie… La revue « Autrement » a sorti un numéro sur le roman populaire il y a quelques mois. C’était très intéressant, il faut d’ailleurs que je finisse de la lire.
Pareil, je ne suis pas pour une hiérarchie « objective », et tu as bien raison de rester sur tes positions.

Et je rigole bien quand je lis que les auteurs préférés de Wilde étaient Flaubert et Stevenson, et que donc tu n’as qu’à la fermer. J’adore Wilde, mais ça ne veut pas dire qu’il ne pouvait pas avoir des sales goûts (et quand on sait ce que je pense de Flaubert…). Ce n’est pas la première fois que je vois cet argument, et je ne comprends pas en quoi il pourrait prouver quoi que ce soit.

Pour en revenir à Dr Jekyll et Mr Hyde, ce qui m’a intéressée est l’utilisation que fait Stevenson du fantastique pour mettre en avant une critique du réel. On se concentre sur le mystère, mais à mon avis la force de ce texte est ailleurs. Mr Utterson est un cas d’étude très intéressant. Stevenson en dresse un portrait assez complet, il représente le mot « respectable », et sa discrétion ne devrait pas le rendre inintéressant aux yeux du lecteur. A mon avis, il réagit de façon aussi négative que Lanyon au récit de son ami. Et Jekyll est l’homme partagé entre sa position, et son envie d’avoir quelques plaisirs qui ne soient pas forcément ceux qu’il doit feindre pour apparaître comme un homme de son importance.
Ce qui m’a émue dans ce livre n’est pas son côté texte d’épouvante, c’est le fait de voir un homme devenir aussi méprisable aux yeux de tout le monde, simplement parce qu’il n’a pas pu agir juste naturellement. Je ne sais pas si tu l’avais vu de cette façon, ton billet me laisse plutôt penser que tu t’attendais à un roman d’épouvante pur. Et là, je suis d’accord, le secret n’a plus rien de secret aujourd’hui…

Après, il y a des rencontres qui ne se font pas : « La Dame en blanc » m’avait encore plus déçue que toi, je n’ai pas compris pourquoi. Idem pour « Madame Bovary », même si ça m’a moins surprise. Je ne me sens pas nulle et irrécupérable pour autant ;o)

Écrit par : Lilly | 26/05/2009

@ Lilly : tu sais je crois qu’un traducteur qui tient un tel langage sur les blogs de lecture se tire une balle dans le pied tout seul comme un grand :o) Les arguments mais surtout le ton et l’écriture ne le servent pas du tout (surtout dans l’autre billet où là ça a été un massacre en règle avant mise au point, d’ailleurs j’avais poussé un coup de gueule dans un billet ensuite… je crois que j’avais découvert que je n’avais pas d’âme, tu imagines bien que j’ai cherché de suite un confesseur pour me préserver des flammes éternelles de l’enfer…). Et je suis bien d’accord avec toi pour l’histoire des références littéraires de certains auteurs. C’est tellement subjectif… en plus, concernant Wilde, j’avais lu dans un dossier sur lui tout un tas de références littéraires et Stevenson ne ressortait pas plus qu’une foultitude d’auteurs ! Quant à Flaubert je ne désespère pas mais tu connais mon parcours pour l’instant difficile (mais bon je pense que l’âge a vraiment joué)… et si on en revient à Dracula, c’est un peu lui qui a façonné le mythe du vampire tout de même, même si d’autres auteurs classiques s’y sont aussi collés, très peu de gens connaissent les vampires de Baudelaire, de Gautier, Dumas ou même Polidori, tandis qu’il y a eu des films cultes sur Dracula et que d’autres auteurs s’en sont ensuite inspirés (et de toute manière le stéréotype du vampire dans l’imaginaire collectif se nourrit pour beaucoup de Dracula… pour un auteur médiocre c’est une jolie réussite après plus d’un siècle) !.

Pour la littérature populaire je suis tout à fait d’accord avec toi. En lisant certains auteurs, on voit bien que le champ lexical est peut-être moins développé que chez d’autres, ou encore que les tournures sont relativement simples. Il n’empêche qu’un Dumas, un Stoker ou autre, qui ont tout de même fait dans la sensation et qui ont sans doute été plus accessibles que d’autres auteurs de leur époque (ou peut-être lus par des classes plus modestes et moins lettrées, quoi que je n’en sois pas tellement sûre), sont aujourd’hui de grands noms de la littérature, tout aussi intéressants qu’un Proust ou un Huysmans, même si l’intérêt de leur oeuvre réside dans des éléments très différents.

Quant à Stevenson, j’attendais un roman fantastique (peut-être pas d’horreur, le terme me semble un peu fort par rapport à l’idée que je m’en fais) car je le rapprochais d’autres monstres du XIXe qui me fascinaient. J’imaginais donc un monstre mythique et sans doute cet aspect-là m’a le plus déçue. Je dois avouer que j’ai un souvenir un peu trop vague pour savoir si j’avais eu le même sentiment que toi sur le docteur mais au final tu me donnerais presque envie de le relire pour le voir d’un oeil neuf, maintenant que je sais que ce ne sera ni Dracula, ni Carmilla (je ne cite pas Frankenstein que je dois relire).

Au fait, tu me prêterais éventuellement ta revue une fois que tu l’auras lue ? Ou peut-être qu’on la trouve encore dans le commerce ?

Écrit par : Lou | 27/05/2009

Je plaisantais pour Dracula, tu avais compris, hein ? ;o)

Sinon, la revue est à ma bibli. Tu n’as pas de chance décidément, mais j’en achète vraiment très peu. C’est un peu plus qu’une revue en fait. Je crois que c’était une étude dirigée par Loïc Artiaga, le titre exact est « Le roman populaire, 1836-1960 : des premiers feuilletons aux adaptations télévisuelles », Autrement, 2008 (novembre je crois).

Écrit par : Lilly | 27/05/2009

Ouais, of course, mais bon attention avec Dracula, je mords ;o)

Mmh sinon pour la revue je vais la chercher et sinon, si jamais il fait référence à des ouvrages je serais curieuse de les découvrir aussi.

Écrit par : Lou | 27/05/2009

Je l’avais lu au collège et j’en garde un très bon souvenir. Pourquoi n’aimes-tu pas Stevenson ? Que lui reproches-tu ? Il a écrit un livre génial qui s’intitule le maitre de ballantrae. Peut être te réconcilierait-il avec lui…

Écrit par : Anneso | 24/07/2009

@ Anneso : je sais j’ai honte, ce n’est pas bien de ma part :o) Je le dis très sérieusement en plus, car j’adore la littérature britannique classique et voilà que ma découverte avec Stevenson se solde par un échec retentissant ! Je n’étais vraiment pas fière de moi en constatant que je m’ennuyais profondément à la lecture de ce livre et d’autres nouvelles… voilà pourquoi je ne l’ai pas aimé. A part quelques passages, je me suis vraiment ennuyée, j’ai trouvé le texte répétitif, je n’ai pas été sensible à l’atmosphère créée par Stevenson. Je pense que c’est peut-être aussi parce que le mythe me fascinait et que j’attendais quelque chose de plus remarquable ou tout simplement de différent. J’avais lu plusieurs histoires classiques de monstres, au développement très différent, peut-être que le problème vient aussi de là. Je le relirai peut-être un jour ; en attendant je viens de voir une adaptation en film et j’ai prévu de lire d’autres Stevenson. J’ai reçu à Noël une Pléiade avec le fameux « Maître de Ballantrae ». Je croise les doigts pour l’apprécier, je serais vraiment furieuse contre moi de ne pas comprendre Stevenson alors que j’aime tellement son époque et ses contemporains.

Écrit par : Lou | 26/07/2009

Les commentaires sont fermés.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *