Tiens, tiens, voilà un livre qui devait traîner depuis deux ans dans ma bibliothèque, qui avait vraiment suscité ma curiosité quand il était sorti en poche, puis que j’avais remarquablement négligé. Et mal m’en a pris car, amis lecteurs, ce roman est un petit bijou que je ne peux que vous recommander. Il s’agit d’une de mes meilleures surprises de ces derniers mois en matière de littérature anglo-saxonne, mon pếché mignon.
Edimbourg, de nos jours. Iris tient une boutique de vêtements d’occasion, vit dans un petit appartement situé dans l’ancienne maison de sa grand-mère, depuis scindée en plusieurs logements. Iris a un amant mais est amoureuse d’Alex, son « presque » frère, le fils de son ex-beau-père. Sa vie se complique un peu plus lorsqu’elle reçoit l’appel d’un asile sur le point de fermer ses portes : on lui annonce qu’elle a une grand-tante (première nouvelle) enfermée à l’asile (une nouvelle de plus ou de moins…). D’abord méfiante, Iris va se prendre d’intérêt pour Esme, cette parente récemment rencontrée. C’est ainsi que l’histoire d’Esme est dévoilée petit à petit, grâce à la petite enquête menée par Iris, les pensées chaotiques d’Esme et les réminiscences de sa soeur souffrant d’alzheimer.
Enfermée depuis son adolescence, Esme a passé sa vie dans cet hôpital psychiatrique lugubre qui n’a malheureusement rien à envier aux asiles victoriens de si triste réputation. Enfermée parce qu’elle était un peu originale et se souciait peu des conventions, Esme fait partie de ces filles écartées facilement à l’aide d’un médecin par des familles peu désireuses de s’encombrer de femmes trop indépendantes pour ne pas sembler dangereuses.
Ce récit extrêmement bien construit croise les pensées et expériences de plusieurs personnages et ne dévoile le fin mot de l’histoire qu’à la fin (même si le doute plane bien avant), tenant ainsi le lecteur en haleine. Une réussite sur le plan romanesque, certes, mais pas seulement. S’ajoute à cela l’éclairage porté sur une époque : le début du XXe, la transition poussive vers la modernité dans une famille encore marquée par les codes victoriens, la condition féminine ; c’est aussi le portrait d’une famille écossaise ayant vécu des années en Inde et devant se réadapter à une vie bien différente en retrouvant la mère patrie – les enfants n’étant pas épargnés par les quolibets à leur retour.
Un roman tout en finesse qui traverse le XXe siècle en dressant le portrait de deux femmes de caractère, libres à leur façon (car pour Esme, les années d’enfermement n’ont finalement fait qu’exacerber sa tendance à s’évader grâce à une imagination fertile).
Et en repensant à cette lecture, je fais un rapprochement avec une de mes lectures en cours, L‘Homme qui prenait sa femme pour un chapeau d’Oliver Sacks (un billet ici, où j’ai également repris l’illustration), livre extrêmement intéressant portant sur les comportements étranges observés par un médecin, cas illustrant les liens étroits entre neurologie et psychiatrie.
Lu dans le cadre du challenge Kiltissime organisé avec Cryssilda, qui commence aujourd’hui et prendra fin le 15 juillet.
La première photo est celle d’un asile psychiatrique russe abandonné, issu de ce site sur lequel figurent de nombreuses photos du lieu (y compris des photos d’intérieur).
La deuxième est celle de Bass Rock (évoqué dans le roman) et provient de ce site.
Titre extrait d’un poème d’Emily Dickinson.
232 p
Maggie O’Farrell, L’Etrange disparition d’Esme Lennox, 2006
Challenge God Save the livre de Passion livre: 6 livres lus… Après avoir atteint la catégorie Prince Charles (5 livres lus), j’entame la catégorie Prince William (10 livres lus).
Commentaires
Écrit par : rachel | 16/06/2011
Écrit par : Joelle | 16/06/2011
Écrit par : Pascale | 16/06/2011
Écrit par : Alice | 16/06/2011
Écrit par : Océane | 16/06/2011
Écrit par : Cryssilda | 16/06/2011
Écrit par : Ys | 16/06/2011
Je le conseille de tout cœur !
Écrit par : Céline | 16/06/2011
Écrit par : maggie | 16/06/2011
Écrit par : Neph | 16/06/2011
Écrit par : niki | 16/06/2011
J’ai pas trop aimé « La maîtresse de mon amant » mais je comptais récidiver avec ce livre justement – un jour en tout cas 😉 .
Écrit par : Maeve | 16/06/2011
Écrit par : yueyin | 16/06/2011
@ Joëlle : j’ai hésité à acheter son dernier roman qui était en solde à Londres mais le sujet m’inspirait moins… mais j’ai tellement aimé que je me ferai sans doute plaisir lors de mon prochain voyage !
@ Pascale : je serais ravie de te tenter, c’est une lecture que j’ai tant aimée que j’ai envie de la partager autour de moi !
@ Alice : eh oui les livres à lire ne manquent pas :o)
@ Océane : tu as tout à fait raison de culpabiliser ;o) J’espère que tu le liras à ton tour et que tu seras toi aussi conquise !
@ Cryssilda : je te l’avais promis, il est de côté, il faut juste que je sois suffisamment réveillée pour ne pas l’oublier avant d’ingérer de la nourriture britannique, ou écossaise plus particulièrement :o)
@ Ys : ce n’était malheureusement pas mon article (je ne suis pas très en avance avec cette lecture que je finis) mais un article détaillé trouvé un peu par hasard. J’ai assisté à une conférence en neurologie et c’est suite à cela que j’ai eu envie de lire cet essai qui nous était conseillé.
@ Céline : merci de m’appuyer, OYEZ OYEZ braves gens, c’est un livre à ne pas manquer ^^
@ Maggie : ah oui je pense vraiment qu’il te plairait ! Je vais sans doute acheter un de ses livres à Londres !
@ Neph : oui oui oui tu te dois de le lire ;o)
@ Niki : à sortir, à sortir !
@ Maeve : j’espère aimer le dernier mais elle a écrit d’autres romans qui me tentent aussi !
@ Yueyin : il y a des cas de force majeure dans lesquels il ne faut plus être raisonnable, hehe !
Écrit par : Lou | 16/06/2011
Écrit par : DeL | 16/06/2011
Écrit par : rachel | 17/06/2011
En tout cas, je disais super billet 🙂 Cette auteure est dans ma LAL depuis un bout, depuis que j’ai entendu une entrevue avec elle à l’émission de la CBC Writers&Company (disponible sur le Web, si ça t’intéresse).
Écrit par : melodie | 17/06/2011
Écrit par : clara | 17/06/2011
Quant aux livres d’Oliver Sacks ils sont tout à fait passionnants
Écrit par : Dominique | 17/06/2011
Écrit par : Titine | 17/06/2011
Écrit par : Manu | 17/06/2011
Écrit par : Michel | 17/06/2011
Écrit par : Nanou | 17/06/2011
@ Rachel : à sortir de la PAL rapidement (non non je ne fais pas du tout de forcing pour ce livre-là !!)…
@ Mélodie : parfois hautetfort bugge et met un peu de temps pour afficher les commentaires très longs ou contenant un lien… oui le lien m’intéresse :o) Je compte bien lire d’autres romans de cet auteur, je me suis régalée !
@ Clara : eh bien eh bien je vois que je ne suis pas la seule à l’avoir gardée dans ma PAL, nous sommes nombreuses !
@ Dominique : ah tu as lu les livres d’Oliver Sacks ? Je serais très curieuse de connaître ton avis… avais-tu publié un billet par hasard ?
@ Titine : tu fais bien :o) j’ai hâte d’en discuter autour d’une tasse de thé !
@ Manu : tu en as lu d’autres finalement ?
@ Michel : j’en suis vraiment ravie, c’est un livre que j’ai très envie de faire découvrir autour de moi !
@ Nanou : effectivement c’est vraiment émouvant, je me suis beaucoup attachée aux personnages et en particulier à Esme !
Écrit par : Lou | 18/06/2011
Écrit par : rachel | 18/06/2011
Écrit par : Eiluned | 18/06/2011
@ Eliuned : oui oui note note, il est excellent !
Écrit par : Lou | 18/06/2011
Écrit par : rachel | 18/06/2011
Écrit par : Lou | 18/06/2011
Écrit par : rachel | 18/06/2011
Écrit par : sybille | 21/06/2011
Écrit par : Edelwe | 22/06/2011
@ Sybille : j’en suis certaine !! Sors-le de suite de ta PAL :o)
@ Edelwe : oui elles me plaisent aussi beaucoup.
Écrit par : Lou | 22/06/2011
Encore un auteur qu’il faut que je découvre ! Ca a l’air vraiment très très bien. Vivement les vacances !
Écrit par : Lilly | 25/06/2011
Écrit par : Lou | 25/06/2011
Écrit par : Karine:) | 05/07/2011
Écrit par : Lou | 10/07/2011
Écrit par : Maeve | 12/08/2011
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