Amis lecteurs, amis mélomanes,
Vous aimez les dépaysements passagers ? Vous n’avez pas froid aux yeux ? Alors peut-être aimerez-vous partir en voyage autour du Lac aux Vélies, dont l’atmosphère chargée de mystère est faite pour dérouter les aventuriers qui se risquent à la découvrir.
Conte musical mis en images, Le Lac aux Vélies est déjà en soi un objet tout indiqué pour les amateurs de beaux livres ; il est composé d’un bel album de format horizontal (papier épais, couverture cartonnée épaisse elle aussi) et d’un CD inclus dans un livret très soigné et agrémenté de quelques dessins.
Il est question dans ce conte de Günel, personnage monstrueux et fantastique issu du « croisement des souffles d’un dieu fou et d’un mourant venu pleurer au pied du grand arbre Sladinji ». Attiré par des pleurs alors qu’il vit accroché aux parois d’un arbre depuis toujours, Günel décide de quitter son inconfortable matrice pour rejoindre un monde que l’on pressent désolé. A sa sortie, Günel découvre une femme, Milenaz et, voulant l’embrasser, ne fait que lui briser le nez et les dents. La faisant fuir par la même occasion.
Chantée en « klokobetz », langue inventée par Nosfell, et écrite en version bilingue (klokobetz-français), l’histoire est empreinte de mélancolie. Le personnage effrayant détruit tout, sa quête de l’amour se traduisant par des morts brutales et des gestes maladroits aux conséquences fatales. Morbide et infiniment triste, tel est le sort de Günel. Morbide, c’est aussi l’adjectif qui convient le mieux aux corps dessinés, tourmentés, difformes, anormaux et passablement inquiétants qui peuplent l’album. L’imaginaire prend tout son sens avec ce conte qui n’est pas sans rappeler les contes classiques souvent cruels, tout en inventant un univers bien à part.
Le Lac aux Vélies ne s’adresse pas aux enfants (s’il fallait encore le rappeler étant donné le cadre glauque). C’est un récit qui offre de nombreuses pistes de lecture, allant de la simple curiosité littéraire au texte symbolique traitant d’amour, d’égoïsme, d’altruisme, de sexualité, du rapport complexe aux autres, pour ne citer que quelques aspects.
Une ambiance un peu trop sombre et oppressante à mon goût, mais j’ai savouré les textes finement ciselés et le design très travaillé, parfaitement accompagnés par la musique (évidemment, pas très gaie elle non plus).
On en parle très bien ici (un article qui dit sensiblement la même chose, mais de façon bien plus détaillée).
Editions Futuropolis
Nosfell & Ludovic Debeurme, Le Lac aux Vélies, 2009
Commentaires
Écrit par : Laetitia la liseuse | 20/08/2009
Écrit par : Lou | 21/08/2009
Écrit par : GeishaNellie | 22/08/2009
Écrit par : DViolante | 25/08/2009
@ DViolante : je ne connaissais Nosfell que de nom avant, je ne sais pas si je connais vraiment son univers (peut-être quelques titres sans savoir qu’ils sont de lui ?) mais le CD est pour le moins dépaysant et m’a plu.
Écrit par : Lou | 30/08/2009
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