Amis lecteurs,
Aujourd’hui je suis de fort mauvaise humeur… bien sûr, vous n’y êtes pour rien mais je ne me suis pas encore remise de mes émotions. Croyez-le ou non, mon blog fait des siennes et, animé d’une volonté propre, il a catégoriquement refusé de publier la note présente… qui voit le jour uniquement parce que j’ai solidement ligoté mon blog qui, désormais impuissant, assiste en ce moment même à la rédaction du billet le plus douloureux qu’il ait jamais publié.
Pourquoi autant de rébellion, me direz-vous ? Quel livre insipide a bien pu susciter pareil outrage chez un blog habituellement si obéissant ? Ne laissons plus le suspense planer, amis lecteurs, et révélons maintenant le titre qui fait l’objet d’un tel courroux : Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, d’Anna Gavalda.
A vrai dire, je suis d’accord avec mon blog sur un point : il n’y a pas grand-chose à dire ou du moins, lui et moi n’avons pas été particulièrement inspirés par l’ouvrage en question. Je ferai donc vite.
Je suis laborieusement parvenue à la page 58 avant de décider d’abandonner ce livre absolument assommant. J’ai bien tenté de feuilleter la suite… sans succès. Au passage, c’est bien la première fois que j’abandonne un livre définitivement depuis que j’ai ce blog. Les histoires sont d’une banalité affligeante, les personnages pour l’essentiel inintéressants, le tout arrosé par un style inexistant et un langage familier exaspérant. Ennui mortel, niveau roman de gare dans ses mauvais jours… assurément une perte de temps !
Bon. Vous l’aurez remarqué, la sorcière Lou a sorti ses griffes et crache sa bile rancunière sur ce pauvre blog qui, comme vous, n’avait rien demandé ! Alors, parce qu’Anna Gavalda semble être quelqu’un de sympathique et qu’elle compte beaucoup de lecteurs admiratifs, je me sens obligée de tempérer cet avis explosif.
Si je ne pense plus jamais ouvrir un livre de Gavalda, cet auteur a incontestablement le mérite d’écrire des scènes et de camper des personnages parfaitement appropriés à un court-métrage. Je ne suis pas étonnée de savoir qu’Ensemble c’est tout a été adapté au cinéma (film gentillet et sympathique à mon avis) : les textes courts et les dialogues s’approchant plus du script que de la littérature s’y prêtent parfaitement et, pour le coup, pourrait faire de bons films ! Car au fond, Anna Gavalda est capable de raconter simplement l’histoire banale de personnages foncièrement crédibles. Attention aux livres donc, mais à quand un passage derrière la caméra ?
157 p
Anna Gavalda, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, 2001
Commentaires
En même temps, 58 pages, c’est peu ! Mais bon, j’ai arrêté le dernier aussi (qui sera adapté, je n’en doute pas !), je ne suis pas pas la mieux placée pour te juger !
Écrit par : amanda | 09/06/2008
Quant à mon avis, pour être honnête j’ai failli être plus radicale tant ce texte m’avait exaspérée, mais je dois reconnaître à Gavalda une certaine justesse dans les scènes décrites… même si je ne suis pas prête de la relire !
Écrit par : Lou | 09/06/2008
Écrit par : Joelle | 09/06/2008
Écrit par : Karine | 09/06/2008
Écrit par : Tamaran | 09/06/2008
Écrit par : jumy | 09/06/2008
Je l’avais bien aimé, ce recueil, à part une nouvelle (une femme vétérinaire, il me semble… l’histoire n’était pas crédible, et c’était si bête !). J’avais trouvé le livre assez touchant, tendre. Mais je comprends aussi qu’on puisse trouver ça « léger » (pour rester polie 😉 ). J’ai lu le reste (sauf son p’tit dernier), rien ne m’avait déplu.
Mais comme tu as raison de ne pas persévérer ! Le bonheur t’attend dans d’autres livres 🙂
Écrit par : erzébeth | 09/06/2008
Écrit par : Caro[line] | 09/06/2008
Maintenant, si cela ne te convient pas, autant passer à des ouvrages desquels tu tireras plus de plaisir !
Écrit par : Yohan | 10/06/2008
Écrit par : Anne | 10/06/2008
Écrit par : pom’ | 10/06/2008
Écrit par : Aelys | 10/06/2008
Écrit par : lamousme | 10/06/2008
@ Tamara : à vrai dire je l’ai lu il y a des mois et j’ai juste essayé de le reprendre cette semaine… je me souvenais de très peu de nouvelles avant de les parcourir de nouveau.
@ Jumy : moi je crois que ça ne risque pas de m’arriver :p
@ Erzébeth : je me dis effectivement que la lecture est un plaisir et que je n’ai aucun intérêt à me faire mal sous prétexte qu’un auteur est très populaire. Autant trouver chaussure à son pied ! Cela dit, si je trouve que le mot « léger » est effectivement un doux euphémisme, je suis d’accord pour la tendresse qui émane de certaines nouvelles. Le coup de la femme enceinte qui sait qu’elle porte un bébé mort est sans doute celui que j’ai trouvé le plus douloureux et le plus réussi (ou le moins raté:o)), mais je trouve que ça se prêterait plus à un court-métrage.
@ Caro[line] : … les goûts et les couleurs…:o) c’est aussi ça qui fait le plaisir de l’échange et du parcours (du combattant) des blogs !
@ Yohan : je me suis arrêtée justement au début de l’histoire du militaire, et j’ai juste parcouru la suite. Mais effectivement l’essentiel est de trouver sa propre voie en matière de lecture… et de passer à d’autres auteurs lorsqu’un ne passe vraiment pas !
@ re- à Anne : moi ? m’acheter ? Peuh…!;o) Ne t’inquiète pas, Landerneau ou pas, tous ces livres seront logés à la même enseigne… c’est le but, non ? (gnark gnark gnark)
@ Pom’ : tout le monde me dit effectivement que c’est le meilleur Gavalda. Mais si je n’aime vraiment pas je crois que ce n’est du coup pas la peine d’essayer autre chose.
@ Aelys : Je rajouterai peut-être quelques extraits histoire de montrer en particulier ce qui m’agace. J’avoue ne pas avoir eu le temps.
@ Lamousmé : une libraire ?… quelle libraire ? (scritch scritch scritch) :p
Écrit par : Lou | 11/06/2008
« Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de « Bateau-livre »
n’ait dissipé. » Anonyme.
Reçu hier cette lettre de Frédéric Ferney animateur du « Bateau–Livre » Sur France 5.
Je vous laisse juge de réagir et surtout de soutenir cette belle cause….
N’hésitez pas à laisser vos commentaires et vos messages de soutien que nous ferons parvenir à Frédéric FERNEY.
Une émission littéraire qui disparaît, contrairement au train, n’en cache pas forcément une autre.
Alors restons vigilants et continuons de soutenir ceux qui donnent envie de lire ailleurs que sur les autoroutes culturelles…
MERCI DE RELAYER L’INFORMATION ET DE LAISSER UN MESSAGE SUR CE BLOG :
http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites
Votre dévoué,
Eric Poindron
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Paris, le 4 juin 2008
Monsieur le Président et cher Nicolas Sarkozy,
La direction de France-Télévisions vient de m’annoncer que « Le Bateau-Livre », l’émission littéraire que j’anime sur France 5 depuis février 1996, est supprimée de la grille de rentrée. Aucune explication ne m’a encore été donnée.
Si j’ose vous écrire, c’est que l’enjeu de cette décision dépasse mon cas personnel. C’est aussi par fidélité à la mémoire d’un ami commun : Jean-Michel Gaillard, qui a été pour moi jusqu’à sa mort un proche conseiller et qui a été aussi le vôtre.
Jean-Michel, qui a entre autres dirigé Antenne 2, était un homme courageux et lucide. Il pensait que le service public faisait fausse route en imitant les modèles de la télévision commerciale et en voulant rivaliser avec eux. Il aimait à citer cette prédiction : « Ils vendront jusqu’à la corde qui servira à les pendre » et s’amusait qu’elle soit si actuelle, étant de Karl Marx. Nous avions en tous cas la même conviction : si l’audience est un résultat, ce n’est pas un objectif. Pas le seul en tous cas, pas à n’importe quel prix. Pas plus que le succès d’un écrivain ne se limite au nombre de livres vendus, ni celui d’un chef d’état aux sondages qui lui sont favorables.
La culture qui, en France, forme un lien plus solide que la race ou la religion, est en crise. Le service public doit répondre à cette crise qui menace la démocratie. C’est pourquoi, moi qui n’ai pas voté pour vous, j’ai aimé votre discours radical sur la nécessaire redéfinition des missions du service public, lors de l’installation de la « Commission Copé ».
Avec Jean-Michel Gaillard, nous pensions qu’une émission littéraire ne doit pas être un numéro de cirque : il faut à la fois respecter les auteurs et plaire au public ; il faut informer et instruire, transmettre des plaisirs et des valeurs, sans exclure personne, notamment les plus jeunes. Je le pense toujours. Si la télévision s’adresse à tout le monde, pourquoi faudrait-il renoncer à cette exigence et abandonner les téléspectateurs les plus ardents parce qu’ils sont minoritaires? Mon ambition : faire découvrir de nouveaux auteurs en leur donnant la parole. Notre combat, car c’en est un : ne pas céder à la facilité du divertissement pur et du »people ». (Un écrivain ne se réduit pas à son personnage). Eviter la parodie et le style guignol qui prolifèrent. Donner l’envie de lire, car rien n’est plus utile à l’accomplissement de l’individu et du citoyen.
Certains m’accusent d’être trop élitaire. J’assume : « Elitaire pour tous ». Une valeur, ce n’est pas ce qui est ; c’est ce qui doit être. Cela signifie qu’on est prêt à se battre pour la défendre sans être sûr de gagner : seul le combat existe. La télévision publique est-elle encore le lieu de ce combat ? Y a-t-il encore une place pour la littérature à l’antenne ? Ou bien sommes-nous condamnés à ces émissions dites « culturelles » où le livre n’est qu’un prétexte et un alibi ? C’est la question qui est posée aujourd’hui et que je vous pose, Monsieur le Président.
Beaucoup de gens pensent que ce combat est désespéré. Peut-être. Ce n’est pas une raison pour ne pas le mener avec courage jusqu’au bout, à rebours de la mode du temps et sans céder à la dictature de l’audimat. Est-ce encore possible sur France-Télévisions ?
En espérant que j’aurai réussi à vous alerter sur une question qui encore une fois excède largement celle de mon avenir personnel, et en sachant que nous sommes à la veille de grands bouleversements, je vous prie de recevoir, Monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect.
Frédéric Ferney
P.S. « Le Bateau-Livre » réunit environ 180 000 fidèles qui sont devant leur poste le dimanche matin à 8h45 ( ! ) sur France 5, sans compter les audiences du câble, de l’ADSL et de la TNT ( le jeudi soir) ni celles des rediffusions sur TV5. C’est aussi l’une des émissions les moins chères du PAF.
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POUR EN APPRENDRE D’AVANTAGE, MERCI DE LAISSER UN MESSAGE DE SOUTIEN SUR
LE BLOG DE ERIC POINDRON
http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites
Écrit par : Éric Poindron | 11/06/2008
Écrit par : Lou | 12/06/2008
Par contre, je ne suis pas du tout sûre de lire son dernier pavé, d’autant plus que les critiques ne sont pas trop bonnes…
Écrit par : liliba | 12/06/2008
Écrit par : Lou | 12/06/2008
Écrit par : Agnès | 12/06/2008
J’en avais justement parlé une fois dans mon premier billet sur Anne Perry :
« Malgré vos envies effrénées de lire Dostoïevski, Proust, Dickens ou l’intégralité des Rougon-Macquart, vous savez bien qu’il faudra attendre un peu, à moins d’accepter d’abandonner David Copperfield à ses aventures sordides toutes les cinq pages. Même une nouvelle un tant soit peu sérieuse est à éviter, compte tenu de votre humeur sombre et distraite du moment. Consciente de l’ampleur du problème, votre chroniqueuse vous propose quelques solutions :
1°) La collection complète des Harlequin : lecture d’un volume en 20 minutes compte tenu des pages sautées ; chaque livre est une victime toute trouvée lorsque vous rentrez le soir après avoir appris le meurtre perpétré sur cinquante marshmallows par une bande de scouts au Trucmuchistan ; le papier des Harlequin est également un excellent combustible qui alimentera avec joie votre feu de cheminée à Noël.
2°) Les romans à suspense / « d’auteur » en vogue : Danny Brouane avec au choix son célèbre Minchi Mode ou La Forteresse animale ; Marcus Levinus et son dernier succès Pourquoi moi ? (on se le demande bien d’ailleurs) ; Cristina Tango et le best-seller incontesté Hier, je suis allée aux toilettes. Là encore, vous avez le choix entre d’excellents combustibles, à un prix cependant légèrement supérieur à la collection citée précédemment (publicité oblige). »
Écrit par : Lou | 12/06/2008
J’avais déjà repéré « Si c’était niais? », c’est probablement très drole à lire. Tout comme ta prose à ce sujet ;).
Écrit par : Agnès | 12/06/2008
Écrit par : Ingrid | 13/06/2008
Écrit par : Béatrix | 14/06/2008
C’est fait pour ça aussi, les blogs !!! 🙂
Écrit par : Cécile | 15/06/2008
@ Ingrid : ravie de t’avoir amusée ;o)
@ Beatrix : pour moi, Anna Gavalda est une machine à best-sellers qui (peut-être innocemment) produit en masse des textes très accessibles (écriture simplissime, des situations de la vie courante et des textes ne sollicitant pas particulièrement le lecteur) ensuite extrêmement bien « marketés ». Ouvrir un Gavalda, d’après mon ressenti bien sûr inévitablement subjectif, c’est un peu comme allumer la télé pour regarder une série qui détend mais reste peu stimulante. Autant ça ne me dérange pas particulièrement à la télé, autant j’ai l’impression de perdre mon temps lorsque je pourrais lire quelque chose qui m’apporte plus (par exemple, si je n’aime pas le sujet, l’écriture est agréable ; ou, inverse, si le style est moyen, l’histoire est passionnante). Je ne m’étonne pas du succès de Gavalda : beaucoup de gens ont besoin de s’évader de leur quotidien, notamment lors de leurs longues heures de transport. Et tous n’ont pas l’envie ou l’habitude de lire des textes plus difficiles. Pour quelqu’un qui lit essentiellement pour s’occuper sans être particulièrement intéressé par la lecture en soi, Anna Gavalda apparaît sans doute comme un bon choix et n’est pas difficile à découvrir: pas un trajet en métro sans trouver quelqu’un plongé dans un de ses livres, qui sont partout (y compris dans les kiosques à journaux où elle rivalise avec « Elle » et « Paris Match »). Barbara Cartland a eu un succès immense elle aussi, mais il n’y a pas vraiment de débat quant à la qualité de ses écrits :o)
@ Cécile : merci pour ton mot ! Et oui, les blogs sont aussi faits pour avoir des avis divergents… les avis partagés, enthousiastes ou satisfaits, déçus ou traumatisés au sujet de Gavalda sont après tout une bonne façon d’appréhender son travail.
Écrit par : Lou | 16/06/2008
Je voulais aussi te dire que j’ai lu « Xingu », et que ça m’a même donné envie d’écrire un billet !
Écrit par : Lilly | 17/06/2008
Quand au film ‘Ensemble c’est tout’, je l’ai trouvé bien fade par rapport au livre !
Écrit par : anjelica | 17/06/2008
@ Lilly : ravie d’apprendre ça, et d’autant plus heureuse de te lire à nouveau sur ton blog dont les notes me manquaient !
@ Anjelica : j’ai trouvé le film plaisant, même si j’y suis allée presque contrainte et forcée :o) A vrai dire je ne suis pas fan de la distribution mais je dois reconnaître que les acteurs étaient assez sincères.
Écrit par : Lou | 17/06/2008
Comme on m’avait offert le coffret avec les trois livres actuellement publiés en poche, j’ai persévéré et j’ai lu la moitié de « Ensemble c’est tout », avant de laisser tomber, dégoûtée par tant de fadeur mièvre. Et pourtant, héroïquement, j’ai attaqué « Je l’aimais », avec un léger a priori négatif… et là miracle : je l’ai lu d’une traite avec beaucoup de plaisir ! J’en ai fait une critique sur mon blog tout neuf (quatre billets seulement…), si ça peut te donner envie de lui donner une deuxième chance…
Écrit par : Laurence | 24/06/2008
Écrit par : Lou | 25/06/2008
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