Extrait du « Petit Traité de l’Art culinaire Autrement »
Note de l’auteur : ce plat de mauvais penchants se déguste froid. Particulièrement relevé, il sera plus savoureux suivi de bonbons acidulés en dessert.
Trouver un grand garçon vicieux. Pour cela, nous recommandons une recherche assidue dans les bas fonds des capitales, près des poubelles, dans les escaliers d’une saleté crasse. Les rideaux mouvants d’une fenêtre peuvent servir d’indication lorsque vous cherchez un sujet particulièrement pervers qui rendra votre plat plus coriace.
Prendre 200g de femmes vulnérables. Choisir les éléments les plus jeunes et tendres. Faire mariner jusqu’à inquiétude puis saisir un bon quart d’heure à feu vif.
Ajouter 300g de pulsions incontrôlées, une grande rasade de sadisme et une pincée de pensées morbides. Mélanger le tout et bien secouer.
Farcir de ce mélange le grand garçon vicieux. Ajouter un sachet de barbarie et faire bouillir.
Laisser reposer quelques jours.
C’est ainsi que vous pourrez déguster vos mauvais penchants farcis à l’authentique. Pour une recette plus corsée, se référer à Alice Ferney avec Le Ventre de la Fée
(voir notes explicatives à la fin).
Pourquoi cette recette peu ragoûtante me direz-vous ? Parce que nous sommes loin de l’Alice Ferney de L’Elegance des Veuves. Parce qu’à juste titre, Alice Ferney m’a dédicacé son livre avec ces quelques mots : « l’autre moitié – noire, de mes débuts ! ». Parce qu’ici il n’est pas vraiment question de la fée, mais de son fils Gabriel qui donne libre cours à ses penchants sadiques. Viols à répétition, cous bleutés sous l’effet de ses mains, nécrophilie, obsessions morbides à l’égard de corps éteints, voilà l’univers de ce récit. Après avoir fait connaissance avec la fée, le lecteur suit pas à pas les tribulations mentales de son fils psychopathe. Dans un crescendo qui le prend au dépourvu, le lecteur suivra l’un après l’autre les exactions et crimes de Gabriel. Avec peut-être un jour, une fin…
Si
l’Elégance des Veuves m’a touchée, je pourrais sans doute dire que ce livre-ci m’a dérangée. J’ai pourtant apprécié cette lecture rapide. Le style d’Alice Ferney est toujours aussi agréable. Elle sait intriguer et l’on ne peut quitter Gabriel sans savoir jusqu’où vont le conduire ses premières obsessions et si la fin arrive, quelle forme elle prendra. Portrait intime d’un meurtrier et d’un violeur hanté par une figure maternelle omniprésente, ce huit clos peut mettre mal à l’aise et n’est peut-être pas le livre idéal pour découvrir Alice Ferney, car il pourrait décontenancer bien des lecteurs. Mais pour ceux qui aiment déjà l’écriture et l’art de la narration dont fait preuve cet écrivain,
Le Ventre de la Fée est une découverte intéressante, un récit d’une violence inouïe qui permettra à ceux que l’auteur a déjà séduits de découvrir sa part d’ombre.
Contre-indications : Âmes sensibles s’abstenir.
Commentaires
Écrit par : Gachucha | 05/05/2007
Écrit par : beatrix | 05/05/2007
Donc affaire à suivre…
Par contre, je ne suis pas du tout tentée par « Le ventre de la fée » !!!
Écrit par : Caro[line] | 06/05/2007
Écrit par : Lou | 06/05/2007
Écrit par : Tamara | 07/05/2007
Écrit par : Lou | 08/05/2007
Écrit par : Florinette | 08/05/2007
Écrit par : Lou | 10/05/2007
Ce livre a l’air effectivement très cru et dérangeant, je crois que je découvrirai l’auteur par un autre livre…
Écrit par : Livrovore | 11/05/2007
Écrit par : Lou | 16/05/2007
Écrit par : So | 21/05/2008
Écrit par : Lou | 22/05/2008
Écrit par : Jade | 26/11/2010
Écrit par : Lou | 27/11/2010
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