
C’est avec plaisir que moi et mon blog vous retrouvons après une abstinence peu méritée.
« Wunderbar ! » m’a dit MyLouBook tout à l’heure, tant la perspective d’accueillir une nouvelle critique lui semblait inattendue – voire même totalement improbable.
Depuis le temps, le mécanisme s’est un peu rouillé, mais j’essaierai de faire de mon mieux pour vous présenter en quelques mots La Collection Invisible, nouvelle de Stefan Zweig.
L’histoire : après la guerre, alors qu’une inflation galopante sape l’économie allemande, un antiquaire cherche d’anciens collectionneurs dans le besoin prêts à lui revendre quelques chefs d’œuvre fortement convoités par les nouveaux riches. Ses recherches le poussent sur la trace d’un collectionneur qui, après avoir entretenu avec son père une correspondance minutieuse, a soudain cessé d’écrire voilà soixante ans. Le narrateur rencontre donc l’ancien collectionneur, devenu totalement aveugle. Prié d’admirer sa collection il est discrètement mis en garde par la famille du vieil homme : avec l’inflation, la collection a été entièrement vendue pour des sommes ridicules, afin d’assurer au ménage de quoi subsister durant quelques mois. L’antiquaire se plie alors aux exigences de la famille et fait la joie du vieillard en s’extasiant à ses côtés devant un tas de feuilles vierges sans valeur. La nouvelle s’achève sur le départ de l’antiquaire et la joie débordante du collectionneur, trop honoré d’avoir eu l’occasion de montrer cette collection qui est toute sa vie.
Stefan Zweig était bien loin lorsque j’ai saisi mon recueil pour lire cette nouvelle en vue de mon cours d’allemand (car je l’avoue, je n’ai pas compris la moitié du texte allemand et j’ai finalement déclaré forfait !). J’avais découvert cet auteur au lycée avec La Confusion des Sentiments, puis Le Joueur d’Echecs (à l’étude en Lettres lorsque j’ai passé mon bac). Malgré le peu de souvenirs que j’avais, Stefan Zweig avait laissé dans ma mémoire une empreinte romantique et un sens de la narration sans égal. La Collection Invisible ne dément pas cela.
L’histoire, parfaitement maîtrisée, coule avec un naturel qui rend la lecture particulièrement agréable. Les personnages et le sujet poussent à réfléchir sur ce qu’est l’Art, sur son importance, sur les rapports humains qu’entretient le collectionneur avec ceux qui lui sont proches. Le texte rappelle un contexte social dramatique qui a conduit aux conséquences désastreuses que l’on sait. Il effleure avec pudeur et délicatesse le ressentiment et l’amertume d’Allemands fatigués et désabusés une fois la guerre et l’Alsace Lorraine perdues. En résumé, un beau conte philosophique qui peut servir d’introduction à l’œuvre élégante de Stefan Zweig. Un auteur à recommander à tous ceux qui n’ont pas encore croisé son chemin.
Au fait, savez-vous que Stefan Zweig est presque inconnu en Allemagne (il était Autrichien), tandis qu’Arnold Zweig y est très célèbre – cette fois-ci, un auteur méconnu en France.
Je profite de ce petit retour au pays des livres pour remercier tous ceux qui ont eu la patience de repasser régulièrement par ici !
20 p
Commentaires
C’est ici: http://andyverol.asianfreeforum.com/index.htm
Écrit par : Andy Verol | 12/06/2007
Écrit par : Lou | 12/06/2007
http://dlivresetdchamps.canalblog.com/archives/2007/02/15/4015181.html#comments
Écrit par : BelleSahi | 13/06/2007
J’ai lu en plus de ceux-là, « le joeur d’échecs » et « 24 heures de la vie d’une femme ». Aucun Zweig ne m’a déçu !
Écrit par : BelleSahi | 13/06/2007
Écrit par : Caroline | 13/06/2007
Écrit par : Caroline | 13/06/2007
Je n’ai encore jamais lu Zweig mais :
1/ je savais qu’il était autrichien, étant allée à Vienne,
2/ il est dans mon challenge ABC 2007 que j’ai honteusement laissé de côté depuis un petit moment maintenant…
Écrit par : Caro[line] | 13/06/2007
Caro[line] : le Challenge ABC… pff, ne m’en parle pas !!! 😉 je suis à la rue !!! 🙂
Écrit par : Tamara | 13/06/2007
@ Caroline : le souci c’est que cette nouvelle ne figure que dans des recueils, d’après ce que j’ai pu voir. Mais après tout, lire plusieurs textes de Zweig, ce n’est pas mal non plus ! Et merci, les entretiens se sont bien passés et les postes sont très intéressants :o)
@ Caro[line] et Tamara : je vous parie que je fais pire que vous avec le Challenge ! Je n’ai lu qu’un seul de mes 26 challenges !! J’aurais dû savoir avant que je ne tiendrais pas…
Écrit par : Lou | 13/06/2007
Je n’ai jamais lu Zweig et il va bien falloir que je m’y mette !! Pour une découverte de cet auteur, tu me conseillerais de commencer par lequel de ses romans ?
Ha!Ha!Ha! Le challenge ABC, je n’ai pas voulu le faire parce que je deteste suivre les feuilles de route. Mes lectures se font au grès de mes envies et feeling. Même si c’est une bonne idée que ce challenge, c’est vraiment pas fait pour moi !!
Lou, je te souhaite vraiment de trouver le poste que tu recherches !!
Écrit par : Musky | 14/06/2007
Et pour répondre à ta question, je ne savais pas du tout que Zweig était méconnu ou presque en Allemagne. De cet auteur « le joueur d’échec » est un livre que j’ai beaucoup aimé ! 😉
Écrit par : Florinette | 14/06/2007
Écrit par : Thom | 14/06/2007
Écrit par : lamousmé | 14/06/2007
@ Florinette et Lamousmé : Mr Lou s’est spécialisé en Allemand pour son Abitur (le bac) et il a beau avoir lu une quantité phénoménale d’auteurs germaniques, celui-ci n’en faisait pas partie… il l’a découvert en France ! Ma prof d’allemand a d’ailleurs tenu le même discours lundi (elle s’émerveillait de voir que presque tous les Français le connaissent).
@ Thom : merci !!
Écrit par : Lou | 14/06/2007
Écrit par : Nanne | 16/06/2007
🙁 Mais me voilà de retour sur ton blog que je suis contente de retrouver.
En ce qui concerne le Challenge ABC, je suis complètement larguée! Je n’arrive plus à suivre ma liste! A bientôt pour de nouvelles lectures!
Écrit par : Hilde | 17/06/2007
Écrit par : anjelica | 18/06/2007
@ Hilde : je dois être la plus mauvaise élève du challenge ABC ! Mais ça fait bien plaisir de te retrouver par ici :o)
Écrit par : Lou | 19/06/2007
Écrit par : Lou | 19/06/2007
Écrit par : Bénédicte | 10/03/2010
Écrit par : Lou | 11/03/2010
Écrit par : Bénédicte | 17/03/2010
Écrit par : Lou | 17/03/2010
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