Curieusement, alors que j’apprécie énormément la littérature anglo-saxonne, je lis assez peu d’auteurs irlandais contemporains. Aussi lorsque le blogoclub a proposé une thématique irlandaise pour la lecture du 1er septembre je me suis empressée de farfouiller dans ma PAL pour trouver un livre pouvant convenir – j’essaie de faire sortir de ma bibliothèque des livres qui y prennent la poussière depuis des mois et des années, la situation devient urgente.
Mon choix s’est arrêté sur L’Antarctique de Claire Keegan, auteur dont j’avais lu le plus grand bien sur la blogosphère, révélé par Nuala O’ Faolain, bref, un jeune talent prometteur. Par ailleurs le format me convenait bien puisqu’il s’agit d’un recueil de quinze nouvelles, genre dont je suis friande et qui, je trouve, distingue les grands écrivains des autres car ce format si court est un art bien difficile à manier et nécessite une précision et une habileté toutes particulières.
J’ai ouvert ce recueil sans savoir à quoi m’attendre, si ce n’est que je pensais peut-être retrouver une Irlande contemporaine, plutôt rurale. Première surprise, ces nouvelles n’ont pas toujours l’Irlande pour cadre et nous font notamment voyager outre-Atlantique. Difficile aussi de cerner la période du récit parfois, certains cadres un peu rustiques ou certains modes de vie nous faisant nous imaginer quelques décennies en arrière.
On pourrait difficilement qualifier ces nouvelles de légères. Amours contrariées, infidélités, grossesse imprévue, désirs inavouables, perte d’un proche dans des circonstances tragiques et travail de deuil qui s’ensuit, moment privilégié passé avec un homme qui s’avère être au final un psychopathe ou un meurtrier, les sujets sont pour le moins graves. Traités avec habileté, ils nous emportent néanmoins grâce au travail minutieux de Claire Keegan qui retraduit avec subtilité la psychologie des personnages, leurs désirs enfouis, leurs espoirs, leurs peurs, leurs aspirations et bien souvent, leurs frustrations. Les femmes ont la vie dure dans bien des nouvelles : travail rude, effacement face à l’homme-roi (figure du mari, du père). Claire Keegan ne joue pas non plus la facilité avec les quelques scènes crues qui émaillent ces nouvelles : ni fausse pudeur, ni exhibitionnisme, mais une description claire, factuelle, épurée.
Un auteur que je relirai sans doute avec plaisir et qui me donne également envie de lire davantage d’Irlandais contemporains… une réorganisation de mes bibliothèques s’imposant bientôt, j’en profiterai pour voir ce que j’ai en stock !
Une lecture dans le cadre du blogoclub du mois de septembre organisé par Sylire et Lisa.
Beaucoup d’avis sur Babelio.
215 p
Claire Keegan, L’Antarctique, 1999
Commentaires
Écrit par : sylire | 01/09/2013
Écrit par : Lilly | 01/09/2013
Écrit par : fransoaz | 01/09/2013
@ Lilly : pourtant les nouvelles regorgent de bien belles surprises :o) J’étais persuadée qu’elle écrivait plutôt des textes courts, je serais curieuse de la découvrir à travers un roman.
@ Fransoaz : Ah je vais aller voir ton billet je suis très curieuse d’en savoir plus !
Écrit par : Lou | 01/09/2013
Écrit par : Mrs Figg | 01/09/2013
Écrit par : Lou | 01/09/2013
Écrit par : Hélène | 01/09/2013
Écrit par : Lou | 01/09/2013
Écrit par : Tiphanie | 01/09/2013
Le titre exacte du roman, c’est « Les trois lumières ». Je l’ai lu également (j’ai fait des billets sur les 2 livres sur mon blog si tu veux plus de détails). J’ai préféré le premier car je suis, comme toi, très sensible au genre de la nouvelle !
Écrit par : Mrs Figg | 01/09/2013
@ Mrs Figg : Je commencerai peut-être par le roman pour changer mais je pense bien lire les deux. Pas tout de suite ceci dit, en ce moment j’explore ma PAL :o)
Écrit par : Lou | 01/09/2013
Écrit par : rachel | 02/09/2013
Écrit par : Lou | 02/09/2013
Écrit par : rachel | 02/09/2013
Écrit par : sybille | 02/09/2013
Écrit par : claudialucia ma librairie | 03/09/2013
@ Sybille : tu ne pouvais pas savoir en avance :o)
@ ClaudiaLucia : c’est une littérature que j’ai très envie de découvrir en tout cas !
Écrit par : Lou | 03/09/2013
J’avais beaucoup aimé, c’est une lecture qui ne m’a pas laissée indemne, d’apparence très simple mais bouleversante, sur le long terme… J’avais eu beaucoup de mal à trouver le sommeil en refermant ce très court roman.
J’aime beaucoup la littérature irlandaise qui peut être très forte, difficile, faite de récits très durs, comme de romans très douillets, comme ceux de Kelly ou Binchy.
Je te recommande « Best Love Rosie ».
Tous les ouvrages de O’Faolain, en fait ^^
Et « Un petit coin de Paradis » de Sharon Owens, pour la douilletterie !
PS : super tentant le challenge Halloween… Je laisse mûrir l’envie 😉
Écrit par : Emma | 04/09/2013
Je note ! J’apprécie beaucoup les nouvelles, moi aussi, et je suis sûre que celles-ci vont me plaire, les thèmes et l’approche me tentent beaucoup !
Écrit par : Naïk | 09/09/2013
@ Emma : J’avais lu la moitié de « Best Love Rosie », j’avais eu envie de faire une petite pause et ne l’ai jamais repris mais il faudra que je le relise un jour c’est certain. Je note aussi tes autres références, je connais assez mal les contemporains ou même les auteurs du XXe disons, à part Molly Keane et quelques autres… En tout cas j’ai lu très peu d’auteurs irlandais ayant écrit au cours de ces 20 dernières années. J’irai voir ton billet sur Claire Keegan avec plaisir !
@ Naïk : je trouve dommage que les nouvelles ne séduisent pas un plus large public. Je m’y suis vraiment intéressée tardivement mais j’ai découvert de véritables pépites, notamment des nouvelles classiques particulièrement habiles.
Écrit par : Lou | 23/09/2013
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