Who must be my lucky star ?

Prix_Landerneau_1.jpgAujourd’hui, vendredi, c’est le jour de la remise des prix ! (quel alignement superbe de rimes navrantes !)

Papillon demandait il y a deux jours (avec raison) : “A quand la publication de TON prix Landerneau ? ». Avec un peu de retard sur le timing que je m’étais fixé, voilà enfin le billet qui consacrera louesquement le livre qui m’a le plus marquée.

Avant cela, à mon tour de remercier de nouveau Elodie Giraud et les organisateurs du Prix Landerneau d’avoir partagé la sélection avec quelques petits chanceux de la blogosphère et de m’avoir fait ainsi découvrir huit romans que je n’aurais sans doute pas ouverts par moi-même pour la plupart. Une opération marketing qui a, je trouve, débouché sur un chassé-croisé de billets sincères aux conclusions parfois opposées. J’ai beaucoup aimé participer à cet échange en découvrant parfois d’un œil amusé, intrigué, curieux les billets portant un autre regard sur des lectures qui m’avaient plu ou pas.

N’ayant pas accès à Internet au moment où je prépare ma note, je ne peux pas faire référence à toutes les conclusions des autres blogueurs, ne me souvenant que de quelques-unes (désolée !). Je me souviens que La Main de Dieu a été l’élu d’une, si ce n’est deux blogueuses. Il me semble que Papillon s’est laissée séduire par l’histoire d’un papy en cavale de Joseph Bialot. Caro[line] a craqué sur Antoine Laurain Fume et Tue. Enfin Anne a dit « oui » à Et mon cœur transparent… me serais-je trompée ? Bien sûr je cite là à peine la moitié des blogueurs participants (même moins); n’hésitez pas à intervenir pour renvoyer vers votre propre choix (et mille excuses pour ce rappel involontairement tronqué).

Après moult hésitations, j’ai décidé de procéder par élimination pour élaborer mon « top 3 » 100% personnel.

 

Sans hésitation, j’ai écarté La Main de Dieu et Le Jour où Albert Einstein s’est échappé. Il s’agit des deux lectures les plus pénibles pour moi et, là où il n’y a pas de plaisir, il n’y a pas de regrets. Dans le cas de Yasmine Char, malgré certaines qualités, je n’ai pas été du tout sensible à l’écriture glaciale ; j’ai trouvé que le roman tournait en rond, me suis tout de même remarquablement ennuyée et aujourd’hui, peu de temps après, il ne me reste déjà plus grand-chose de ma lecture. Joseph Bialot a écrit un roman extrêmement chargé ; le ton vindicatif et le vocabulaire choisi par le narrateur m’ont fait prendre beaucoup de distance au départ. L’intérêt est venu ensuite, mais le plaisir a été absent trop longtemps pour que ce livre fasse partie de mes favoris.

 

Sur les six restants, j’ai également renoncé à Nous vieillirons ensemble et Fume et Tue. Tous deux m’ont fait passer un très bon moment. Voilà d’excellents romans de détente, par exemple parfaits pour la plage. L’écriture n’est pas du tout désagréable et l’histoire est sympathique (pleine d’humour dans le cas d’Antoine Laurain) mais pour moi cela ne va pas plus loin. Si je les recommande avec enthousiasme autour de moi, je n’ai pas vraiment eu de révélation avec ces romans qui, comme le disait Pascal à propos d’un autre livre de la sélection, ne sont ni des chefs-d’œuvre ni des abominations (ou des romans de gare, au choix). Cela ne m’empêchera pas de lire à nouveau ces deux auteurs : un petit roman léger et bien sympathique à l’occasion ne fait jamais de mal !

 

J’ai beaucoup hésité quant à la 3e marche de mon petit podium personnel. Avec beaucoup de réserves, j’ai mis de côté Le Théorème d’Almodovar. L’un d’entre vous avait parlé à son sujet de roman « expérimental » ; à mon sens, c’est justement cet aspect qui fait tout son intérêt… mais qui rend la lecture moins plaisante. J’ai trouvé ce livre très original (comment pourrait-on dire le contraire ?) ; il se démarque sans aucun doute de la sélection, frôlant parfois l’essai, explorant une voie étonnante, désarçonnante. Un texte qui gagne à être connu mais plus intriguant que véritablement agréable. Dommage que le plaisir n’ait pas toujours accompagné chez moi la curiosité.

 

D’où le résultat suivant :

 

Number 3 : Michèle Halberstadt, L’incroyable histoire de Mademoiselle Paradis.

Parce que si ce livre ne m’a laissé au final que des souvenirs un peu flous et des impressions assez vagues, c’est un de ceux que j’ai pris le plus de plaisir à lire, sans pour autant regretter le style un peu facile. On se laisse bercer avec délice dans un nouvel univers sensoriel et si la psychologie des personnages aurait peut-être été servie par plus de développements, j’en garde un excellent souvenir.

 

Number 2 : Claire Wolniewicz, Le Temps d’une Chute.

Parce que j’ai également trouvé le style plus élégant tout en dévorant ce roman dont les contours et l’histoire m’ont vraiment plu. Un excellent moment passé dans l’univers de la mode, de Dior, YSL, Jean-Paul Gaultier, Issey Miyake et Madeleine Delisle, grâce au rythme des collections décrites avec poésie et analysées par un esprit engagé !

 

Number 1 : Véronique Ovaldé, Et mon cœur transparent.

Sans doute pas le style le plus pur, le plus élégant a priori. Et pourtant, j’ai aimé la simplicité de l’écriture d’Ovaldé, qui arrive à emboîter dialogues et pensées à la narration avec beaucoup de naturel, grâce à de simples jeux de ponctuation et un enchaînement étonnant. Les mots filent à toute allure, l’effet est surprenant et si ce livre ne fait pas l’unanimité, il ressort pour moi de la sélection par son audace et son travail de la langue. Ajoutons à cela un univers réel parsemé d’éléments absurdes à la Boris Vian, et voilà le livre qui a su me toucher, m’amuser et qui ne laisse en aucun cas indifférent. Parce que je n’aime pas toujours les audaces grammaticales et que je succombe rarement à leur résultat dérangeant, je suis époustouflée par Et mon cœur transparent qui cette fois-ci est parvenu à me toucher.

 

Et voilà pour mon dernier billet sur le prix Landerneau (le 10e tout de même) !

Commentaires

Tu as fais un doublon de ce billet je pense 🙂

Écrit par : Lene | 06/09/2008

Lene, c’est le bonheur d’en avoir fini avec le Prix ! 😉
Ton classement est presque étonnant, mais il me plaît bien; mettre Mlle Paradis sur le podium, c’est un peu « laisser une chance » aux romans qui sont là aussi pour nous détendre, nous divertir, qui, sans pour autant transcender nos vies de lecteurs, nous apportent un petit quelque chose à un moment donné.
(je renie déjà ce commentaire, rien qu’en l’écrivant, je sens que c’est foireux)
Chouette aventure que celle-là, et quel plaisir, n’est-ce pas, d’être contactée pour lire tout ça ! 🙂

Écrit par : erzébeth | 06/09/2008

Chouette ! Deux billets pour le prix d’un !

Sinon, je suis surprise par ton number one. Je ne l’ai pas lu, mais ça me surprend que Fashion et toi ayiez des avis aussi différents sur ce roman.

Écrit par : Lilly | 06/09/2008

Il semble évident que nos avis sont à l’opposé l’un de l’autre… et j’aime la différence !

Le style que tu as aimé, je l’ai trouvé déplacé et inutile !

Écrit par : Michel | 06/09/2008

@ Lene : en effet, je pense plutôt à un bug mais quoi qu’il en soit, c’est réparé !:)

@ Erzébeth : :PPP (j’adore ta réponse à Lene:)) Quant à Mlle Paradis, ça a été une de mes premières lectures, sur le coup un immense plaisir et au moment de faire mon classement, j’ai trouvé que ce livre gardait un charme et un style agréables qui en faisaient tout de même un de mes préférés !

@ Lilly : c’est vrai que souvent Fashion et moi avons des avis plus semblables sur nos lectures communes (sauf il me semble « un été prodigue » qu’elle a adoré et qui m’a remarquablement ennuyée). Comme je le disais en réponse aux commentaires de mon billet sur Ovaldé, j’ai aimé son audace et si cette fois les libertés prises avec le français ne m’ont pas gênée, c’est dans doute dû à la part de subjectivité qui entre dans chaque lecture. Un drôle de roman mais je suis contente qu’il ait fait couler autant d’encre en bien comme en mal !

@ Michel : beaucoup de critiques d’Ovaldé en effet… mais comme toi je trouve plus intéressant d’avoir eu des avis divergents. Au moins ça évite la redite entre les billets et ça permet de vraiment échanger.

Écrit par : Lou | 06/09/2008

j’ai tellement peu aimé « et mon coeur transparent » que je ne sais plus trop de quoi il parle et que j’ai eu du mal à faire un billet dessus que je n’ai pas encore publié…

Écrit par : Thaïs | 06/09/2008

Comme je suis une fan d’Ovaldé, je me suis retenue de la mettre en premier 😉
Le côté expérimental de « le théorème d’Almodovar » m’a vraiment glacée et ce roman a été ma lecture la plus pénible.
Ton podium est très original et très bien argumenté 😀
Et ton billet d’un humour bien agréable.

Écrit par : katell | 06/09/2008

Voilà un podium diamétralement à l’opposé du mien! :))) Si on était un vrai jury, on serait encore dans les délibérations… :))) Outre le fait que j’ai vraiment détesté le bouquin d’Ovaldé (comme ça m’arrive rarement), je trouve les deux autres purement anecdotiques et je les ai déjà oubliés, exactement comme toi avec « Fume et tue » et « Nous vieillirons ensemble », que je trouve plus aboutis, tant sur le fond que sur la forme… Bref, pour une fois, il semblerait que nos avis soient diamétralement et totalement opposés! What a shock! :))

Écrit par : fashion | 07/09/2008

un billet didactique régalant! j’aime bien tes explications..!!! ca donne envie d’en savoir plus!

Écrit par : choupynette | 07/09/2008

Ton choix me ravie ;-D

Écrit par : Anne | 07/09/2008

Je n’ai pas lu ce livre mais j’ai l’impression que tu as fait un très bon choix !

Écrit par : Alice | 07/09/2008

Je n’ai pas fait de podium, mais une chose est sure, mon top 3 serait totalement différent du tien ! Impossible de ne pas avoir « La main de dieu », « Nous vieillirons ensemble » et « Fume et tue » dans mon tiercé final ! Et je l’avoue, je ne comprends vraiment pas l’enthousiasme pour Ovaldé… Le mystère des goûts et des couleurs ! 😉

Écrit par : Caro[line] | 08/09/2008

@ tous : réponses à venir rapidement, pour l’instant je copie-colle vos commentaires sur word pour les lire en dehors du café Internet, panne de monnaie oblige !:o)

Écrit par : Lou | 10/09/2008

j’ai lu ce roman pendant mes vacances d’été, et je l’ai bien aimé. Il est sensible et le personnage qu’il présente m’était inconnu.
Il fait partie de mes lectures « plaisir » de l’été.

Écrit par : sylvie | 12/09/2008

@ Thaïs : je serais cela dit très curieuse de lire ton billet, j’adore les avis contradictoires !

@ Katell : ouf ! Je ne suis pas la seule à vraiment apprécier Ovaldé (Anne aussi fait partie des quelques converties:o))… quant à mon podium, j’ai essayé de le faire le plus sincèrement possible tout en sachant qu’il détonnait un peu :p

@ Fashion : Indeed, how shocking ! J’avoue que j’étais moi aussi étonnée d’avoir un avis diamétralement opposé au tien, ce qui m’a au final amusée, vu que les différences se confirmaient au fil des lectures :o)

@ Choupynette : merci, le terme régalant me va droit au coeur (si ce n’est aux papilles) !

@ Anne : je n’en doute pas !

@ Alice : disons que j’ai fait un choix très personnel mais sans trop d’hésitations :p

@ Caro[line] : je ne parlerais pas d’enthousiasme au sujet d’Ovaldé tant elle soulève la polémique… et tant mieux ! Encore un podium très différent mais c’est ça qui fait la richesse de nos échanges, non ?:o)

@ Sylvie : et le plaisir est un élément essentiel de la lecture !

Écrit par : Lou | 13/09/2008

Ce que j’aime dans ce message c’est le soin que tu mets pour argumenter tes choix… Si bien que les écartés du podium font parfois autant sinon plus envie que ton tiercé final. 🙂

Écrit par : Cécile de Quoide9 | 14/09/2008

@ Cécile de Quoide9 : c’était un peu le but recherché:o) Par exemple « Fume et tue », que je n’ai pas mis dans mon tiercé gagnant, est vraiment un roman très sympa qui fait passer un excellent moment.

Écrit par : Lou | 17/09/2008

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