24/12/2012
Love actually, un petit bonbon de Noël
Je sais que ce n'est pas très chic d'avouer ce genre de faiblesses, mais en période de Noël je suis toujours tentée de revoir Love Actually. C'est un film que j'associe à l'époque où je vivais en Espagne et me rendais chaque semaine au Yelmo Cineplex Ideal voir des films en VO pour trois fois rien, ce qui n'était pas toujours évident là-bas à l'époque. Je garde un souvenir ému de mon séjour là-bas, de cet endroit en particulier, des amis que j'y retrouvais. A Noël j'y avais vu Love Actually que j'avais adoré, à la suite de quoi j'avais acheté la BO, puis le DVD (j'avais oublié que ça datait de cette époque mais je vois que je peux aussi voir le film en castillan). Bref, quand le film a été rediffusé récemment j'ai réussi à convaincre Mr Lou de le voir – sur le DVD car, quelle horreur, la plupart des films diffusés sur les principales chaînes françaises ne sont pas disponibles en VO (et un film British en français, de surcroit en présence de Hugh Grant et Colin Firth, ce n'est pas possible !).
Pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu, Love Actually met en scène plusieurs histoires d'amour et d'amitié qui toutes se croisent et se recoupent à la fin. Daniel (Liam Neeson) vient de perdre son épouse mais tente de remonter le moral à son beau-fils Sam, fou amoureux d'une fille à l'école. David (Hugh Grant) vient de se faire élire Premier Ministre et s'éprend d'une employée du 10 Downing Street – accessoirement il fait une chorégraphie digne de « Saturday Night Fever », on ne le sent pas tout à fait en phase avec son nouveau statut de ministre. Jamie (Colin Firth) vient de découvrir que sa petite amie le trompait et se rend dans le sud de la France pour écrire un nouveau thriller : c'est là qu'il tombe amoureux de sa femme de ménage, Aurelia, mais malheureusement ils ne parlent pas la même langue et il lui faudra se mettre au portugais ; Mark est amoureux de la femme de son meilleur ami (Keira Knightley, la femme, je vous rassure – par contre j'ai décidément du mal avec cette actrice, même si ce genre de film lui va assez bien) ;
Sarah se décide à tenter sa chance avec son collègue Karl mais leur histoire est bien mal partie ; Harry (Alan Rickman) se laisse séduire par sa secrétaire Mia mais sa femme Karen (Emma Thomson) s'en aperçoit ; un couple très timide se rencontre sur le tournage d'un film érotique; quant à Billy (l'excellent Bill Nighy), il joue les rock stars sur le retour et chante « Christmas is all around », une daube complètement assumée.
C'est fort mélodramatique et ce n'est pas crédible pour un sou. Par exemple tout le monde finit dans un aéroport à la fin, mais bien sûr ; les contrôles de sécurité n'existent pas ; à Marseille, Jamie se fait suivre par tout le quartier après que la soeur de sa dulcinée ait dit à tout le monde qu'il veut acheter Aurelia (à noter que dans ce film aussi Colin arrive à sauter dans un étang, des fois je me dis qu'il doit regretter la scène de la chemise mouillée dans Pride and prejudice) ; le Premier Ministre fait du porte à porte dans un quartier populaire pour retrouver sa moitié et accepte de jouer les petits chanteurs de Noël... je continue ?
Mais c'est aussi souvent très drôle (et même Mr Lou s'est amusé après avoir poussé des soupirs à rendre l'âme quand j'ai voulu voir ce film). Le casting est assez impressionnant. L'esprit de Noël est là... et que voulez-vous, je dois avoir un petit côté romantique car j'ai toujours la pêche après l'avoir vu. Alors oui, autant je lis rarement des bluettes et les apprécie à dose homéopathique seulement, autant j'ai un coeur d’artichaut lorsqu'il s'agit de cinéma.
Merry Christmas !
Et c'est l'occasion pour moi d'utiliser pour la première fois mon logo personnalisé rien que pour moi de POM POM GIRL OFFICIELLE du challenge I Love London de mes copines Titine et Maggie. J'adore !
Je participe aussi (of course) au challenge Colin Firth organisé par Emilie de The Lost Art of Keeping Secrets.
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28/02/2011
Oscars 2011
Evidemment je n'ai pas pu résister ! Un Oscar bien mérité (et un discours de remerciement highly British). Congratulations !
22:38 Publié dans Film & série | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : colin firth, le discours d'un roi | Facebook | |
06/02/2011
Your first wartime speech
Ceux qui me connaissent un peu se doutent bien que je me suis empressée d'aller voir Le Discours d'un Roi cette semaine (bien entendu essentiellement en raison de la présence d'Helena Bonham Carter). Cela faisait au moins un mois que la moitié des bus parisiens promenaient partout l'affiche que l'on retrouvait également dans nombre de métros, déclinée dans des tons jaunes, bleus, rouges et blancs. En résumé, il aurait fallu une série de circonstances particulièrement étonnante pour que le passant lambda ne soit pas informé de la sortie de ce film.
Un film qui par ailleurs a été largement récompensé aux Golden Globes. A commencer par Colin Firth qui a raflé deux récompenses : Golden Globe du meilleur acteur et de la meilleure performance d'ensemble.
Une récompense à mon sens bien méritée, mais il est vrai qu'en la matière je suis assez peu objective.
Poursuivons avec les récompenses. Le film est également nominé 12 fois aux prochains Oscars. Colin Firth est de nouveau nominé meilleur acteur ; de même que Helena Bonham Carter et Geoffrey Rush pour les seconds rôles. Dommage d'ailleurs pour Geoffrey Rush actuellement un peu éclipsé par Colin Firth (qui fait beaucoup parler de lui), car les deux rôles sont à mon avis aussi importants l'un que l'autre.
Il est question dans ce film du Duc d'York, futur Georges VI (et père d'Elisabeth II), qui se trouve logiquement amené à intervenir régulièrement en public mais qui bégaie depuis son enfance et n'a jamais rencontré de spécialiste à même de l'aider à surmonter ce problème. Sa femme lui fait rencontrer un certain Logue, dont les méthodes peu orthodoxes ont semble-t-il souvent porté leurs fruits.
Si les problèmes d'élocution du roi servent de fil conducteur à l'histoire, la thérapie qu'il suit n'est pas le seul sujet abordé. La monarchie, le protocole, les obligations constituent bien entendu la toile de fond. Le portrait qui est fait du roi est celui d'un homme droit, courageux mais traumatisé dans son enfance par une éducation extrêmement sévère et qui, de fait, souffre profondément depuis en raison des situations embarrassantes qu'il vit régulièrement mais aussi du regard dur que portent sur lui son père et son frère aîné. Lorsque son frère décide d'abdiquer afin d'épouser une Américaine deux fois divorcée, le futur Georges VI doit faire face à des responsabilités écrasantes : non seulement celles d'un monarque, déjà suffisamment pesantes par nature, mais aussi celles d'un roi en temps de guerre, puisque l'Angleterre ne tarde pas à entrer en guerre contre l'Allemagne.
Le Discours d'un roi est aussi l'histoire d'une amitié peu conventionnelle, celle d'un roi avec un de ses sujets (d'origine modeste et australien qui plus est). Logue est une forte personnalité et contraint le roi à suivre sa thérapie dans son cabinet à l'instar des autres patients ; il lui impose ses méthodes étonnantes, l'appelle Bertie et lui demande de l'appeler Lionel de façon à détendre l'atmosphère, ce qui n'est d'abord pas au goût du futur Georges VI qui fait remarquer la première fois à Logue que celui-ci n'est visiblement pas habitué à fréquenter la noblesse. Petit à petit, Logue gagne la confiance de son patient et s'instaure entre eux une belle amitié.
A noter pour les inconditionnels de la série Pride and Prejudice de la BBC deux guest stars parmi les acteurs : Jennifer Ehle, qui joue à la perfection l'épouse de Logue (et que personnellement j'aurais jugée tout aussi parfaite pour incarner l'épouse du roi - mais il fallait sans doute des têtes d'affiche plus connues pour ce film qui se veut tout de même grand public), ainsi que David Bamber, le Mr Collins de la série qui ici fait passer un casting à Logue, acteur amateur.
Au final, un film plus abordable que A Single Man (autre film qui a fait beaucoup parler de Colin Firth l'an dernier), mais qui, malgré quelques facilités (séquences émotion, allegro et sourires émus) est à mon avis un très bon film, servi par un casting irréprochable.
Alors que je venais de voir ce film j'ai repensé à ces phrases tirées d'une de mes lectures en cours : "Elle le trahit à chaque bégaiement. Dans sa tête remue un noeud de serpents, dont dardent, pêle-mêle, les langues gluantes. Un garrot lui enserre le cou." (Kveta Legatova, Ceux de Zelary, 2001 pour l'édition originale, 2010 pour l'édition française).
Le Discours d'un roi, un film de Tom Hooper, 2011 (sortie française)
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01/08/2010
Lecture commune - Nick Hornby
Quand Pickwick et moi avons lancé l'idée d'une lecture commune autour de Nick Hornby, je me suis dit « chouette ! Ça me permettra de lire enfin ceux qui attendent dans ma bibliothèque depuis une éternité ». Manque de bol, pour ceux qui ne l'auraient pas remarqué (ou pour ceux qui auraient simplement constaté que mes sursauts cybernétiques se faisaient un peu plus rares depuis quelques mois), j'ai déménagé récemment (ou comment je suis devenue une SDF provisoire, mais c'est une autre histoire). Oui je sais, je vous raconte ma vie et avec tout ça, je n'ai toujours rien dit à propos de ma lecture. Mais j'arrive (enfin) au bout de mon propos : la mise en carton frénétique a causé quelques pertes et tracas, à commencer par mes romans de Nick Hornby qui attendent sagement que j'aie retrouvé un logement pour regagner leur étagère. Dans la bataille, j'ai tout de même sauvé Speaking with the Angel, qui n'est pas un roman mais une série de nouvelles édité par Nick Hornby, dont la seule nouvelle côtoie notamment les textes d'Helen Fielding, Zadie Smith, Melissa Bank, Irvine Welsh ou Colin Firth (oui oui, celui-là même).

Ce recueil a été édité dans un but caritatif, au profit d'une école pour enfants autistes – Nick Hornby expliquant dans son introduction que son propre fils est autiste et que la Grande-Bretagne ne propose pas de structures adéquates pour les enfants autistes.
Et le contenu ? Les histoires sont écrites à la première personne mais sont très différentes les unes des autres au-delà de ça. Une femme sortant avec un garçon plus jeune qu'elle se sent décalée et vieille à une fête ; une vieille femme affalée sur le sol pense à sa fille si raisonnable, à la vie bien plus rangée que la sienne ; un homme faisant la crise de la quarantaine a une révélation en trouvant un rat mort chez lui, un rat qui vient introduire l'incertain et le sauvage dans son quotidien ; un petit garçon qui adore les histoires de sa grand-mère cherche à connaître la fin de celle qu'elle lui racontait avant de faire une attaque ; une femme responsable de la cantine d'une prison évoque le dernier repas des condamnés à mort ; un responsable de la sécurité doit surveiller un tableau représentant le Christ et fait à partir de petites photos de seins... voilà qui fait rapidement le tour de la plupart des sujets abordés.
Ce recueil est ma foi très inégal et beaucoup moins addictif que les deux Nick Hornby que j'ai déjà lus (Haute Fidélité et A long way down). Ceci dit, je pense que la forme a beaucoup joué : j'aime les phrases soignées, les tournures un peu poétiques et, même si je peux tout à fait apprécier pour leur contenu des livres dont le style n'a rien de particulier, je m'ennuie en général un peu quand je lis un texte écrit en s'approchant d'un langage parlé un peu basique, avec ses contractions, ses « m'enfin » etc. Comme on retrouve ce principe dans l'ensemble des nouvelles (enfin pour être honnête il m'en reste encore deux à lire ce soir mais je n'aurai pas le temps de faire mon billet après comme je pars ce week-end), j'ai trouvé la forme un peu fatigante à la longue.
Sur le fond, la plupart des récits m'ont intéressée, certains mettant parfois quelques pages pour prendre leur essor mais réussissant finalement à prendre le lecteur au dépourvu. Quelques récits sont assez addictifs et donnent à penser (en même temps, il y a beaucoup de crises de la trentaine, de la quarantaine and so on and so forth). Au final mon texte préféré est peut-être celui de Nick Hornby, qui m'a fait penser à Antoine Laurain avec Fume et tue pour son évocation de l'art contemporain. Pour l'artiste de sa nouvelle, l'art ne tient pas tant à l'objet en soi qu'à la réaction qu'il provoque, son œuvre suivant une logique assez en vogue maintenant dans le milieu artistique mais dont l'expression me laisse parfois dubitative.
En somme, à recommander aux fans de Colin Firth (et il y en a !) et à ceux de Nick Hornby (en dernier recours après la lecture de ses romans). Sympathique, mais pas vraiment indispensable, et beaucoup moins récréatif que les romans de Hornby.
PS : j'actualiserai les liens vers vos billets à mon retour en début de semaine.
233 p
Nick Hornby, Speaking with the angel, 2000
Les livres lus dans le cadre de cette lecture commune :
Bonté mode d'emploi : La Nymphette
Carton Jaune : Rachel
High Fidelity : Choupynette
Juliet, Naked : DF, Kikine, Pickwick
Speaking with the Angel : Lou

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09/06/2010
Et une vodka noix de pécan, une !
Emma m'a offert une petite vodka noix de pécan, histoire de décompresser en fin de journée ! En fait ça se présente sous la forme d'un tag à refiler aux heureux volontaires (gnark gnark gnark), même pas au fond d'un petit verre. Pff !
Signe particulier : je possède tous les Jane Austen en trois exemplaires, à l'exception de "Sense & Sensibility" que je n'ai que deux fois (après ça, certains diront que je ne suis pas raisonnable !). Ce n'était pas voulu à l'origine, mais je peux me faire des kits de survie finalement !
Mauvais souvenir : le jour où j'ai voulu m'attaquer à Madame Bovary, lors de mes premiers pas dans la littérature française du XIXe (ce qui m'a malheureusement détournée de mon but premier, après un traumatisme sévère). A la demande de Maggie, je me confesse enfin : j'ai tenté de venir à bout de Madame Bovary trois fois, avec des sauts de page dantesques et une version karaoké de ma lecture, sur une interprétation de moi-même, histoire de rester concentrée. De mauvais souvenirs à surmonter !
Défauts : détester récupérer des livres prêtés abîmés, sachant que je fais très attention à mes livres, surtout quand il s'agit d'auteurs ou de sujets que j'affectionne particulièrement. J'ai déjà failli défaillir en prêtant un livre à quelqu'un et en voyant cette personne casser la tranche de mon livre presque neuf dès prise en main. En même temps, quand on me prête un livre je veille à le rendre dans le même état que celui dans lequel je l'ai trouvé... Ah oui et la manie des post-its... assez souvent j'utilise des post-its pour retrouver certains passages, et ils figurent en abandondance dans certains livres !
Films bonne mine : ... ou séries ! Bridget Jones, la plupart des adaptations des livres classiques britanniques (dont North and South et Pride and Prejudice de 1995!), Mamma Mia, Ghostbusters (mon film culte, j'ai vu le premier 21 fois et le deuxième 16 fois entre le CM1 et le CM2) et maintenant Buffy...
Souvenirs d'enfance : la découverte de la comtesse de Ségur grâce à ma mère, dont il restait d'ailleurs un ou deux livres chez ma grand-mère au grenier ; les séances en librairie avec mon père, le samedi ou pendant les vacances dans une librairie pour enfants pleine de charme au fond d'une cour pavée... et beaucoup de lectures, à commencer par Les quatre fille du docteur March (mais il y en avait tellement d'autres !).


23:24 Publié dans Tags | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : jane austen, buffy, colin firth, blablabla | Facebook | |
09/03/2010
Au programme : Colin Firth, Londres et de la musique !
Parmi les dernières sorties cinéma, deux films très attendus sur lesquels je me suis précipitée récemment. Évidemment, A Single Man avec Colin Firth et un casting du reste irréprochable. Le spectateur suit pendant une journée un professeur de lettres sur le point de se suicider. Après seize ans de vie commune, George a perdu son compagnon dans un accident de voiture et tente de sauver les apparences depuis huit mois. Entre retours en arrière et vie quotidienne, le tout dans un cadre très 70's, ce film tient davantage du cinéma d'auteur que du blockbuster (et ça fait du bien !). Le grain rappelle les films des années 70, avec de nombreuses scènes très esthétiques appuyant avec justesse l'introspection à laquelle se livre George à l'approche de son suicide. Le tout servi par une bande originale puissante à se procurer immédiatement. Bref, un film à découvrir et pour les amateurs de Colin Firth, un rôle d'un nouveau genre dans lequel il excelle. A noter enfin la prestation de Julianne Moore, excellente en meilleure amie aux allures de Holly Golightly.

A Single Man, un film de Tom Ford, 2010*
* Apparemment produit en 2008
Autre film qui me tentait terriblement pour avoir vu sa bande-annonce irrésistible ! An Education était un film excessivement prometteur, avec son cadre très britannique, ses passages pleins d'humour, une bande-annonce sympathique et l'histoire de Jenny, jeune lycéenne brillante qui rencontre un homme bien plus mûr qui risque de bouleverser sa vie. La bande-annonce est un concentré des meilleurs extraits du film (ou presque) et donne une excellente idée de l'esprit qui y règne. Je me suis ré-ga-lée : les acteurs sont brillants, le scénario dense et bien rythmé, l'histoire racontée avec légéreté montre aussi l'étroitesse d'esprit des années 60 et soulève des questions intéressantes. Ajoutons à cela l'amour de Jenny pour la France et voilà la petite Frenchie amoureuse de l'Angleterre que je suis au comble du bonheur ! Un pur bonheur, notamment dû à la fraîcheur de l'actrice principale et à l'excellent jeu de son charmant tombeur. Un unique bémol, une énorme frustration : la chute, qui m'a laissée pantoise après un film tout bonnement excellent. La fin est convenue, banale et moralisatrice... dommage que le tout ne se soit pas achevé sur une dernière scène un brin impertinente !







19:13 Publié dans Film & série | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : colin firth, a single man, an education, gainsbourg, coco chanel & igor stravinsky | Facebook | |
22/06/2009
From this day you must be a stranger to one of your parents
Voilà une chronique que je repousse depuis des mois (ce n'est pas une mince affaire !) mais, après avoir l'avoir vue trois fois cette année, je me suis enfin décidée à vous parler de l'adaptation de Pride and Prejudice par la BBC en 1995.
Cette mini-série a peut-être un peu vieilli, tout comme Emma filmé l'année suivante pour ITV ; mais, si les couleurs sont certainement plus ternes que celles du film de 2005, si les plans purement esthétiques sont absents et que cette série n'offrirait sans doute qu'un moment de divertissement aux cinéphiles non-janéites, c'est de loin mon adaptation austenienne favorite. Il s'agit d'une adaptation extrêmement fidèle à l'esprit du livre ; et même plus encore, hormis quelques détails, c'est pour moi une transcription parfaite à l'écran d'un roman riche auquel il est très difficile de rendre justice (comme le dit très bien Isil, c'est presque une « mise en images » du livre). Mais soyons fous, amis austeniens, et revenons sur l'excellent casting de cette série désormais culte.






Mr Bingley fait partie de mes personnages préférés, avec sa coiffure aussi amusante que son air perpétuellement ahuri. Dans le making of, l'acteur raconte que le réalisateur passait son temps à lui demander de sourire, tandis qu'il avait déjà l'impression de ne faire que ça. Ses quelques mouvements de sourcils en période de crise (impolitesses de Darcy ou de Mrs Bennet notamment, sans parler de l'excellente scène où Kitty demande à sa mère : «why do you keep winking at me ? ») me le rendent particulièrement sympathique. L'actrice de Jane Bennet est pour moi un choix assez surprenant. Je lui trouve un air un peu bovin, même si le but est sans doute d'exprimer la douceur et le caractère réservé de ce personnage généreux...

Très mal assorti dans le livre, le couple Bennet est assez crédible à l'écran. Mrs Bennet est parfois irritante avec son goût immodéré pour les cris suraigus frisant l'ultrason mais elle est plutôt amusante la plupart du temps.
Quant à Mr Bennet, Benjamin Whitrow est pour moi son meilleur interprète si on le compare à celui du film de Joe Wright (pour moi un peu trop croulant tout de même, même si habituellement j'aime bien l'acteur) ou de Lost in Austen. Voilà un Mr Bennet plein d'humour qui donne à ses répliques ironiques beaucoup de naturel, les glissant avec un air bonhomme très approprié. Le ton choisi pour dire à Elizabeth « Read on » lorsqu'elle découvre la lettre de son oncle suite à la fuite de Lydia est un bon exemple de la performance de Whitrow dans ce rôle.


Tout comme Jane, Caroline Bingley n'a pas été épargnée par le coiffeur de l'équipe, avec les immondes boucles très frisées qui encadrent son visage. Mis à part ce détail physique, l'actrice joue à merveille les langues de vipère. Les Hurst sont assez transparents, mais j'ajouterais, de même que dans le roman. J'avoue un petit faible pour les scènes d'ivrognerie en compagnie de Mr Hurst.

Mr Collins est répugnant mais rend tout à fait le caractère fourbe, obséquieux et profondément stupide du personnage. Ceci dit, dans le making of, l'acteur s'exprime à peu près de la même manière. Et là, c'est vraiment flippant.





Wickam est moins séduisant que dans Lost in Austen ou le film de 2005. Son jeu n'est pas passionnant mais il faut dire que je trouve le personnage un peu falot de manière générale (tout comme Willoughby, le jeune premier de Sense and Sensibility). Quant au colonel Fitzwilliam, je suis étonnée qu'aucune janéite ne le cite parmi les meilleurs partis austeniens.





Le reste du casting est globalement aussi bien choisi, si on pardonne à Mr Gardiner le sourire figé qui ne le quitte presque jamais et si on oublie la légère tendance de Lydia à ouvrir la bouche trop longtemps, à rester les bras ballants ou à réagir trop vite dans certaines scènes. En général je lui trouve une spontanéité et une fraîcheur d'ailleurs vaguement copiées par la version de 2005. Il me semble aussi
que l'accent mis sur l'intérêt de Mary pour Mr Collins est un parti pris intéressant, servi par des regards et des échanges discrets, souvent au second plan de scènes importantes (comme la danse d'Elizabeth et de Mr Darcy). Petite question: ne trouvez-vous pas un petit air de ressemblance entre les portraits de Jane Austen et Mrs Gardiner ?

Outre le casting, pourquoi cette version me plaît-elle autant ? Le scénario d'abord, suivant donc de près le roman, avec quelques scènes ajoutées qui ne me paraissent pas incohérentes (Lydia en tenue légère ou encore le fameux plongeon de Mr Darcy dans l'étang), à l'exception de deux regards à mon avis trop appuyés d'Elizabeth à Mr Darcy (lorsqu'elle est près de Georgiana au pianoforte et le moment où elle se retourne nettement dans la voiture qu'elle partage avec les Gardiner en quittant Pemberley ; ces deux scènes durent un peu trop longtemps).
De même, la façon de mettre en scène les différences sociales entre les Bennet, les Lucas, les Collins et leurs plus riches voisins sans pour autant trop exagérer. Par exemple avec le choix de robes à imprimés pour les soeurs Bennet et de plumes et de soie pour les soeurs de Bingley. Les nuances entre les familles les plus proches sont aussi assez bien vues (les De Bourgh ou les soeurs Bingley font étalage de leur fortune dans les vêtements ou la décoration, tandis que Bingley et peut-être plus encore Darcy sont beaucoup plus raffinés et discrets).
Les costumes sont pour certains moins chatoyants que dans d'autres adaptations, mais ils sont très soignés et changent souvent (dans le film de 2005, malgré les très beaux tissus, les superbes robes de Caroline et les habits colorés de la plupart des acteurs, la garde-robe vraiment terne de Keira Knightley me fait penser que la pauvre n'a vraiment pas été gâtée).

Sans tourner au mélodrame, avec pudeur et une certaine dose d'humour, cette série est à mes yeux un exemple d'adaptation de roman très difficilement égalable. Il faut dire que le format long se prête parfaitement à la restitution fidèle du roman ; ce n'était certes pas suffisant pour exceller, mais cet aspect pratique joue certainement en faveur de la série. Sa découverte a été pour moi un coup de foudre. Je la connais maintenant sur le bout des doigts ou presque et j'ai un attachement tout particulier pour cet univers dans lequel j'éprouve un immense plaisir à me plonger. Peut-être cette adaptation a-t-elle quelques défauts... mais c'est encore et toujours celle avec laquelle je préfère m'évader. Le coeur a ses raisons...
Le roman de Jane Austen ; l'adaptation par Joe Wright en 2005. A ce sujet, je vais revenir sur mon billet sur ce film car si je n'ai pas aimé, j'aimerais profiter de la relecture du roman et de la redécouverte de la version 1995 pour en reparler. J'avais vraiment détesté mais n'ayant parlé que des aspects négatifs la première fois, j'ai envie de revenir sur des qualités auxquelles j'ai repensé depuis, à force de débattre et de voir l'autre version.
La version Bollywood de 2004, les Bridget Jones inspirés librement de Pride and Prejudice et Becoming Jane, fausse biopic très influencée par Pride and Prejudice.







Pride and Prejudice, Simon Langton, 1995 (minisérie en 6 épisodes de la BBC)
23:49 Publié dans Film & série, Jane Austen | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : jane austen, pride and prejudice, pride and prejudice bbc, pride and prejudice 1995, colin firth, jennifer ehle, bbc, adaptation austen | Facebook | |
10/06/2009
Mariage pluvieux, mariage heureux
Les conditions climatiques foncièrement impertinentes de cette exquise journée de juin me laissent penser qu'il est grand temps de vous parler du film Easy Virtue, vu le mois dernier. A part le titre de la VF qui aurait fait fuir toute madeleine de Proust ou d'hyper qui se respecte (Un Mariage de Rêve), ce film avait quelques atouts de poids pour prendre dans ses filets votre fidèle chroniqueuse :
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Un manoir en Angleterre, dans les années folles, quand les Victoriens étaient à peine dépoussiérés par quelques autos ma foi tout à fait charmantes.
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Un casting prometteur.
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Des costumes de rêves sur l'affiche, à faire pâlir d'envie toute Miranda Priestly qui se respecte, malgré les quelques décennies d'écart.
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Ah oui, j'allais oublier. Colin Firth. Vous savez, ce type qui a joué dans une série méconnue de la BBC il y a quelques années. Un petit détail tout à fait insignifiant, je vous l'accorde. Mais bon...
Tiré d'une pièce de Noël Coward (à l'origine d'un autre film de Hitchcock en 1928), ce film traite du retour au bercail de John Whittaker pendant les années folles. John est l'héritier de propriétaires terriens anglais sur le déclin, une famille visiblement portée sur les traditions aristocratiques anglaises et le respect des conventions sociales. La surprise est donc de taille lorsque John revient de Monaco marié à une certaine Larita. Une épouse idéale, vous pensez bien : américaine, très directe, blonde platine, déjà mariée, Larita est une héroïne moderne qui aime participer à des courses automobiles, passe son temps à fumer et n'a de cesse de mettre un terme à la visite familiale. Vous vous en doutez déjà, Mrs Whittaker mère n'entend pas les choses de cette façon.
C'est donc cette guerre impitoyable que se livrent la nouvelle épouse et sa belle-mère qui est au cœur de l'histoire et donne lieu à des scènes très drôles, à des répliques excellentes et des moments cultes – à commencer par le chien involontairement écrasé, les fleurs offertes en masse à une allergique au pollen, ou les conseils de lecture (Sodome et Gomorrhe et Lawrence) judicieusement prodigués à une belle-soeur un peu trop innocente.
Ce film offre un excellent moment de dépaysement au spectateur. Outre l'humour, j'ai particulièrement apprécié les décors et les costumes soignés, la musique entraînante et toujours à propos, sans parler des scènes rythmées qui s'enchaînent pour notre plus grand plaisir.
Le casting est sans aucun doute le point fort de Easy Virtue. Kristin Scott Thomas est parfaite dans le rôle de la mère et de l'épouse incomprise qui doit gérer seule son domaine et lutter bec et ongles pour sauvegarder le peu qui lui reste. Colin Firth est franchement sympathique en mari méprisé par son épouse, en sauvageon barbu affable cachant une blessure secrète – comme c'est romanesque! On est loin de Darcy ou des multiples comédies romantiques dans lesquelles on est habitués à le retrouver. Et si je trouve que les photos de Firth mal rasé ne le flattent pas, il m'a totalement charmée dans ce film où il est de toute manière parfaitement convaincant dans son rôle délicieusement décalé.
Du majordome aux enfants, en passant par tous les membres de la famille, tous les acteurs ont été particulièrement bien choisis – même si le jeune mari est un peu inconsistant, il me semble que cela correspond parfaitement à son tempérament et rend le duo père (Colin Firth) / fils plus intéressant. Mais la surprise vient pour moi de Larita, incarnée par Jessica Biel. Gardant le souvenir d'un personnage franchement soporifique dans Sept à la maison (7th Heaven), je n'aurais pas été voir le film pour les beaux yeux de Jessica Biel envers qui j'avais quelques a priori. Et pourtant, sa seule performance vaut le déplacement : Biel incarne une Larita flamboyante,
rendant aussi bien justice à la provocatrice qu'à la facette plus fragile du personnage. Superbe, drôle, très expressive, cette Larita entraîne ses partenaires (et le spectateur!) dans son sillage, avec brio.
Attention : produit très addictif !
Easy Virtue, Stephen Elliott, 2008



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11/04/2009
Résolution numéro 1 : revoir Bridget Jones
J’avais complètement oublié le rapport entre Bridget Jones et Jane Austen et ne gardais pas un souvenir impérissable du premier volet, vu en faisant au moins trois millions de choses à la fois. Mais là, je me suis régalée !
Tout le monde connaît à peu près l’histoire, celle de Bridget qui écrit dans son journal ses mésaventures amoureuses et ses considérations métaphysiques : Daniel Cleaver ou Mark Darcy ? Je ne développerai pas plus sur le sujet (qui n’a rien de prodigieusement original en soi). Par contre, j’ai bien envie de vous dire pourquoi je m’éclate en regardant Bridget Jones – et pourquoi après avoir vu le dernier film toute seule chez moi j’ai enchaîné en beauté avec une sublime performance sur l’Ultimate Collection de Madonna, dans un pyjama qui ne dépareillerait pas l’armoire de Bridget et le set de pulls faits maison de Marc.
Evidemment, les quelques allusions à Pride and Prejudice ajoutent un peu de piment à ce qui n’est tout de même qu’une (grosse) comédie (un peu) romantique. Colin Firth reprend du service en jouant Mark Darcy, un avocat intègre et un homme idéal qui se cache sous l’apparence d’un type coincé et désagréable. Hugh Grant incarne Daniel Cleaver, sorte de Wickam, dragueur impénitent et beau parleur. Fâché avec Darcy depuis son aventure avec l’ex Mrs Darcy, Daniel se fait passer pour la victime dans l’histoire…
bref, on n’est pas trop loin d’un certain scénario bien connu. Pour les allusions, je ne me lasse pas du clin d’œil fait à l’attitude de Darcy vis-à-vis d’Elizabeth lors du bal (« she’s tolerable, but not handsome enough to tempt me »), lorsque Bridget entend Mark la traiter de vieille fille alcoolique qui s’habille comme sa mère.
J’ai préféré le premier film, Bridget Jones’s Diary, reprochant au deuxième des redites et quelques longueurs. Colin Firth, tellement fidèle au personnage, fait revivre un Darcy de 200 ans plus jeune – toujours aussi flegmatique, toujours aussi séduisant (bon, si vous ne l’avez pas déjà remarqué j’avoue un léger penchant pour Fitzwilliam Darcy, mais qui pourrait s’en étonner ?).
Hugh Grant est assez différent du beau type plutôt timide qu’il incarne souvent (Love Actually, Coup de foudre à Notting Hill, Sense and Sensibility). Abandonnant ses mimiques empotées, il convainc tout à fait en jouant un séducteur et un faux romantique que l’on sait intéressé, coureur de jupons mais qu’on ne peut s’empêcher de trouver malgré tout très sympathique ! C’est
pourtant Bridget qui rend le film si drôle et assez nouveau – du moins à sa sortie. Non seulement elle est très crédible dans son rôle de fille lambda qui lutte contre les kilos, qui n’a pas un maquillage impeccable ni un déshabillé sexy en toutes circonstances (surtout en période de célibat), qui occupe un appart assez bordélique et ne suit pas les lois de la décoration ultra branchée du moment, mais elle a aussi un rapport presque crédible (disons un tantinet catastrophique) avec les hommes qu’elle rencontre. Mauvais choix de sous-vêtements au moment critique, remarque complètement stupide en raison d’un état de nervosité avancé… bref, Bridget c’est un peu vous et moi (parfois en pire), ce qui rend l’histoire encore plus amusante.
Dans Bridget Jones : The Edge of Reason, on retrouve les mêmes ingrédients et des personnages qui n’ont pas du tout évolué. Je regrette un peu la similitude entre les deux histoires, alors que tout pourrait être différent puisque Bridget sort avec Darcy au début du deuxième film… mais non, on ne peut pas éviter la rupture, le retour de Daniel Cleaver qui tente une approche à peu près similaire pour reconquérir Bridget. La fin est presque la même aussi. Bref, côté cœur, pas grand-chose de nouveau à l’horizon ! J’ai aussi trouvé certaines scènes franchement lassantes, comme l’intrusion répétée de Bridget au
mauvais moment dans le bureau de Darcy ou ses énormes bourdes lorsqu’elle rencontre les personnes haut placées qu’il fréquente (une fois c’est amusant, trois ou quatre fois on commence à se fatiguer). Le passage en prison est aussi un peu longuet et l’humour un peu lassant. J’ai tout de même bien aimé ce deuxième film. Finalement, j’ai presque autant apprécié le chassé-croisé entre Cleaver et Darcy ; j’ai adoré la chute concernant la charmante Rebecca – chez qui je voyais une réplique plus sympathique de la première rivale de Bridget ; quant à la BO, elle a eu un effet détonnant sur moi. Il faut dire que Madonna est évoquée plusieurs fois (avec Material Girl, Lucky Star, Holiday et Like a Virgin si je me souviens bien), ce qui n’est pas pour me déplaire (eh oui !). J’ai beaucoup apprécié le happy end dans un cimetière et j’ai un scoop pour vous : j’ai découvert que Bridget et moi avons la même télé. C’est peut-être un signe… mais je ne sais pas si je devrais m’en inquiéter ou me réjouir !

Voilà deux films très légers, un peu lourds… que je risque de revoir encore bien souvent. Pour le côté loufoque. Et puis parce que, si j’ai horreur des déclarations sirupeuses, les échanges entre Bridget et Mark ne me laissent pas tout à fait indifférente…







Voilà les liens directs vers mes articles du Challenge Jane Austen sur ce blog pour l’instant :
Pride and Prejudice : le livre, le film de 2005.

17:15 Publié dans Film & série, Jane Austen | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : helen fielding, darcy, bridget, renée zellweger, hugh grant, colin firth, bridget jones | Facebook | |